Opinions of Monday, 14 March 2016

Auteur: mamafrika.tv

Quand la sorcellerie s’invite dans l’affaire Monique

Tout d’abord, toute l’équipe de MamAfrika TV, adresse ses condoléances les plus attristées, à la famille éplorée…

Attention, je ne dédouane nullement nos mouroirs, encore moins le Gouvernement camerounais ou les professionnels de santé. Il faut être clair là-dessus car, les négligences médicales sont légion dans nos hôpitaux. D’ailleurs, je ne fais pas de politique et, face à ce chaos, dans son propre camp, certains demandent la démission du ministre… Le courage se résume à savoir faire volte-face quand on a été pris dans un tourbillon mensonger, comme cette affaire de Dame Monique Koumateke et non Koumate.

Il y a tromperie sur la marchandise. Dans cette sordide affaire, le mensonge a pris l’ascenseur et la vérité les escaliers. L’homme est un casse-tête pour la machine et les réseaux sociaux sont pour l’homme, une machine à trucider la vérité. Ah, la défense à géométrie variable des victimes ! Suivez mon regard…Le journalisme de caniveau ? Non, merci…

Dans les méandres de la rumeur

La sorcellerie et les mensonges des Camerounais me dépassent. Une « sorcière » qui éviscère une femme devient une héroïne. Pour information, seul un médecin légiste a le droit de manipuler un mort. C’est dit. Notre witch voulait sauver des enfants ou simplement récupérer les foetus ? La deuxième version est la bonne. On ne peut sauver des enfants qui ont baigné des heures dans le liquide amniotique.

Les mamamouchis de la pensée unique et les récupérateurs politique s’engouffrent dans la brèche, insultent, manipulent, intimident et osent même traiter les autres de menteurs, eux, qui ont passé tout le week-end à mentir comme des arracheurs de dents dans tous les réseaux sociaux.

Certains, sûrs d’eux, postent des liens dans lesquels des bébés ont été sauvés après la mort de la maman. Oui, mais, dans quelle condition le décès de la mère est survenu ? Mère étouffée après un bombardement, qui meurt sur la route de l’hôpital à Gaza, ou encore mère tuée par balle dans une église en Espagne. Or, Dame Monique Koumateke meurt parce que sa grossesse gémellaire se complique et, elle fait une rupture utérine (nous y reviendrons). Ce qui signifie que l’accouchement a probablement été tenté à domicile, n’en déplaise aux esprits chagrins et aux mythomanes de tous bords…Et puis, une voiture break -taxi-, a une malle arrière très grande. Le reste, c’est la bataille des experts…

Dans les méandres de la sorcellerie

Moi, qui ai passé une partie de ma vie à Yabassi, dans le département du Nkam, cette histoire Banen, abracadabrantesque, a un départ que personne ne veut faire savoir: le passage de la famille de Dame Monique Koumateke au Centre de santé de Nylon (Tergal). Nos prétendus journalistes n’y sont pas passés. Notre équipe, si. Ici, la famille avoue que la dame est décédée et qu’il faut juste lui retirer les fœtus. Rituel morbide à la clé, celui d’emporter avec eux les fœtus. Or, ce qui emporte cette femme, d’où l’irresponsabilité familiale, c’est une rupture utérine. Voulait-elle accoucher à domicile ? Pire, atteinte d’hypertension artérielle, sa famille l’a abandonné.

L’arrivée rocambolesque à l’hôpital Laquintini est encore plus pathétique. Examinée, oui, bel et bien examinée par l’équipe médicale, contrairement au mensonge ambiant. Sa mort est alors constatée, ainsi que celle des enfants. La prise en charge exigée qui n’aurait pas eu lieu est une falsification parmi tant d’autres…La rupture utérine est une complication potentiellement catastrophique de l’accouchement qui affecte l’intégrité de la paroi myométrique.

Les pauvres enfants flottaient donc dans la cavité abdominale, ce qui fait que, le ventre bougeait. Pour information, une rupture utérine entraîne la mort des enfants dans les 10 minutes qui suivent. Les médecins qui disent parler sous anonymat, sorte de Tartempion qui ont renié leur serment d’Hippocrate n’existent pas. C’est de l’enfumage organisé. Ils savent très bien ce qu’est qu’une rupture utérine. Je ne suis pas médecin.

Sans avaliser toute la thèse ministérielle, il faut néanmoins avoir le courage de reconnaître qu’il est plus prêt de la vérité que celle véhiculée dans les réseaux sociaux…Le ministre doit-il démissionner ou être démissionné ? Ce n’est pas de notre ressort…