Au Cameroun, on commence à entendre que M. Biya doit remporter l'élection présidentielle qui se tiendra demain 7 octobre par un score soviétique. Il restera au pouvoir jusqu'à sa mort. C'est le meilleur risque pour le Cameroun etc..
Quand on sait que le Cameroun est une dictature c'est-à-dire, un pays dans lequel on n'a pas besoin de passer toute une nuit devant son poste pour apprendre le résultat des élections, M. Biya a peur de quitter le pouvoir pour se retrouver à la prison de Kondengui où se trouve les grands cadres de son parti politique le RDPC.Il faut admettre que dans la suite de son accession au pouvoir en 1982 et des élections truquées jusqu'à ce jour le néron de Mvomekaa a remporté depuis, une éclatante victoire sur toutes les oppositions au Cameroun (factice et légaliste) surtout au regard de ses propres critères de ce qu'est la victoire en politique. L'homme, en effet, ne conçoit pas cette dernière comme la réalisation d'un grand dessein qui fait avancer les Camerounais vers plus de liberté, de développement, de créativité, de joie de vivre, qui lui assurerait une place honorable dans l'histoire du pays. Non, la seule victoire qui compte à ses yeux est d'être au pouvoir et d'y rester à vie pour que lui et les siens, puissent toujours jouir de tous ses privilèges à la manière d'une sangsue et tant pis pour la victime le Cameroun.
Le Cameroun n'est toujours pas une République encore moins une Démocratie mais plutôt une Dictature. Le prestige du Cameroun dans le monde n'a jamais été aussi bas. Les libertés fondamentales y sont systématiquement violées. La prétendue »Grande ambition, grande réalisation » a accouché d'une nouvelle désespérance. Pas de miracle économique. La corruption règne en maîtresse absolue. Le peuple vit dans une atmosphère de peur, de suspicion et de découragement. Ce qui est plus grave c'est que le Cameroun aujourd'hui, est orphelin d'avenir par la seule faute d'une seule personne nommé M. Biya. Toutes les tentatives pour mettre fin à cet état de fait qui dure depuis trente six ans ont échoué. La stratégie politique de l'entrisme et du » changement de l'intérieur »a simplement permis à certains comme John Fru Ndi, Bello Bouba, Ndam Njoya, etc.de troquer le singulier pour le pluriel. La stratégie basée sur l'évitement, la sur modération, les appels au dialogue,les manifestations des patriotes de la diaspora n'ont fait que renforcer l'arrogance du dictateur et prolonger le calvaire des Camerounais. La stratégie d'appel à la révolution pacifique et démocratique dont je suis partisan, ressemble à un cri lancé à un sourd qui refuse de mettre sa prothèse.
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Nous ne devons jamais perdre de vue que cet homme là nommé Biya, n'à que trois objectifs dans la vie : le premier est de s'accrocher au pouvoir, le second est de s'accrocher au pouvoir et le troisième est de s'accrocher au pouvoir. Il faut donc travailler en fonction de la seule hypothèse mobilisatrice à savoir que le dictateur de Yaoundé, à moins de n'y être contraint et forcé, ne quittera pas le palais d'Etoudi parce qu'il est dépourvu de sagesse, d'intelligence politique et de patriotisme comme Mandela, Senghor, Alpha Oumar Konaré, Jerry Rawlings etc. Cependant, deux tendances actuellement en pleine dynamique, sont faciles à repérer et peuvent être considérées comme des lignes de force autorisant une prévision juste, au moins à court et moyen terme.
L'aggravation imprescriptible de la déliquescence de la société et de l'Etat.
C'est une loi que dans une dictature obsédée par l'organisation de sa façade, l'étendue des dégâts qu'elle occasionne à une société ne se mesure qu'après sa chute. Mais même avec tout le souci que met le dictateur à soigner cette façade, l'étendue des dégâts de sa politique hasardeuse au Cameroun, se voit comme le soleil à travers le fameux tamis percé de notre proverbe bien connu.
La société, bâillonnée et qui ne peut exploser à cause de la chape de plomb policière qui la recouvre implose. Crimes, vols, divorces, suicides, sauve- qui -peut des jeunes à l'étranger, sont en constante progression dans le pays.
Mais c'est l'étendue de la misère psychologique des Camerounais qui fait aujourd'hui le plus mal : haine de soi et de l'autre, mépris du pays et de l'Etat, abattement, découragement, cynisme et opportunisme. Ajoutons à cela deux autres ingrédients qui vont nous permettre de faire le lien avec la déliquescence de l'Etat : la démission collective de tout effort visant le bien général et la corruption à tous les étages .l'exemple venant de là où il n'aurait dû jamais venir. En somme, M. Biya a entraîné le naufrage des valeurs comme l'honnêteté, le travail ou la vérité au Cameroun.
