Depuis janvier 2016, la WebSphere et l’intello sphère du pays d’André Essama s’excitent à profusion, à confusion, mais à raison sur la thématique du « 2018, c’est maintenant ».
Cela fait chaud au cœur de savoir que des enfants d’un pays passent des nuits blanches à réfléchir sur l’avenir de leur heritage commun. A trois années de l’élection présidentielle de 2018, le virus de la fièvre du changement fait donc son effet.
En espérant que les ressources soient conséquentes pour tenir pendant cette période et surtout être en forme pour le vrai combat, il nous reste une question liée à l’hétérogénéité des générations qui revendiquent le remplacement des dirigeants actuels.
Avec un peu de recul, l’on se rend compte que la dispersion d’âge des leaders s’exposant sur la question (ce qui en fait peut être des potentiels remplaçants ) constitue un risque d’inefficacité future. Sachant par expérience et par observation que l’orgueil est assez prononcé chez les Camerounais, j’aimerai bien savoir si tous ces aspirants s’observent mutuellement. Il y a en effet des grands parents qui seront en compétition avec leurs enfants, voire leurs petits fils. On y voit aussi des professeurs qui seront en compétition avec leurs anciens étudiants. On y voit enfin des patrons qui challengeront leurs anciens employés. Tous ces mélanges de genre et de gens vont de facto créer des divergences objectives et subjectives.
Objectives dans ce sens que les questions de démonstration vont légitimement se poser : Qu’as tu prouvé ? Où étais tu lorsque nous prenions des coups ? Avonsnous attendu si longtemps pour se faire doubler par des venus hierhier ? Subjectives dans ce sens que la nature n’a pas précisé les compétences et les forces selon la génération ou bien qu’une generation peut bien être à côté de la plaque quant aux défis qui sont sienne.
L’exemple du régime actuel de Yaoundé nous montre bien que des « vieux » qui appartiennent à peu de choses près à la même génération dirigent de main de fer le Cameroun actuel, mais que les résultats ne soient pas forcement au goût des gouvernés. Reconnaissons là une cohérence sociale vue sous l’angle de la génération, couplée à une incohérence liée aux réponses que ces « vieux » formulent aux problèmes du Peuple.
En supposant qu’il y ait un grand remplacement, je peux parier que leurs petits frères ne laisseront jamais leurs fils prendre leurs places. Le régime actuel a donc inconsciemment créé au Cameroun une incohérence générationnelle qui de facto va complexifier un semblant de recrutement pour les prochaines échéances. Allez savoir d’où naissent les coups bas actuels dans les ministères.
C’est comme si dans les familles désormais, les cadets soient diplômés de l’université avant leurs aînés qui y étaient pourtant entrés en premier. C’est comme si les petites sœurs entraient en marriage automatiquement avant les grandes. Ou encore comme si, en masse, les moins de 50 ans étaient envoyés à la retraite alors que les plus de 60 ans sont encore en service. A ce genre de disparités de trajet des cadres et leaders Camerounais, aurons nous droit. Y aura t il un sacrifice générationnel ?
Il s’agit simplement d’une thérapie, d’une rationalisation, pour sursoir aux orgueils, aux incompréhensions, aux rancœurs, aux crises d’égo, aux coups bas, entre les bleues, les bleuets, les confirmés et les véterans, que le régime actuel a inconsciemment mis hors jeu et qui pourraient se bouffer entre eux si rien n’est fait. Car entre temps, toutes ces classes d’âge ont chacune accumulé en capacité et n’attendent qu’à défouler leurs potentiels. L’idée est simplement d’appliquer une cohérence entre les atouts liés à une génération et les problématiques que celleci serait mieux à même de piloter.
L’idée est de forcer et de forger la nation de l’ordre dans l’évolution du pays pour contrôler une logique de justice dans les aspirations des gens et évincer au mieux l’idée de « Génération Spontanée » qui de facto maintient le pays dans un cycle à revendication perpétuel. Cela nous semble en tout cas cohérent au vu de nos réalités culturelles, mais aussi au regard de ce qui se passe ailleurs dans d’autres pays qui nous sont en modèle.
De telle sorte que contourner cet usage doit être l’objet d’un consensus, d’une démarche, d’une acceptation, donc d’une implication. Les forces vivent pourraient ainsi de commun accord décider de ne mettre en selle que des jeunes loups à longues dentitions. Ou alors de se ranger derrière les opposants historiques.
Le but n’est pas de bloquer les potentialités ou les aspirations des uns et des autres, mais bien sûr d’éviter que ce risque d’incohérence générationnelle ne se réalise à un moment où les aspirants ne s’y attendent pas d’une part. Aussi que chacun reconnaisse avec humilité quelle est sa place à la course vers la dynamique de changement. Autrement, cela confirmerait encore l’amateurisme dont a plusieurs fois fait l’objet les prétendants à l’alternance. Pour notre conseil donc, sachons que ces questions ne sont pas oubliées par nos concurrents. Pourquoi l’oublieronsnous ?