C’est un truisme de dire que l’Afrique centrale est une région riche en ressources naturelles.

A côté des produits agricoles de rente (cacao, café, coton), ses côtes sont riches en ressources halieutiques, son massif forestier constitue le deuxième poumon de l’humanité, et son sous-sol est un scandale géologique. Cinq des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sont producteurs de pétrole et il n’est pas exclu que la Centrafrique le devienne au cours des prochaines années.

La Cemac détient ainsi 12% de la production africaine du pétrole. Une ressource qui représente en moyenne 37% du PIB, 56,1% des recettes budgétaires et 70% des recettes d’exportations de la Cemac. Pendant longtemps, l’étendue et la diversité de ces ressources naturelles ont entretenu l’espoir d’un développement soutenu. Cette vision reposait sur l’augmentation constante des revenus des Etats, surtout après les chocs pétroliers de 1973 et 1979.

Mais, paradoxalement, l’évolution des indicateurs de développement atteste que l’histoire de ces dernières années dans les pays de la Cemac est celle d’espoirs déçus, de reculs et non de croissance économique ou d’amélioration des conditions de vie des populations. Les indicateurs sociaux et de développement humain se sont considérablement dégradés dans la quasi-totalité des pays de la région.

Les enquêtes auprès des ménages montrent que plus d’une personne sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté. Après avoir été longtemps catégorisés comme pays à revenus intermédiaires, les pays tels le Cameroun et le Congo sont devenus des pays pauvres et très endettés.

Toutes choses qui entretiennent la thèse de la «malédiction des ressources naturelles». Mais où va donc l’argent provenant de l’exploitation des ressources naturelles de la sous-région? Une question qui a été au cœur de la célébration, le 16 mars 2016, de la 8ème édition de la Journée de la Cemac, sous le thème «Les Ressources Naturelles, Enjeux et Défis».

Occasion pour les citoyens de la communauté d’échanger sur la gestion de leurs ressources naturelles. Question de savoir si l’espoir d’une Cemac émergente est toujours permis.