Opinions of Tuesday, 16 October 2018

Auteur: Sam Mayem et Natondi K.

Résultat du scrutin: 'la coalition va protéger la victoire de Kamto'

Maurice Kamto et Akere Muna lors de la campagne présidentielle Maurice Kamto et Akere Muna lors de la campagne présidentielle

Malgré l'interdiction lundi de sa conférence de presse par les autorités camerounaises avec l'appui des forces de sécurité, le Directeur de campagne de Maurice Kamto, a fini par faire une déclaration publique relative à la position et à la stratégie de la coalition des partis ayant soutenu la candidature victorieuse du Pr. Maurice Kamto à la dernière élection présidentielle.

La déclaration du Directeur de campagne de Maurice Kamto s'est voulue une réponse claire et catégorique aux menaces d'atteinte à la liberté et à la vie des Camerounais, de Maurice Kamto proférées par le très belliqueux ministre de l'Administration territoriale camerounais, Paul Atanga Nji, qui a dévoilé il y a quelques jours sur les antennes de la télévision Canal 2 une batterie de mesures prises pour réprimer toute manifestation de contestation de la victoire du président sortant. Une victoire que le gouvernement et l'institution chargée d'organiser les élections au Cameroun sont en train de préparer activement, en atteste les résultats horripilants savamment distillés depuis le week-end dernier sur les réseaux sociaux pour préparer l'opinion à accepter une éventuelle victoire de Paul Biya, contrairement à la vérité des résultats des urnes.

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Comme le ministre Atanga Nji informant les Camerounais que le gouvernement était prêt à tout, même à écraser dans le sang la contestation populaire visant à placer à la tête de l'Etat le véritable élu, Maurice Kamto, paul Eric Kingue a annoncé que son camp, avec l'appui du peuple camerounais, était aussi prêt à tout pour que force revienne à la volonté et à la souveraineté populaires.

Il a fait savoir que personnellement, il était disposé, même au prix de sa vie, à défendre la victoire du nouveau président légitimement élu, et promis la publication par son camp des véritables résultats, tout à fait à l'opposé de ce que Elecam a fait publier par des canaux informels, en violation totale de la loi électorale que les pro-Biya aiment réciter pour critiquer la simple annonce –dès le lendemain du scrutin- de sa victoire –pourtant non accompagnée de chiffres- par le Pr. Kamto.

«Nous présenterons les résultats complets à la presse. Nous n'accepterons pas les résultats falsifiés que le gouvernement prévoit de publier. Aucun de nos représentants n'a signé après le décompte des voix, ce qui est contraire à la loi…», a déclaré Paul Eric Kingue, avant d'appesantir son propos sur l'inculture du ministre de l'Administration territoriale dont on s'accorde au Cameroun à dire que son zèle dans la défense n'est que le signe de son peu d'étoffe intellectuelle : «Qui est Atanga Nji pour menacer et discréditer un intellectuel comme Maurice Kamto ? Il va même jusqu'à dire que les responsables vont s'occuper de Kamto, qui lui a dit qu'un ministre est habilité à ordonner une arrestation? Je doute qu'Atanga Nji Paul et certains ministres aient atteint un niveau de connaissances suffisant pour être nommés ministres… C'est une honte pour notre pays, qu'un ministre soit autorisé à dire ce qu'il veut» remarquera P.E.K. dans son adresse avant de rappeler au ministre va-t-en guerre et intellectuellement déficient de Paul Biya qu'«Un ministre de l'Administration territoriale est censé être un défenseur de la paix, un bâtisseur national et non une menace pour les citoyens».

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Avant Paul Eric Kingue, l'opposant Albert Dzongang, un des membres de la coalition pro-Maurice Kamto, avait déjà mis en garde monsieur Atnga Nji contre ses manoeuvres visant à intimider les Camerounais.

Il faut dire qu'habitué à marcher sur les Camerounais dont les esprits ont été lessivés depuis environ 60 ans par la propagande mensongère sur la paix… des cimetières, le régime de Biya croit dur comme fer pouvoir rééditer ses forfaits des précédentes élections présidentielles remportées frauduleusement par Paul Biya avec la complicité des opposants fantoches programmés pour lui servir de compagnons. Mais l'élection présidentielle du 7 octobre 2018 consacre le changement définitif de donne, tel que le clan qui se croit propriétaire du Cameroun pourrait ne pas sortir indemne de ce défi de trop qu'il se prépare à lancer au peuple camerounais à travers un hold-up électoral qui ferait d'un vieux dictateur fantôme, inefficace et honni depuis plus d'un quart de siècle par au moins ¾ de la population, l'homme que les Camerounais aimeraient le plus au point de lui accorder plus de 70% de leurs suffrages lors d'une élection présidentielle.

Sinon, on ne comprendrait pas qu'alors que les populations anglophones aient pris les armes contre le régime Biya depuis deux ans, allant même jusqu'à respecter scrupuleusement le mot d'ordre de villes mortes et de boycott des activités scolaires, compromettant ainsi leur propre existence quotidienne, leur développement et l'avenir de leurs enfants, les populations de ces deux régions accordé plus de 81% de leurs suffrages –pour la région du Nord-ouest- et plus de 77% -pour le Sud-ouest- à Paul Biya qui est pourtant considéré là-bas, même par des adolescents, comme leur véritable bourreau, comme tendent à le faire accroire les résultats distillés ignominieusement par Elecam.

Et puis, comme si cela ne suffisait pas, dans ces deux régions où moins de 10.000 personnes au total (des fonctionnaires et des éléments des forces de sécurité et de défense assujettis au régime Biya) ont voté, les chiffres d'Elecam font croire que Paul Biya a obtenu plus de 27.000 voix dans le Nord-ouest et près de 46.000 voix dans le Sud-ouest. Ce qui fait dire aux Camerounais, sarcastiques, qu'« avec les fraudeurs, la moyenne n'a jamais de peine à dépasser le total ».