Les sessions du Conseil d’administration de la Crtv de 2006 avaient vite relevé des incohérences sur les états financiers d’Amadou Vamoulké. Notamment en ce qui concerne les comptes de dépôts à terme, les caisses de fonctionnement des Dg et Dga, du compte caisse et des charges à payer pour droits d’auteurs.
C’est sans doute les premiers coups fumants d’Amadou Madéouna Vamoulké à la tête de la Cameroon Radio And Television (Crtv). Des coups qui en leur temps, avaient déjà attiré l’attention de plusieurs experts qui avaient planché sur la balance des comptes que Amadou Vamoulké avaient alors présenté aux 2 sessions du Conseil d’administration de l’Office de radio et télévision du Cameroun.
A la clé, l’on subodorait ainsi plus de 2 milliards de Fcfa de disparus. De quoi s’agit-il donc ? En effet, en épluchant les états financiers du Dg qui n’avait pris fonction qu’en janvier 2005, la commission financière va se rendre compte de l’ouverture de 2 comptes de dépôts à terme de la Crtv dans le livre de la Standard Chatered Bank et le Crédit du Sahel pour un montant de 100 millions de Fcfa.
Mais très tôt, en se référant à la balance des comptes 2005 de la Crtv annexé au rapport annuel, pour la même période, le Crédit du Sahel n’y figure pas. Plus grave, dans la même balance des comptes, on aperçoit un placement pour un dépôt à termes de 1 122 186 321 Fcfa dans un établissement de finance non identifié.
Seulement, il est constant que cet argent est sorti des caisses du trésor public dans le compte N°53210000. En scrutant davantage cette balance des comptes, on se rendra compte que le libellé de l’établissement financier a le même numéro que le compte du trésor public. On n’était déjà là en plein vau- C dou managérial.
D’où les questions qui fusaient déjà à l’époque à savoir si ces incohérences n’avaient pas pour but de garnir rapidement les comptes du nouveau Dg ? Ce d’autant plus que Amadou Vamoulké venait de traverser une longue période de galère après que la Sitabac, entreprise tabacole appartenant à James Onobiono, son mentor et grand ami, avait pratiquement mis la clé sous le paillasson.
D’ailleurs, on ne comprendra jamais comment une entreprise qui a du mal à assurer ses contraintes financières peut se permettre d’ouvrir des comptes de dépôts à termes si ce n’est pour le Dg d’engranger des intérêts financiers personnels. Pour mieux comprendre que cette opération ne visait qu’à se faire de l’argent de manière illicite, les employés de la Crtv réclamaient encore, pour cet exercice 2005, le premier de l’ère Vamoulké, leurs gratifications annuelles, la liquidation des droits des retraités, pour ne signaler que ces 2 rubriques.
Toujours de l’examen de la balance des comptes de l’exercice 2005, l’on découvrira que le compte de fonctionnement du Dg et Dga de la Crtv avaient été crédités respectivement de 7,5 millions de Fcfa et de 22,5 millions de Fcfa. Une incohérence qui avait alors fait dire à certains observateurs que le vrai patron c’était le Dga, Francis Wete, lui aussi limogé au même moment que Vamoulké et dont les destins risquent d’être liés dans les prochains jours.
Un autre compte a attiré l’attention des experts de la commission financière de la Crtv. C’est le compte caisse et notamment son total 57. Les experts vont remarquer que ce compte présente un débit de 110 millions de Fcfa à la fin de l’exercice 2005. D’où la question
de savoir comment un solde caisse peut être débiteur surtout lorsqu’on sait qu’on ne peut payer qu’à hauteur des encaissés ?
Enfin, les experts de la commission financière de la Crtv s’étaient penchés sur les charges à payer au titre des droits d’auteurs où il apparaissait au compte 47, 250 millions de Fcfa. De plus, dans les états financiers de Vamoulké, il rapportait avoir payé 990 millions de droits d’auteurs.
En tout cas, tout compte fait, ces manquements remontent à plus de 2 milliards de Fcfa pour le seul exercice 2005. Et curieusement, malgré quelques renvois, le Conseil d’administration réussissait toujours à lui octroyer un quitus pour sa gestion. Estce donc pour ce dossier qu’il a été formellement inculpé par le Tcs ? On peut se risquer de répondre par l’affirmative.