LE 10 Février 2016, le Chef de l'État Paul Biya lance le plan triennal ‘’Spécial Jeunes’’, doté d'une enveloppe globale de 102 milliards de FCFA . Cet argent sera mis à la disposition du gouvernement sous le contrôle du Ministère de la Jeunesse et de l'éducation civique.
Seulement, entre la décision du président de la république et son implémentation par son gouvernement, certains experts arrivent à se demander s’il existe une cellule d’implémentation des décisions du chef de l’état au Cameroun, indexant le premier ministre qui va attendre un an pour le lancement officiel de ce programme triennal.
Deux ans après l’annonce faite par le président Paul Biya, le constat est amer, à peine 3,2 % des 102 milliards a été décaissés, soit 3 517 666 256.
Comment est-ce possible avec tout le potentiel des jeunes camerounais et leur créativités qui n’attendent qu’a être soutenus, que le gouvernement soit incapable d’aller vers eux comme ils le font lors des campagnes électorales ? Selon le ministère de la jeunesse, sur les 2997 projets retenus ,2150 ont reçu des financement, 847 en attente.
Ce programme de trois ans qui doit s’achever en 2019 sera sans doute prolongé selon ce qui murmure au Minjec .
VERITABLE PROBLEME DE COMMUNICATION
Il y a un gros problème de communication autour des actions entreprises par le gouvernement en faveur de la jeunesse. Que penser devant cette absence d’information au sujet de ce programme ? A ce jour, le problème de communication n’a pas été résolu… à moins que la raison soit qu’il n’y ait eu aucun autre bénéficiaire mis à part les 38 premiers. Aucune autre action menée dans le cadre de ce programme lors de l’année qui vient de s’achever.
De même, il est impossible d’avoir des informations au sujet de la formation et/ou de l’encadrement des premiers bénéficiaires dans la réalisation de leurs projets, ce qui rend difficile l’évaluation de l’atteinte des objectifs de ce programme sur lequel bon nombre de jeunes avaient fondé leurs espoirs. Le site du MINJEC, qui a pourtant tout un menu dédié au PTS-Jeunes,est chiche en informations à ce propos.
L’inexistant Observatoire National de la Jeunesse (ONJ)
Pour son déploiement, le PTS-Jeunes s’articule autour de 3 axes, dont le premier est la mise en place de Observatoire National de la Jeunesse (ONJ), décrite par le Ministre comme une « structure d’écoute, de veille, d’orientation et de prospective de proximité couvrant l’ensemble du territoire et devant servir d’intermédiation entre la demande des jeunes et l’offre des services en leur faveur, sur la base d’une cartographie de leurs aspirations réelles et l’inventaire des projets gouvernementaux et non gouvernementaux à eux dédiés ».
En un mot, l’ONJ servirait d’intermédiaire entre les jeunes et les structures gouvernementales. C’est une plateforme d’information qui rapproche les jeunes des opportunités offertes par le gouvernement en même temps qu’elle informe le gouvernement sur les aspirations, les besoins réels de la jeunesse. Une aubaine donc pour les 225 000 jeunes déjà inscrits.
Dans la pratique, l’ONJ est matérialisé par un site internet disponible à l’adresse onjcameroun.cm. Le site étant malheureusement inaccessible depuis plusieurs jours (semaines ? mois ?) pour des raisons techniques, il n’est pas possible d’avoir la liste des Centres Multifonctionnels de Promotion des Jeunes (CMPJ) déjà fonctionnels sur les 434 prévus, ni le nombre de jeunes déjà inscrits, ou encore toute autre information qui permettrait de dresser un bilan plus objectif du programme. Même la page facebook de l’observatoire est désespérément vide, ne contenant à ce jour aucune publication !
En attendant le 11 janvier 2019
Alors que le PTS-Jeunes entame sa deuxième année avec un bilan presque nul, nous nous permettons d’espérer que d’ici le 11 janvier 2019, quand viendra l’heure d’évaluer les actions menées en 2018, on pourra aisément citer quelques formations organisées à l’intention des jeunes. Nous espérons qu’il sera possible de répertorier et d’évaluer l’impact économique et social de toutes les entreprises créées avec l’appui du programme. Nous espérons qu’au moins 1 million de jeunes auront été effectivement formés et insérés dans le monde du travail « afin de donner à l’illustre prescripteur du Plan Triennal Spécial-jeunes, une réponse satisfaisante », pour citer le MINJEC.