Opinions of Friday, 6 November 2015

Auteur: Yves ATANGA

Portrait: Droit au but

Depuis 33 ans, Paul Biya s’attelle à faire du Cameroun une nation prospère, démocratique, juste et unie. Ni les crises économiques, ni l’insécurité, ni les tentatives de déstabilisation n’ont eu raison de son ambition. La commémoration de l’an 33 de son accession à la magistrature suprême va certainement donner une nouvelle occasion à ses pourfendeurs de faire de grands développements sur les supposés inconvénients de la longévité au pouvoir.

On le sait, la question est une vraie fixation pour les contempteurs de Paul Biya. Au cours de ces dernières années, elle est donc souvent revenue sur la place publique. Chez les journalistes et hommes politiques. Dans les portraits – souvent au vitriol - du chef de l’Etat camerounais dans la presse camerounaise et étrangère. Dans les conférences de presse, où certains pensaient pouvoir embarrasser le président de la République.

L’homme a-t-il une seule fois paru ébranlé par cette espèce d’acharnement ? Non, évidemment. Un peu comme dans le fameux « état de nature » du philosophe Thomas Hobbes, où « l’homme est un loup pour l’homme », Paul Biya, a, face à ces attaques acerbes, toujours su user de ses atouts à lui, pour survivre, vivre et triompher des critiques les plus pernicieuses. Et le moindre de ces atouts n’est pas ce remarquable sens de la formule et de la répartie.

Vous voulez des exemples ? « Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut ». Par la désormais célèbre phrase, prononcée le 3 juillet dernier au palais de l’Unité lors de la visite d’Etat du président français, François Hollande, le chef de l’Etat camerounais a vite fait de rabattre le caquet à un journaliste qui avait ressorti la vieille rengaine. « Ai-je l’air si fatigué ? » demandait-il encore à un autre journaliste à sa sortie d’audience au palais de l’Elysée à Paris.paul-biya-francois-hollande-elysee.

Cette posture constante du président de la République vise aussi à rappeler que ses vrais centres d’intérêt, ses priorités sont ailleurs. Pas dans la rubrique « état civil » de son curriculum vitae, mais dans la dynamique de son projet de société. En cette 33e année du Renouveau national qui démarre ce 6 novembre 2015, nous sommes à mi-parcours du septennat des « Grandes réalisations », un ambitieux projet de développement mis sur pied pour mener le Cameroun au statut de pays émergent, horizon 2035. Les premiers fleurons sortent de terre les uns après les autres.

Réélu en octobre 2011, Paul Biya a promis de faire du Cameroun un vaste chantier. Chantier de la marche vers l’émergence. Nous y sommes résolument. Les grands projets d’infrastructures sont l’indicateur voulu par le promoteur du programme. Trois hôpitaux de référence ont ouvert leurs portes cette année ; la cité balnéaire de Kribi avec son port en eau profonde représente une autre illustration. On n’oublie pas le vaste ensemble énergétique que constituent les barrages en construction à Lom Pangar, Memve’ele, Mekin... Obstacles surmontés

conseil-ministeriel-palais-uniteEn réalité, l’idée de faire de son pays une terre de prospérité, où tous les fils et filles jouissent de manière équitable des fruits, anime Paul Biya depuis le premier jour. Son action a donc toujours été guidée par l’obsession de l’aisance pour son pays. Il y a moins d’un mois encore, le président de la République rappelait à l’équipe gouvernementale que « Le développement est en perpétuel mouvement.

Et il nous reste tellement à faire ! » Paul Biya demandait à ses ministres de se mettre résolument au service du peuple camerounais en inventant les conditions d’une vie heureuse. L’interpellation n’est pas le fruit du hasard. Tout au long de ces années, le projet cher au président s’est souvent heurté à une féroce adversité.

Une tentative de déstabilisation et une crise politique majeure dès les lendemains de son accession à la magistrature suprême ; le tout couronné par un coup d’Etat manqué en 1984 ; une crise économique sévère vers la fin des années 80, qui a sérieusement secoué les fondations de l’économie camerounaise ; une montée de la contestation politique à la faveur de l’ouverture démocratique des années 90 ; une corruption rampante qui ruine souvent les efforts ; puis, une nouvelle crise économique et financière à la fin des années 2000 ; sans oublier la menace terroriste qui s’impose depuis deux ans, juste au moment où le pays amorce son décollage vers l’émergence.

Il y a eu tant et tant de contraintes, qui ont parfois ralenti la marche dirigée par le chef de l’Etat camerounais. Mais à aucun moment, Paul Biya n’a changé ses objectifs. À aucun moment, il n’a donné l’impression d’abdiquer devant la difficulté. Au contraire, l’homme du 6 novembre a su réajuster sa stratégie, faire face aux dangers qui menaçaient son projet et continuer avec conviction.

Fils de catéchiste, élevé dans la rigueur morale chrétienne, Paul Biya s’est fait ardent défenseur de la moralité publique, de la paix et de la tolérance. Haut commis de l’Etat qui a gravi avec patience, travail et abnégation, toutes les marches, il s’est posé en apôtre et gardien de l’intégrité et de la rigueur. Alors, quand il évoque la « République exemplaire » à l’entame de son septennat, M. Biya sait de quoi il parle.

Sa sévérité est sans équivoque à l’égard des auteurs d’atteinte à la fortune publique ; sa fermeté contre les menaces à l’intégrité territoriale du Cameroun est redoutable. Mais d’un autre côté, sa pondération force l’admiration. Son penchant très poussé pour le dialogue en a fait un cas d’école, avec sa « démocratie apaisée », et surtout le dénouement exemplaire du différend frontalier avec le Nigeria autour de la péninsule de Bakassi.

Ce Paul Biya-là sait qu’il n’y a pas de développement sans sécurité, pas de prospérité dans le désordre, pas d’harmonie dans l’injustice. Alors, il s’efforce de balayer tous les obstacles.