Indispensable attribut du pouvoir ou plaisir dispendieux, l'avion présidentiel est un objet mythique.
En effet, au début des années 2000, les aéronefs qui composent la flotte de la présidence de la République présentent des signes de vieillissement.
Le Boeing 727 baptisé « Le Pelican », acquis en 1978, sous le président Ahmadou Ahidjo était devenu vieux et causait des nuisances sonores dans les aéroports où il atterrissait.
Paul Biya qui s'offre régulièrement des déplacements en Europe veut alors acquérir un nouvel avion.
Il est donc prescrit à l'Etat-major particulier du président de la République de faire une étude pour trouver un avion de remplacement.
Le choix est porté sur le Boeing business jet 2 (Bbj2). Cette proposition est agréée y compris par Paul Biya.
Mais cette décision met le Cameroun en porte-à-faux avec ses partenaires financiers internationaux.
Le Cameroun était sous ajustement structurel, donc en négociation avec le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale.
Hostiles à ce type de dépenses, ces institutions se sont opposées à l'acquisition d'un avion présidentiel et ont menacé d'interrompre la coopération avec le Cameroun.
Face à la menace brandie, le pouvoir choisit la ruse. L'opposition du Fmi et de la Banque mondiale est contournée.
Il fallait acquérir l'avion provisoirement au nom de la Camair, son immatriculation ultérieure au nom du Cameroun ne devant poser aucun problème.