Notre pays profite-t-il suffisamment la renommée de de ses fils ? Depuis quelques jours, ce qu’on pourrait appeler l’affaire Richard Bona suscite divers commentaires sur les réseaux sociaux. Le musicien camerounais devait être décoré le 15 décembre dernier par le ministre des Arts et de la Culture, Narcisse Mouelle Kombi.
A la veille de la cérémonie, il a décidé de ne pas se rendre au Cameroun. Sur sa page facebook, l’artiste annonçait le 14 décembre dernier qu’il remerciait le ministre de la Culture pour cette reconnaissance, mais aussi qu’il ne pouvait pas être à la cérémonie. « Ma contribution pour le Cameroun à travers le monde continuera. Cette année 2015 encore 105 représentations... Malheureusement Je ne pourrais pas être avec vous demain... Pourtant gamin ceci faisait partie de mes rêves... Etre décoré?? Chez moi??"... Je ne vais pas me mentir. Je suis triste... Mais aussi, dans mon "intime conviction", je sais que j'ai raison... Et pas y aller àla cérémonie... » (sic), écrit-il.
Le post ne précise pas les raisons de cette décision, mais permet de savoir qu’il en a parlé avec les responsables du Minac. Il parle en fait « du travail de briefing fait ces derniers jours ». Le lendemain, toujours sur facebook, Richard Bona écrit ; « Cet après-midi j'ai eu une discussion très intéressante et instructive avec le staff du Ministre de la Culture... Une chose est sûre, un débat constructif est nécessaire sur la question pour unir toutes les forces vives... »
On se rappelle que Richard Bona avait posé l’année dernière déjà le problème du visa qu’on lui demandait pour venir au Cameroun. On comprend qu’en gros, il a choisi cette autre occasion pour reposer le
problème de la double nationalité au Cameroun, qu’il considère comme une injustice. Et il est prêt à la combattre jusqu’au bout. Ce qui pourrait constituer une entrave à sa relation avec le Cameroun.
A travers cette distinction (remise aussi à Ben Decca), le gouvernement camerounais essayait-il de marquer sa reconnaissance à ses fils les plus représentatifs ? Si c’est le cas, elle a surtout permis de s’interroger sur la relation que le pays a avec ses icônes.
Roger Milla, l’un des meilleurs footballeurs africains de tous les temps, occupe un poste d’ambassadeur itinérant. Et on il a à diverses occasions accompagné les délégations camerounaises. Même s’il n’a pas hésité, quelques fois, à pousser un coup de gueule quand il avait un problème par rapport à une question relevant du football camerounais.
L’autre grande star du football camerounais, Samuel Eto’o, a quitté la sélection nationale de façon assez brutale. Au lendemain d’une coupe du monde foireuse au Brésil (2014). Auparavant, il s’était illustré dans une longue bataille avec l’encadrement technique et surtout les responsables de la Fécafoot. Alors qu’il avait une première fois décidé de claquer la porte de la sélection, il est revenu, suite à une demande des autorités camerounaises.
Manu Dibango a passé quelques mauvais moments pendant son séjour à la tête de la Cmc, qui était alors la société civile chargé de la gestion des droits d’auteur des artistes musiciens au Cameroun. Il a même dû se demander ç un moment donné ce qui avait bien pu l’amener dans cette galère.
Les choses se sont entretemps améliorées. Au point où une cérémonie a été organisée pour rendre hommage au saxophoniste.
On pourrait également parler de Yannick Noah. Le tennisman est fort apprécié en France. Mais quand est-il au Cameroun ? Il n’a été à aucun moment bousculé, certes. Et continue de se montrer disponible pour son pays d’origine.
Mais un épisode, à la suite de la coupe d’Afrique des nations de 2006, où il avait été intégré dans l’encadrement des Lions Indomptables, aurait pu créer un certain froid entre la star et les autorités camerounaises. Il avait été dit que de l’argent avait été versé à Yannick Noah. Ce qu’il n’a pas reconnu. L’incident semble clos aujourd’hui.