Peu de Camerounais sont conscients du retentissement catastrophique des attitudes et comportements induits par ce climat délétère sur les systèmes de services complexes qui régissent la nation, et qui se délitent rapidement s'ils ne sont constamment entretenus et réformés.
Peu sont en mesure d'imaginer dans quel état de délabrement se trouve l'administration, le système judiciaire, le système éducatif, le système de soins, le système bancaire sous le règne de M. Biya. Je ne parle pas de l'état du système sécuritaire avec ses nombreuses dérives et ses innombrables cohortes de » soldats » qu'il faudra recycler dans des activités procurant plus de dignité aux personnes et de biens réels au pays.
Il y a plus grave encore
Comment ne pas être frappé par le nombre croissant de Camerounais candidats à l'exil pour fuir la misère car au Cameroun, où, M. Biya a fait de la devise du pays (Paix-Travail-Patrie), la sienne : « Tout pour M. Biya et son clan ! Rien pour le peuple ». A-t-on le droit de feindre d'ignorer ce que cela révèle. Ce que cela présage ?
Tôt ou tard le Cameroun dirigé par tant de hargne de haine et d'intolérance finira par devenir un lieu de l'explosion d'un « Tsunami ethnique » et voir même, un lieu d'importation et d'exportation du terrorisme en Afrique centrale. C'est cela qu'il faut empêcher absolument et c'est la responsabilité de tous les Camerounais, aussi bien dans l'opposition que dans tous les rouages de l'Etat. La situation est trop grave pour autoriser davantage de démission et de laisser aller. Après tout ce n'est rien d'autre que de l'avenir de nos enfants qu'il s'agit. Notre but est la paix et la démocratie. Ce mot qui résonne en chacun de nous, s'impose avec la force de l'évidence sauf pour le tyran qui ne pense, ne vit et ne rêve que le pouvoir pour le pouvoir alors qu'il est incapable de faire le bonheur ou d'assurer le bien-être des camerounais et ce voilà bientôt plus de trois décennies.
Que faire ? Sempiternelle question
Tout d'abord, rompre avec toutes les stratégies sus- mentionnées car elles continueront à nous faire tourner dans le même cercle vicieux de l'impuissance et de l'indignité. Elles sont déjà un contre-exemple pour une jeunesse Camerounaise trouvant dans leurs échecs tous les justificatifs pour le recours aux armes. Une stratégie alternative, à la fois sans concession sur l'essentiel mais assez pragmatique pour être efficace, doit se construire autour de cinq objectifs.
Tenir des Assises pour un Cameroun nouveau
Il est temps que cette arlésienne de la politique camerounaise finisse par se montrer au lieu de pérorer simplement dans les fora sur Internet ou entre quatre murs (Au Cameroun ou à l'Etranger). Encore une fois, il y va de l'avenir du pays et tout autant de celui de la classe politique actuelle. L'unité de l'opposition démocratique est un impératif absolu. Il nous faut, oeuvrer à sa naissance, ainsi qu'à la formation d'une coordination démocratique. La question est de définir un objectif politique commun. Il ne fait pas de doute pour moi que l'on ne peut se rassembler efficacement que sur l'objectif de la fin de la dictature, donc du départ du dictateur avec tout ce que cela implique comme risques et défis. Ou on relèvera ce défi qu'exige le délabrement et du pays et de la dictature ou on se condamne à une agitation stérile.
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Mobiliser les Camerounais pour occuper l'espace public
Jamais on n'a vu un peuple réussir une révolution, pacifique ou non, sans une direction identifiée, un programme alternatif, même perçu de façon confuse. Si les Assises réussissent à se tenir et à tenir ses promesses, la condition nécessaire de la mobilisation populaire sera réalisée. Restera à travailler une jeunesse plus que prête. Ceci passe par la sortie des acteurs politiques de la capitale, des salles de réunion et de l'Internet, pour aller sur les marchés, autour de quelques rares entreprises qu'il y a au Cameroun, dans les enceintes des universités, dans les marchés, de façon générale dans la rue pour redonner aux Camerounais le courage des manifestations pacifiques lavant l'affront de tant d'années de silence humilié. « Un dictateur n'a pas de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi. » »François Mitterrand. Trop, c'est trop ! Il nous faudra mobiliser les Camerounais à faire valoir leur droit à vivre décemment des richesses de leur pays, à lutter pour leur bien-être : défendre leur droit à la vie, à la dignité, droit à trois repas par jour, droit à une couverture maladie, droit au travail, droit à l'éducation. Un pays où les gens sont incapables de protester, de faire la grogne, de débrayer, parce qu'ils ont faim, parce qu'ils n'ont pas d'électricité, d'eau, n'est pas un pays normal. Stop à la résignation et relevons tous ensemble le défi de la vraie démocratie au Cameroun. Il est temps de revenir aux vraies formes du combat politique pacifique mais déterminé. Il faut que les Camerounais retrouvent la fierté du combat, du défi, de l'affirmation de soi, de la grève et pourquoi pas de la grève générale un jour, des concerts de casserole, du lavage en public du drapeau souillé par la corruption de M. Biya.
