Paul Biya, président de la République du Cameroun, roule-t-il à bord de la voiture présidentielle la plus chère du monde ? Telle est assurément la question que doivent se poser ceux qui ont jeté le pavé dans la mare en publiant le prix des deux limousines présidentielles chiffrées à 700 millions de FCFA. A la réalité non ceci au regard des véritables bunkers dans lesquels roulent les présidents de pays développés.
Alors pourquoi si ce n’était pas à des fins d’un soulèvement populaire, la qualité des voitures à bord desquelles Paul Biya roule fait-elle autant d’écho auprès de certains hommes politiques.
En effet, les deux véhicules dont il est question sont de marque Mayback. La Maybach est équipée d'un imposant V12 bi-turbo, d'une cylindrée de 5 513 cm3 et développant 550 ch.
Ce moteur lui permet d'atteindre une vitesse maximale de 250 km/h et d'abattre le 0 à 100 km/h en 5,4 secondes. Les parties avant et arrière de la voiture sont parfaitement séparées par une vitre, afin de bien isoler le chauffeur de ses passagers. Ces derniers disposent d'un toit ouvrant leur permettant de profiter pleinement du soleil.
À l'avant, le chauffeur dispose d'une finition en cuir noir, tandis qu'à l'arrière la finition est complètement blanche, mais avec une garniture noir et or. De plus, l'opacité de la vitre séparant les passagers du chauffeur peut être contrôlée électroniquement.
Ces voitures immatriculées PRC (Présidence de la République du Cameroun) ne sont donc pas une propriété de Paul Biya en tant qu’individu. C’est un patrimoine de l’Etat que son remplaçant pourra également utiliser.
Un peu comme cette limousine décapotable à bord de laquelle il fait généralement la revue des troupes lors des célébrations de la fête nationale de l’Unité. Cet état de chose n’est pas une particularité camerounaise bien des exemples sont là pour le confirmer.
En France, le président François Hollande se déplace à bord de la Citroën SM de George Pompidou, la Peugeot 604 de Valéry Giscard d'Estaing ou encore la Renault 30 de Mitterrand. La seconde interrogation qu’on peut se poser à la suite de la publication de ces informations est de savoir pourquoi en faire un grand débat si cette voiture est une propriété de l’Etat du Cameroun ?
Ce d’autant plus que les experts en la matière affirment sans ambages que les voitures des hommes d’État ne sont jamais choisies au hasard : Peugeot ou Renault en France, Ford ou Cadillac aux États-Unis, Audi ou Mercedes en Allemagne…
Le véhicule de fonction est à la fois pratique et patriotique, et pourvu de deux objectifs principaux : assurer la sécurité du chef d’État et faire briller à l’international l’industrie automobile nationale.
Certes la Mayback n’est pas une fabrication camerounaise, Paul Biya n’est non le plus le premier à utiliser une voiture présidentielle fabriquer par un pays étranger. C’est le cas du Ground Force One, bus blindé utilisé par Barack Obama, fabriqué par un concessionnaire canadien.
Le président américain Barack Obama roule à bord d’une Cadillac One.
C’est une limousine transformée en 2009 pour son investiture. Une construction de général Motor, son coût est évalué à 337.000 Euros. En dehors de celle-ci, il dispose aussi d’une Ground Force One, bus blindé dont le prix est de 760.000 Euros construite par l’entreprise canadienne Prevot Car, spécialisée dans la carrosserie.
François Hollande : la Citroën DS5 Hybride
Après la Citroën SM de George Pompidou, la Peugeot 604 de Valéry Giscard d'Estaing ou encore la Renault 30 de Mitterrand, voici la Citroën DS5 de François Hollande. À président normal, voiture normale affirment les Français pour justifier le choix de leur président. Lors de la cérémonie de son investiture, François Hollande a choisi de remonter les Champs-Élysées à bord d’une Citroën hybride de couleur gris Galena estimée à 43 950 euros - avec un bonus écologique de 2 000 euros.
Il s’agit là d’un modèle de grande série qui change du précédent chef de l’État. En 2007, Nicolas Sarkozy ne trouvant pédale à son pied, choisit une Peugeot 607 Paladine conçue à l’origine pour les expositions automobiles avant de revenir à la C6 présidentielle traditionnelle, utilisée également par François Hollande après son investiture.
La Reine Elisabeth II n’est pas mal loti avec sa Bentley State Limousine.
Les caractéristiques se passent de tout commentaire. 6,32 mètres de long, 2,05 mètres de large et 1,77 mètres de hauteur (pour que la reine puisse se tenir debout à l’intérieur)… C’est un cadeau de la marque Bentley à Élisabeth II lors de son jubilé d’Or en 2002.
Cette limousine blindée est un modèle rallongé de l’Arnage R, le best-seller de Bentley. Seuls deux de ces véhicules ont été construits (plus rare que la Rolls-Royce Phantom IV) et même la reine ne l’utilise que pour ses déplacements officiels.
Angela Merkel : la Audi A8
Si les hommes politiques allemands, dont Adolf Hitler ont toujours opté pour la marque Mercedes, Gerhard Schröder à son arrivée au pouvoir en 1998 choisit une Audi, autre célèbre marque Allemande. Angela Merkel fera de même en prenant une Audi A8, après avoir roulé dans une vieille Golf Volkswagen qu’elle a dû vendre aux enchères sur Internet pour la modique somme de 10 165 euros.
La présidente du Brésil roule à bord d’une Ford Fusion fabriquée depuis 2010
Là sont quelques-unes de véhicules d’Etat à bord desquelles se déplacent les présidents des grandes puissances. Devant ces forteresses, le Maybach de Paul Biya ressemble ni plus ni moins à un petit poucet. Que dire alors du palais de l’Unité construit depuis 1982 et dont le coût des travaux selon des sources serait de 600 milliards de FCFA. On imagine qu’à cette époque, les populations ont forcément crié au scandale pour un palais présidentiel.
Mais aujourd’hui, le palais d’Etoudi est classé selon le site internet « Afrique 360° », sur un échantillon de dix, premier palais présidentiel en Afrique devant L’Egypte deuxième et l’Afrique du Sud troisième.