Opinions of Tuesday, 26 September 2023

Auteur: Yi Da

Pourquoi les États-Unis se posent-ils toujours en victimes face à la Chine ?

Drapeau des USA Drapeau des USA

Superpuissance mondiale, gendarme du monde, les États-Unis semblent paradoxalement paranos quand ils parlent de la Chine, clamant qu'ils en sont pitoyablement victimes. Le Secrétaire américain à la Défense a accusé la Chine d'avoir lancé des « actions risquées » contre les forces américaines et leurs alliés et affirmé que les États-Unis ne toléreraient aucune « coercition ou intimidation » de la Chine. Le Département d'État américain a émis un avis rappelant aux voyageurs les risques d'interdiction de sortie et de détention erronée en Chine.

L'obsession de l'Oncle Sam de colporter ces mensonges ne date pas d'hier. Trois tactiques sont souvent employées. C'est d'abord d'inventer des histoires de toutes pièces. Sans aucun fondement, les États-Unis disent que la Chine a fabriqué le coronavirus et l'a transmis sur le sol américain, qu'elle a mené la « répression transnationale » contre des dissidents via des « postes de police à l'étranger » ou qu'elle a exporté l'autoritarisme pour compromettre la « liberté à l'américaine ».

La deuxième est de confondre le noir et le blanc. La désinformation est pour eux un outil utile : le déploiement par la Chine de ballons de surveillance sans pilote au-dessus du sol américain et la fabrication par la Chine d'une grande quantité de « précurseurs de fentanyl » comme « une forme de vengeance pour les guerres de l'opium ».

Enfin, c'est de semer des rumeurs. Ils fabriquent de fausses allégations selon lesquelles des Instituts Confucius recherchent un renversement culturel et idéologique dans des académies américaines, et TikTok collecte illégalement des données des citoyens américains, surtout des mineurs.

De quoi ont peur les États-Unis, qui sont « prêts à guider le monde » ? Cette angoisse, s'agit-il d'une pure illusion ou bien d'un prétexte idéal ?

Victime ou persécuteur ?

Le philosophe français Michel Foucault avait tout à fait raison de dire : le discours n'est pas simplement ce qui traduit les luttes ou les systèmes de domination, mais ce pour quoi, ce par quoi on lutte, le pouvoir dont on cherche à s'emparer. Pour contenir le développement de la Chine et préserver leur hégémonie, les États-Unis n'ont cessé de fabriquer des récits négatifs contre la Chine, dont la fameuse histoire d'« une Chine qui persécute ». En criant leur innocence, ils cherchent en fait à persécuter la Chine.

D'abord, ils mettent en avant cette relation « victime-persécuteur » pour divulguer la nature du conflit sino-américain, à savoir l'endiguement et l'anti-endiguement. Malgré son déni officiel, l'administration américaine a lancé de facto une « nouvelle guerre froide » contre la Chine pour l'encercler et la contenir sur tous les fronts et partout dans le monde.

C'est dans cette logique que la partie américaine a rendu public un « rapport déclassifié » sur l'identification des origines du coronavirus pour stigmatiser la Chine, sanctionné des officiels chinois en utilisant la question de « postes de police à l'étranger », abattu le ballon chinois par un F-22, sanctionné et poursuivi des établissements et ressortissants chinois sous prétexte du fentanyl, fermé près de 90% des Instituts Confucius et banni TikTok sur son sol. Ces actes hégémoniques, intimidants et arbitraires ont été soigneusement déguisés en une sorte de contre-mensures ou de légitime défense pour protéger les citoyens américains et la sécurité nationale.

Il est à noter que sur le front de l'opinion publique, l'Amérique et l'Occident sont toujours sur la même ligne. Sous l'ombre d'une « nouvelle guerre froide », le virus du récit d'« une Chine qui persécute » se répand dans d'autres pays occidentaux. Le Canada a expulsé des agents consulaires chinois en brandissant l'« ingérence chinoise ». Le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Japon ont annoncé le lancement de l'enquête sur les « postes de police chinois à l'étranger ».

Ensuite, en diabolisant la Chine, les États-Unis cherchent à miner un des fondements importants des relations sino-américaines - l'opinion publique. Selon la théorie de l'appel à la peur, la peur est à l'origine d'une amélioration de la persuasion. Le récit d'« une Chine qui persécute » souligne l'allégation que la Chine représente une réelle menace qui vise directement les États-Unis et met en péril la sécurité nationale américaine.

Cet argument, bien qu'absurde, fait que les Américains ont plus peur de la « menace rouge » et sert d'un très bon prétexte aux politiciens anti-chinois pour réaliser leurs propres intérêts politiques. Selon des sondages du Pew Research Center , de plus en plus d'Américains adoptent une attitude négative sur la Chine. Tendance confirmée par les enquêtes du Chicago Council on Global Affairs qui indiquent que la perception des Américains de la Chine est similaire à celle qu'ils portaient à l'égard de l'URSS durant la guerre froide.

Enfin, last but not least, à l'aide de ce narratif, les États-Unis cherchent au fond à déconstruire le récit juste du renouveau de la nation chinoise. Tout pays souverain a le droit de suivre une voie de développement de son propre choix, de réaliser un meilleur développement par ses propres efforts, et d'assurer une vie meilleure à son peuple. C'est d'autant plus légitime pour la Chine, pays peuplé de 1,4 milliard d'habitants, deuxième économie du monde et membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Le renouveau de la nation chinoise efface définitivement les humiliations séculaires que le peuple avait subies dans l'histoire. C'est une quête constante de la Chine pour passer d'un pays pauvre et faible à un pays puissant et prospère, et aussi une justice historique rendue enfin aux pays autrefois victimes de l'asservissement et de la colonisation.