Rechercher le dialogue avec l'intérieur du système.
C'est une grave erreur de considérer le système actuel comme un tout monolithique. A tous les étages du pouvoir existent des hommes et des femmes conscients du danger que le dictateur et son clan représentent non seulement pour le pays et l'Etat , mais aussi pour leur propre avenir. Quelle personne sensée de 30 ou 40 ans est prête à hypothéquer son avenir pour défendre le droit de voyous, unanimement honnis, à mettre le pays en coupe réglée et demain à feu et à sang Il nous faut donc jeter des ponts et ouvrir le dialogue avec de telles personnes, car elles peuvent se révéler extrêmement précieuses dans la gestion des délicates étapes intermédiaires.
Retourner l'appui étranger de M. Biya.
Les deux sponsors étrangers du dictateur à savoir la France et l'UE ont aujourd'hui toutes les raisons de changer d'attitude vis-à-vis de leur protégé. Il y a d'abord sa politique de plus en plus irrationnelle vis-à-vis de la société civile, (tout pour lui et son clan, et rien pour le peuple camerounais). Il nous faudra répandre la vérité à propos du Cameroun sur le monde démocratique qui peut »étrangler » la dictature et la gabegie qui règnent dans notre si cher pays à tous. Il faut montrer les oppressions, dans toute la sobriété du mal, les rendre insupportables au monde et à cette conscience démocratique, mélange d'humanisme et de bien-être, de civilisation et de confort, qui gagne pas à pas la planète. Que le bonheur de chacun ne puisse être complet tant qu'un camerounais souffre en son pays, par la faute d'un dictateur.
Choisir l'option de l'apaisement et de la réconciliation nationale.
Dans un monde où l'on s'oriente de plus en plus vers la punition des coupables de crimes politiques au même titre que les coupables des crimes de droit commun, je persiste à croire que si l'impunité peut aider à une transition pacifique vers la démocratie et économiser des vies et des souffrances inutiles – et seulement à cette condition – Eh bien que vive l'impunité.
Une stratégie à la fois d'une fermeté extrême en matière d'objectifs et d'une grande souplesse au niveau des moyens, peut faire sienne la devise de Napoléon : «Faire un pont en or à l'ennemi qui fuit». La justice sera rendue à toutes les victimes de la dictature dans le sens positif de dédommagement moral et matériel, non dans celui de punition des coupables et de vengeance tardive. S'il est important que le Cameroun bascule le plus vite dans le giron de la vraie démocratie comme en Afrique du Sud, au Ghana, au Bénin, au Sénégal etc. Il est plus important encore qu'elle le fasse de la façon la plus pacifique qui soit et qu'elle tourne la page de cette période honteuse de son histoire le plus rapidement possible. C'est là une mission de plus pour les Assises pour un Cameroun Démocratique: Se porter garante d'un tel choix moral et politique.
Tous les citoyens, là où ils sont et à tous les niveaux de responsabilité doivent s'inscrire dans ces objectifs, se les approprier, aider à leur réalisation, car sans eux la classe politique ne peut rien. Seul le peuple souverain a le vrai pouvoir. Il a le pouvoir de créer le bonheur, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure. Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un autre futur au Cameroun, qui donnera à chacun l'occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
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Il y en a qui ont mal au foie moi, j'ai mal à mon pays. Il y en a qui comme M. Biya, habite au Cameroun sans y penser à son avenir dans 10, 15, 20 ans. Mais moi, le Cameroun m'habite et je pense à son devenir. Au juste quel Cameroun allez-vous laisser à vos enfants dans 10, 20 ou 30 ans dans le système incarné par M. Biya ?
J'ai accompli tout simplement, et en toute modestie, mon devoir de préposé à la vigilance républicaine pour une vraie démocratie au Cameroun.