Il y a longtemps, l'Europe et ses 'Grands' se moquaient de Samuel Eto'o au moment où il se rendait en Russie. On peut continuer à rigoler des folies saoudiennes sur les joueurs de foot, mais ayons la lucidité derrière d’être clairs: Le bloc qui avait gagné la seconde guerre mondiale et qui avait orienté tout vers sa promotion, présente des fissures importantes. Les alertes étaient venues depuis longtemps, mais en Europe, on tournait cela en railleries et dérision. Lorsque Samuel Eto’o a pris la direction de la Russie, avec le triplé en poche, l’Europe des « Grands » s’en était moquée.
Certains analystes camerounais l’ont même traité d’opportuniste. Très peu avaient compris qu’il s’agissait là des premières secousses, des premières contestations d’une hégémonie. Puis vint la Chine, avec des joueurs comme Carlos Tevez et un salaire de 80 millions pour deux ans. Jusque-là personne n’a pris la menace de délocalisation des attentions au sérieux, préférant ranger cela dans le casier enivrant des caprices des nouveaux riches d’Asie.
Ils sont confortés lorsque les États du golfe abandonnent leurs territoires respectifs pour acheter en Europe les clubs et renforcer la puissance de leurs championnats. En même temps, ils craignent cette invasion sans cracher sur leur argent et impose un subterfuge sous la forme d’un filtre appelé: FAIR-PLAY FINANCIER. En fait, les États du golfe malgré leurs liquidités illimitées, ne peuvent pas les injecter comme ils veulent. Tout en gardant donc un pied en Europe, l’Arabie Saoudite dont la rivalité avec le Qatar est séculaire, décide de tenter une opération à l’opposé de QSI. Un fond souverain est mis en place par l’état, avec pour ambition de créer un pôle d’attraction en Arabie même. Un plan de guerre est mis en place pour rendre le championnat saoudien attractif.
L’autre conséquence directe, c’est de créer de la ressource avec les droits de retransmission. Maintenant ils ne se limitent plus à des joueurs en fin de carrière. Ils se sont attaqués au segment jeunes. L’Europe a des bonnes raisons de trembler. Encore que dans le même temps, les États-Unis relancent la MLS. Notez que l’arrivée de Messi à Inter Miami a été supportée par toutes les franchises. Tout un programme !
Il est par exemple clair aujourd’hui qu’un bouquet Tv qui proposera le championnat saoudien, suscitera le même engouement, sinon meilleur que la Ligue 1 en France. Notre colonie saoudienne de la sélection nationale moquée pour sa destination, se retrouve ainsi réconfortée par le nouveau visage du championnat saoudien. Exactement comme lorsque Benoit Angbwa évoluait à Anzhi Makachkala. Ses sélections étaient tout le temps critiquée, jusqu’à l’arrivée de Samuel Eto’o dans ce club, avec un cachet de crédibilité. La Can qui arrive, risque d’être une démonstration de force des championnats exotiques. Le monde est en plein bouleversement.