En dehors d’internet, l’ONU a également demandé la libération des personnes détenues dans le cadre de cette crise.
« Le Chef de l’Etat a instruit le ministre en charge des Postes et Télécommunications de demander aux opérateurs de téléphonie mobile de rétablir les connexions Internet dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », indique Issa Tchiroma Bakary dans un communiqué de presse publié le 20 avril 2017.
Pour le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, la décision de Paul Biya se justifie par le fait que « les conditions ayant présidé à la suspension d’internet dans cette partie du territoire national ont fortement évolué ». C’est donc pourquoi internet est revenu dans les zones anglophones après une coupure de trois mois. Une mesure qui a coûté à l’économie camerounaise plus de 2 milliards de FCFA, en deux mois seulement.
Dans son numéro du 21 avril, La Nouvelle Expression (LNE) soutient que le Président de la République a en fait, cédé aux pressions. Notre confrère note que la décision de Paul Biya intervient une semaine après la visite au Cameroun du Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau Afrique centrale des Nations Unies. Face à la presse, François Louncény Fall avait d’abord jugé déplorable la suspension d’internet dans les deux régions anglophones.
Le Représentant spécial d’Antonio Guterres avait ensuite déclaré avoir « demandé et souhaité que les détenus soient remis en liberté. Nous leur avons rendu visite et nous avons exprimé ce vœu ce matin même au ministre de la Justice », a fait savoir le diplomate onusien. Internet est de retour, reste maintenant à savoir si les détenus seront libérés.
LNE fait savoir qu’à l’issue des travaux de la 22è session de la Commission Nationale des Droits de l’homme et des libertés, tenus à Yaoundé le 20 avril, Christophe Bobiokono, membre de ladite commission a laissé entendre que « l’Etat envisage de mettre un terme aux poursuites judiciaires pour favoriser la fin des villes mortes ».
Le journaliste a ajouté qu’au terme des discussions entre la Commission et les populations ainsi que les autorités publiques, il apparait que « la libération de toutes les personnes interpellées dans le cadre de la crise anglophone pourrait favoriser le retour à une situation normale ».