Le renouveau chinois et « Make America Great Again » ne sont pas incompatibles et peuvent tout à fait se renforcer mutuellement. Pourtant, les États-Unis, qui s'enferment dans la vision binaire, la mentalité du jeu à somme nulle et leur supériorité comme « la ville sur la colline » et « la fin de l'Histoire », estiment inévitable la confrontation avec la Chine qui connaît un développement rapide et s'engage sur la voie du renouveau. Avec une angoisse et un sentiment d'insécurité croissants, ils ont mis une étiquette sur la Chine, disant que « la puissance conduit à l'hégémonie », que l'émergence de la Chine nuit aux intérêts américains, et que ses objectifs des « deux centenaires » est un « marathon de cent ans » pour dominer le monde. Par ces tentatives, les États-Unis cherchent à remettre en cause la légitimité historique du renouveau de la nation chinoise.

« Le récit, c'est la justice » ou « la justice, c'est le récit prouvé juste » ?

Tout au long de l'histoire, le récit construit et la manière dont il est construit sont directement liés à l'image morale de l'émergence d'une puissance. Si l'on examine la conquête de l'hégémonie des États-Unis, la fabrication des récits comme « le bien contre le mal » ou « persécuteur-victime » est leur tactique habituelle servant à manipuler l'opinion publique et à attaquer des adversaires.

Dans un discours en 1983, le président américain de l'époque Ronald Reagan a qualifié l'URSS d'un « empire du mal » et décrit la lutte américano-soviétique pour la suprématie comme une « lutte entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal » et un « test de moralité et de foi ». Cette allégation a beaucoup mis à mal l'image de l'URSS sur la scène internationale et permis un renversement de la situation de la guerre froide en faveur des États-Unis.

Toujours dans les années 1980, l'afflux des produits et des capitaux japonais aux États-Unis ont amené des hommes politiques et entrepreneurs américains à crier l'« agression économique et l'occupation pacifique des États-Unis par le Japon ». Des députés américains allaient jusqu'à casser des radios Toshiba sur la pelouse du Capitole, une image diffusée en direct à la télévision qui restait profondément gravée dans la mémoire des Américains.

Au tournant du siècle, l'administration de George W. Bush a accusé l'Iran, l'Irak et la RPDC d'être un « axe du mal qui s'arme pour menacer la paix dans le monde » et déclaré que « les États-Unis ne permettront pas aux régimes les plus dangereux du monde de les menacer avec les armes les plus destructrices du monde ». Cette théorie de l'« axe du mal » avait en effet fourni des excuses aux États-Unis pour envahir l'Irak et imposer des sanctions à l'Iran et à la RPDC.

La construction par les États-Unis du récit « persécuteur-victime » a semblé donc fonctionner à maintes reprises, mais s'ils veulent le reproduire sur la Chine, ce sera condamné à l'échec.

Le récit d'« une Chine qui persécute » est totalement infondé. En effet, la Chine est le seul pays au monde à avoir inscrit dans sa Constitution « la poursuite de la voie du développement pacifique ». Depuis la fondation de la Chine nouvelle, elle n'a jamais déclenché une guerre ni occupé un seul pouce de terre d'un autre pays. Ce que la Chine recherche, c'est une vie meilleure non seulement pour les Chinois, mais aussi pour tous les peuples du monde.

Parmi les trois grandes initiatives qu'elle a avancées, l'Initiative pour les civilisations dans le monde vise à apporter de la dynamique au progrès de l'humanité, l'Initiative pour le développement mondial, à améliorer le bien-être de la population, et l'Initiative pour la sécurité mondiale, à bâtir une paix pérenne pour les générations futures. Le développement de la Chine, qui accroît la force pour la paix, constitue une opportunité pour le monde entier, et non une menace pour quiconque.

En réalité, ce sont les États-Unis qui ont fait le plus de mal au monde. Dans leur histoire de près de 250 ans, ils n'ont pas été en guerre pendant seulement 16 ans et se sont ingérés militairement dans 11 pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Rien que depuis 2001, les opérations militaires qu'ils avaient lancées au nom de la lutte contre le terrorisme ont causé la mort de plus de 300 000 civils.

Au cours des dix dernières années, le nombre des entités ayant fait l'objet des sanctions américaines a été multiplié par dix, touchant près de 40 pays et près de la moitié de la population mondiale. Les États-Unis ont également mené des cyberattaques contre plus de 40 pays pendant plus d'une décennie et établi un record en dérobant à distance 97 milliards de données Internet mondiales et 124 milliards d'enregistrements téléphoniques en 30 jours.

Les États-Unis peuvent mentir comme bon leur semble, mais cela ne va pas marcher pour toujours. Comme l'a très bien dit Abraham Lincoln, « Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps et tout le monde un certain temps, mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps. ».

Dans une émission télévisée américaine Conversation with the Candidate, lorsqu'on demandait à Marianne Williamson, candidate à la présidentielle américaine de 2024, comment elle voyait la construction par la Chine d'un centre d'entraînement militaire conjoint à Cuba, elle a réagi en disant : « Savez-vous combien de bases militaires nous avons autour de la Chine ? 313 ! Les Américains doivent se réveiller, le monde n'est plus le même. Nous ne pouvons tout simplement plus dire aux gens de faire n'importe quoi ».

Marianne Williamson, comme l'enfant du conte Les Habits neufs de l'empereur, a révélé la vérité toute nue : Les États-Unis, vêtus des « habits neufs » de la liberté, de la démocratie et des droits de l'homme, ne portent rien en réalité, sauf la mentalité d'un persécuteur qui cherche à faire soumettre les autres à sa puissance dans un monde de la jungle.

Celui qui fait semblant de dormir sera tôt ou tard obligé de se réveiller, pour ne pas être renversé un jour de son lit par ceux qui se sont réveillés.