Habitués à serrer la main du chef de l’Etat au pavillon d’honneur de l’aéroport de Nsimalen après avoir reçu les dernières consignes et prescriptions présidentielles, certains dignitaires de la République en ont pour leur grade jeudi dernier. Et pour cause le chef de l’Etat, Paul Biya, qui s’envolait vers New York avec escale à Genève en Suisse n’aura accordé qu’une seule audience à son plus proche collaborateur en la personne de Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République.
L’échange qui a duré une dizaine de minutes a semé la confusion dans les esprits du fait de son caractère exceptionnel et du casting du personnage. En effet Paul Biya en échangeant avec ce natif de la Haute-Sanaga et son plus proche collaborateur a dû donner le tournis au reste de la valetaille présente sur les lieux et confirme que le Sgpr est encore en odeur de sainteté en ces temps de crise de confiance.
Mais avec Paul Biya sait-on jamais ? Un long échange avec lui ne saurait en aucun cas être signe irréfutable d’adoubement. Toujours est-il que pendant que Paul Biya et Ngoh Ngoh échangeaient sur la gestion de certains affaires courantes pendant son absence au pays et de certaines priorités, d’autres caïds coutumiers de ces salamalecs attendaient impatiemment mais en vain puisqu’une seule audience sera accordée. Il n’en demeure pas moins que cet entretien a mis en branle ceux qui cherchent à décrypter les livres sibyllins à chaque moindre geste présidentiel, même des plus anodins. Les uns et les autres voulant être au parfum de cet aparté présidentiel avec celui qui n’est que le plus proche collaborateur du chef de l’Etat.
La thèse du choix du dauphin entretenue par une certaine opinion peut alimenter les conversations les plus farfelues dans les arcanes du pouvoir. Ainsi l’actuel Sgpr serait jeté en pâture au milieu d’autres assoiffés du pouvoir qui ne lésinent sur aucun moyen pour assouvir leur dessein.
Le début de la fin ?
Recevoir les dernières consignes du chef de l’Etat en ces temps où l’imagerie populaire annonce un tsunami de forte intensité aurait son importance. On en a pourtant vu d’autres, cependant. Les hommes politiques sont souvent imprévisibles. Paul Biya particulièrement. Feu Ferdinand Léopold Oyono, alors ministre d’Etat en charge de la Culture, confident parmi les confidents n’avait-il pas été sorti du gouvernement alors que, dit-on, il était dans une partie de Songo avec son président ?
Le revers de la médaille peut également être un adieu à Ngoh Ngoh pour ses « bons et loyaux services ». En tout cas les supputations vont bon train dans la mesure où certains secrétaires généraux de la présidence de la République aujourd’hui englués dans des déboires judiciaires avaient cru à un moment donné jouir des bonnes grâces du chef de l’Etat pour se permettre certaines libertés, la suite a été en leur défaveur.