Ma collègue, le Pr Machikou Nadine, fait l’objet d’acharnement depuis quelques jours dans les réseaux sociaux. Elle, comme certaines de ses collègues hier, et certainement d'autres demain, est victime de violence misogyne. En effet, loin d’être anecdotique, l’acharnement dont elle est l'objet est l'expression d'un conflit sociétal complexe qui se manifeste au travail, dans les relations interpersonnelles et au sein des institutions publiques et privées.
L’invisibilité construite des femmes, à travers la discrimination souvent enracinée dans des stéréotypes de genre et des normes sociales, perpétue ainsi l'inégalité entre les sexes. Elle s’est dotée d’un nouvel outil : « les réseaux sociaux » et de nouveaux acteurs « les influenceurs ».
Dans ce contexte de discrimination exacerbée, le succès des femmes est attribué non pas à leur compétence mais à leurs relations ou même à la « chance » ; rattachant leurs efforts à des événements aléatoires. Ce qui crée un environnement hostile qui limite leur participation à la vie publique, leur épanouissement personnel et professionnel. Ces actes visent à décourager tout effort, toute quête de l’excellence et à réduire la visibilité des femmes.
L’usage des réseaux sociaux exacerbe ce phénomène et dévoile les méthodes honteuses et scabreuses auxquelles certains ennemis des femmes n’hésitent pas à recouvrir.
C’est l’occasion pour moi non seulement de fustiger ce phénomène mais aussi de relever la lâcheté et la couardise de ceux qui, n’ayant pas le courage de défier frontalement les ennemis qu’ils imaginent avoir, entreprennent de les atteindre par personnes interposées.
J’apporte tout mon soutien à la valeureuse universitaire qu’est le Pr Machikou Nadine. Ceux qui la calomnient n’ont, heureusement, ni la qualité, encore moins les moyens de la juger ou d’apprécier ses compétences notoirement avérées.