Opinions of Monday, 26 September 2016

Auteur: cameroon-info.net

Pourquoi Aminatou Ahidjo ne fête pas sa nomination ?

Aminatou Ahidjo, PCA du Palais des Congrès de Yaoundé Aminatou Ahidjo, PCA du Palais des Congrès de Yaoundé

Aminatou Ahidjo a été nommée présidente du Conseil d’administration du Palais des Congrès de Yaoundé par un décret présidentiel en juin dernier. Les deux décrets du Chef de l’État du 29 juin 2016 nommaient respectivement à la tête de la CRTV Charles Ndongo et Aminatou Ahidjo au Palais des Congrès.

Le Département de l’Océan a, à plusieurs reprises, fêté la nomination de ce digne fils de Lolodorf. Le dernier «arrosage» de cette nomination date du 16 septembre 2016 où les fils et filles de l’Océan sont partis de tous les coins et recoins des neuf Arrondissements de ce Département pour un méga meeting de remerciement pour la nomination de Patrice Melom comme Directeur Général du Port Autonome de Kribi et Charles Ndongo à la CRTV.

À Garoua, ville natale d’Aminatou Ahidjo, les populations sont restées indifférentes à cette nomination. Profitant de la fête du ramadan, ces proches ont même boycotté son installation que présidait le Ministre des Arts et de la Culture. «Son installation était programmée au moment de la fête du ramadan, vu la distance entre Garoua et Yaoundé, on ne pouvait pas assister à cette cérémonie», argue l’une de ces proches.

Depuis sa nomination, les populations de la Région du Nord se demandent si cette dernière suivra la culture politique camerounaise qui veut que chaque nomination soit fêtée parmi les siens. «Nous ne sommes par certains qu’Aminatou viendra à Garoua pour une cérémonie quelconque. C’est depuis 2013 qu’elle est partie d’ici tout en nous promettant qu’elle serait régulière au village. Mais, depuis là, nous ne l’avons plus aperçu».

Pour certains observateurs, Aminatou Ahidjo ne se sent pas en sécurité à Garoua. «Le 18 septembre 2013, le cortège dans lequel se trouvait la fille d’Ahidjo est passé à côté d’un lynchage, précisément au niveau du pont sur la Bénoué. Alors qu’elle revenait d’un meeting à Lagdo, des individus lui ont barricadé la route à l’entrée de Garoua. Ceci est un message fort», soutient Bouba Kidia, commerçant à Garoua.

Son ralliement au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais contre l'avis de sa mère, Germaine Ahidjo, a été aperçu comme une trahison au sein de la famille.

Lors de sa campagne en septembre 2013, l’opposant Garga Haman s’était hasardé à analyser le ralliement d’Aminatou Ahidjo au RDPC. Pour le président national de l'Alliance pour la Démocratie et le Développement (ADD), le Nord ne peut rien attendre d’Aminatou. Car, «une personne qui renie son père qui a été condamné à mort par le régime du RDPC, une personne qui ne parle pas avec sa mère et ses sœurs, ne peut rien proposer à un peuple qu’elle estime».

Ces hostilités de cet ancien baron des régimes d’Ahmadou Ahidjo et de Paul Biya à l’endroit d’Aminatou ne peuvent que laisser des séquelles inoubliables tout en créant une crainte à la benjamine de la famille à Ahidjo. Aujourd’hui, Garoua pourrait être aperçue comme une ville de la terreur par la présidente du conseil d’administration du Palais des Congrès de Yaoundé.