C'est un duel qui ne dit pas (encore) son nom. Le vieux briscard John Fru Ndi, à la tête du principal parti de l'opposition camerounaise depuis 28 ans, et surtout seul militant de ce parti à l'avoir représenté à toutes les échéances présidentielles depuis le retour du pluralisme politique dans ce pays, et son jeune camarade, Joshua Osih, 49 ans, vice-président du parti dont les ambitions pour le pouvoir suprême ne sont plus un mystère.

Bien entendu, c'est le congrès du parti prévu du 22 au 24 février qui désignera le militant qui devra défendre ses couleurs à l'élection présidentielle prévue en octobre prochain. Mais la candidature de Osih sonne comme une brèche ouverte sur le mur de la discipline quasi stalinienne qui soumet les militants de ce parti aux quatre volontés de son sempiternel président national, John Fru Ndi, qui, a défaut d'avoir réussi après quatre tentatives infructueuses à conquérir la magistrature supréme, veut faire du SDF sa chasse gardée.

Beaucoup craignent le début d'une guerre de leadership qui pourrait finir de désagréger ce parti qui a déjà perdu trop de plumes en raison des atermoiements de son leader, parfois accusé d'être un pion du régime pour casser toutes les initiatives décisives de l'opposition en ue de réaliser l'alternance.