Pendant l'époque de gloire du SDF, 1991-1994, ses militants avaient été stigmatisés en anglo-bamiléké. L'objectif était la diabolisation de ce mélange ethnique par le pouvoir RDPC acculé par la majorité de la population au sein d'une grande coalition autour du SDF.
L'arrivée dans l'arène politique du MRC de Maurice Kamto va ressusciter la méthode d'antan, en hibernation depuis les amitiés nouées avec le SDF. De Anglo bamiléké, on parle de parti bamiléké avec le MRC ou " bahamique" de l'origine Baham de don président.
Depuis l'éclatement de la coordination des forces alternatives, le SDF s'est acoquiné avec le pouvoir ce qui a permis au système de s'épanouir sans adversité. On disait de l'opposition camerounaise qu'elle est morte.le SDF, l'Undp, l'Andp, l'UPC et les autres se frayaient un chemin pour subtilement bénéficier des largesses de Paul Biya.
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Dans cette impasse, naît le MRC en 2012 à la faveur de la démission de Maurice Kamto comme vice-ministre chargé de la justice, qui retrouve un CPP de Nkah Walla n'arrivant pas à s'affirmer malgré son autorité.
Les choses commencent à être différentes et les lignes bougent. Des observateurs retrouvent un regain d'optimisme quant à voir l'opposition se redynamiser. Les élections municipales et législatives quelques mois plus tard envoient un signal perceptible par les plus fins sur le potentiel du MRC et l'impact de la personnalité de Maurice Kamto. Ce que le pouvoir va prendre pour un non-événement.
La convention du MRC est le déclencheur de la bourrasque. Le pouvoir n'avait pas prévu ce qu'il a vécu. Un palais de congrès archicomble par les délégués des dix régions, ce qu'aucun autre parti de l'opposition n'est capable de réalisé depuis son musellement il y a près de 15 ans.
Tout de suite le jocker est mis en jeu par les officines du système et c'est le tribalisme. Le même procédé que pour le SDF est déclenché avec vigueur dans d'indifférence des risques de confusion ou d'instabilité. Il ne s'agit plus de l'illettré Fru Ndi, mais d'une forte personnalité ayant des assises sur le plan international.
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Les bamiléké sont donc pris pour cible par de nombreux charges de mission dans les médias et livrés à la vindicte populaire, dans des propos outrageux, calomniateurs et diffamatoires autant que l'imaginaire peut en produire pour le but.
Pourtant, Maurice Kamto n'est pas le seul, encore moins le premier bamiléké a brigué un mandat présidentiel. Mais, il est la personnalité la plus redoutée par son savoir-faire, son autorité, ses solides relations avec la communauté internationale.
Alors on découvre tous types d'experts, les uns plus ridicules que les autres exposant leur méconnaissance du peuple camerounais qu'ils veulent conduire à l'abattoir pour préserver leurs mains basses sur le Cameroun.
Dieudonné Essomba et sa théorie d'intégration par absorption que refuse déjà le nord-ouest et le sud-ouest, Mathias Eric Owona Nguini qui rejoint le premier et les Elimby Lobe, Mono Djana, Luther Meka, et une certaine chaine de TV réputée provocatrice, répandent la théorie de l'ethno fascisme née pour anéantir l'opposition de la période 1990-1994.
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Ma connaissance parfaite du Cameroun dans toute sa diversité me fait croire qu'une telle stratégie du chaos n'aboutira qu'à ses effets boomerang.
C'est mépriser l'effectivité de l'intégration nationale chèrement acquise en 68 ans dans le sang de nombreux martyrs dont des milliers de bamiléké que de penser qu'il soit possible de faire passer de tels messages haineux et indigestes.
Ne nous y trompons pas, l'intégration se consolide chaque jour à l'État de l'accompagner. Les anglophones revendiquent des meilleures conditions de vie : travail, routes, soins, eau, électricité, et l'accès à toutes possibilités d'épanouissement. C'est exactement les mêmes besoins au nord, à l'extrême nord, au sud, dans l'Adamaoua, au littoral, à l'ouest. Les camerounais sont reclus dans la misère entretenus et voulus par ceux qui ne veulent pas céder le pouvoir pour une autre alternative.
Restons vigilants. C'est notre pays. Changement dans la paix avec Maurice Kamto.