Opinions of Tuesday, 13 March 2018

Auteur: Stephane Nguemalieu

Présidentielle 2018: voici comment Paul Biya peut être renversé

La nécessité d'une coalition pour renverser le régime Biya au pouvoir depuis 36 ans au Cameroun La nécessité d'une coalition pour renverser le régime Biya au pouvoir depuis 36 ans au Cameroun

N'attendons pas que la Chine ou la France vienne nous libérer. Les exemples du Togo et de la RDC à côté de nous doivent nous rappeler combien nous sommes orphelins depuis la mort du président Ahidjo.

Aucun candidat même Osih que je soutiens ne peut seul venir à bout du monstre froid qu'est Monsieur Biya et sa machine (ELECAM et l'administration territoriale).

Par conséquent il importe et urge de repenser la stratégie du chassement de ce régime. Je voudrai ici faire intervenir le marketing politique associé à des stratégies militaires. Je vous ferai l'économie des batailles qu'il faut remporter pour gagner la guerre déclarée depuis plusieurs décennies à ce régime.

1- La bataille des médias : c'est une bataille déjà perdue par le pouvoir car les réseaux sociaux sont venus démocratiser ce secteur. Cependant la coalition pêche à l'international car ce régime jouit toujours d'une bonne image à l'international, celle de la stabilité. Les récents événements n'ont pas pu écorner cet acquis du régime Biya auprès des partenaires et instances internationales. Il va falloir faire un lobbying délicat, discréditer le régime sans toutefois ternir l'image du pays. Ce sont les stratèges en communication qui doivent travailler sur cet axe.

2- La bataille économique : Il faut ici rassembler un certain nombre d'acteurs de tous les segments de l'économie pour établir avec eux un pacte de solidarité économique. Le pacte peut s'appeler le pacte de la prospérité économique : comment faire pour vaincre l'inflation et le verrou de la contrepartie extérieure (les importations). Ces acteurs doivent connaître par coeur les mesures incitatives qui seront créées pour atteindre cet objectif de la prospérité. Je vois ici Joshua Osih associé à plusieurs jeunes promoteurs du secteur formel autant qu'informel.

3- La bataille des jeunes : C'est la bataille de la formation, de l'insertion socioprofessionnelle et de l'emploi. Il faut pouvoir dérouler ici les stratégies pour arriver au plein emploi. Par exemple passer en revue avec les jeunes en âge de travailler et en formation, les niches d'emploi non exploitées. Revoir les formations, leurs taux d'insertion et parler de la nécessité de réadapter les formations aux besoins du pays et de l'international, aux enjeux de l'heure. Le clou doit être le pacte plein emploi à signer avec les jeunes des 7 universités d'États.

4- La bataille de l'autosuffisance alimentaire ou la bataille de l'agriculture. La nourriture étant le carburant de l'homme, il faudra aller vers les paysans, les producteurs leur expliquer comment la coalition compte leur redonner le pouvoir. Ce sont eux qui ont construit ce pays et qui permettent encore à notre balance commerciale de résister tant bien que mal. Il faudra leur dire comment est ce que la coalition fera pour qu'ils retrouvent leur aura perdu, comment faire pour que les jeunes retournent à la terre pour nourrir les Camerounais. Je vois ici Bernard Djonga.

5- Le retour au fédéralisme pour une meilleure répartition des richesses, pour permettre aux populations de pouvoir disposer d'eux mêmes et de cesser de mendier auprès du pouvoir central. Le retour à la dignité perdue des peuples du Bantouland. Cet axe va comme un gant à l'illustre penseur Dieudonné Essomba qui pourra être associé à de imminents historiens qui vont nous rappeler le caractère fédéral d'antan de nos groupements ethniques.

6- La bataille du marché électoral : Comment identifier les inscrits, comment les convaincre d'aller voter pour la coalition et de sécuriser leurs suffrages, comment quadriller les 30000 bureaux de votes, comment recruter les scrutateurs, les membres de bureaux de vote, comment créer une veille électorale, et un hub de centralisation des résultats pour sécuriser les suffrages valablement exprimés ?

Nous avons du boulot et le temps presse. Mettons nous au travail car l'ennemi ne dort pas.