Un congrès extraordinaire pour faire quoi? Pour changer de Président National et renouveler les dirigeants du parti. C'est-à-dire exactement quoi?
C'est-à-dire non seulement faire élire un militant autre que Paul Biya à la tête du parti mais encore donner l'opportunité à la base de se libérer des investitures antidémocratiques dictées par le haut.
Il faudra donc que la base prenne le pouvoir dans le parti et fasse élire par voie démocratique une nouvelle hierarchie politique à la place de l'équipe dirigeante administrative actuelle.
Un secrétaire politique démocratiquement elu par les militants pourrait ainsi diriger le comité central en remplacement d'un secretaire purement administratif qui ne tiendrait sa legitimite que de son allegeance au president national.
Qu'en serait-il de Paul Biya dans ce contexte?
Paul Biya resterait Chef de l'Etat et à ce titre pourrait introduire d'ici à 2018 un projet de révision constitutionnelle qui pourrait éventuellement être couplée pour des raisons de calendrier avec l''lection presidentielle.
La révision constitutionelle ne viserait pas à reconduire Paul Biya dans la totalite de ses pouvoirs actuels ce qui serait après 36 ans de reigne sans partage inacceptable pour les camerounais.
La révision constitutionelle n'aurait pour seul objet que d'offrir au president de la republique actuel une derniere chance de sortir dans la dignite s'il accepte de reduire lui-meme son pouvoir en transferant l'essentiel du pouvoir exécutif qu'il detient en ce moment a un premier ministre responsable devant un parlement sous le controle d'un parti ou d'une coalition politique majoritaire.
Le Chef de l'Etat conserverait toutefois un pouvoir constitutionel important dans les domaines importants de souveraineté que sont le budget, la défence,les relations exterieures et la sécurité extérieure domaines dans lesquels il cohabiterait avec les partis politiques.
Le président Biya devra choisir soit de librement rester au pouvoir dans la dignité en consentant lui-même à encadrer ce pouvoir ce que les camerounais seront prêts à lui accorder soit de vouloir à tout prix se maintenir dans un pouvoir sans contrôle et courir dans ce dernier cas le risque de se voir contraint de quitter ce pouvoir dans l'humiliation et le deshonneur.L'election presidentielle qui s'annonce en 2018 ne se presente pas du tout sous de bons auspices pour lui mais c'est a lui seul qu'il appartient de tracer son destin.
Libération de Marafa H. Yaya et d'Atangana Mebara.
Je me joins ici a l'Onu, à la Comission de l'Union africaine pour reclamer comme le fait depuis le Comité de liberation des prisonniers politiques(CL2P) la libération immédiate de ces deux illustres militants du Rdpc dont le statut de prisonniers politiques est desormais intenationalement reconnu.
J'exhorte les militants du Rdpc à reclamer à leur tour leur libération.Marafat Haminou Yaya et Atangana Mebara sont tout sauf des prisonniers de droit commun dont le maintien en détention ne peut s'expliquer que par le souci du pouvoir en place d'ecarter les adversaires politiques qu'ils sont de la course à la succession.
Que penser des propositions du patriarche Onambele Zibi Emile?
Tout d'abord ce sont des propositions adressées par un patriarche à un autre patriarche qui est de surcroit Grand Patriarche et Chef de l'Etat ce que j'estime à ce titre etre une initiative louable. L'autre aspect positif que je retiens de ces propositions est que celles-ci touchent au problème de fonds qu'est la finalité même de l'opération épervier à savoir doit on privilégier son aspect punitif en maintenant les coupables de détournements de la fortune publique le plus longtemps possible en prison ou doit on au contraire donner la préeminence à la recupération rapide des fonds détournés.
L'expérience montre que jusqu'ici cette opération n'a pas rapporte grand chose au Tresor public. Les coupables on été punis,severement punis, certains ont passé 20 voire 25 années en prison,d'autres y ont même laissé la vie, et ceci sans que l'Etat en retire un bénéfice financier notable.
A mon humble avis l'Etat devrait changer de fusil d'epaule et revoir en profondeur la philosophie sous-jacente a cette operation.
Je propose à cet égard ce qui suit:
- que tout prisonnier, detenu dans le cadre de cette operation et qui souhaite être libéré, se rapproche du tribunal criminel spécial et propose à celui-ci en échange de sa libération de rembourser tout ou partie des sommes qu'il a détournées.
-que le tribunal criminel spécial propose au prisonnier politique , en échange de sa libération, que celui-ci prete de l'argent a l'Etat pendant une tres longue periode de 20 ou 25 ans, les tout premiers remboursements n'intervenant qu'à lissue de la 21eme ou 26eme annee.En langage financier le tribunal spécial propose au prisonnier politique d'acheter (on dit aussi de souscrire) une obligation du Trésor public de 20 ou 25 ans.
-le detenu s'il accepte, fait venir l'argent de l'extérieur du pays qu'il verse dans le compte du Tresor pour s'acquiter de sa dette.
-le Trésor public encaisse l'argent, remet l'obligation du Trésor au detenu comme preuve du remboursement par celui-ci de sa dette envers l'Etat.
- le detenu va presenter son obligation du Trésor au tribunal criminal spécial et est aussitôt libéré.
Mais que devient le detenu après sa libération?
Apres sa libération par le tribunal criminal special le detenu recouvre sa pleine et totale liberté.Il devient un homme libre.Bien plus ayant acquis une obligation du Tresor sur 20 ou 25 ans il devient un rentier de l'Etat percevant une rente (somme d'argent) qui lui est versee periodiquement par l'Etat en contrepartie du remboursement des sommes qu'il vient de preter a l'Etat?
Mais un tel système n'est-il pas amoral?
N'est il pas amoral qu'un detourneur devienne créancier de l'Etat?
C'est l'éternel problème du rapport entre le débiteur et le créancier: quand quelqu'un s'endette trop ses dettes deviennent davantage un problème pour son créancier que pour lui-même.C'est ainsi que son créancier pour s'assurer que sa créance sera remboursée à long terme se trouvera à un moment ou un autre contraint de réechelonner la dette du debiteur en allongeant la période de rembourement ou en faisant des remises d'intérêt à l'emprunteur ou en lui accordant des délais de grâce.
Dans le cas qui nous préoccupe, pour moraliser le systême l'Etat pourrait être enclin à consentir au débiteur des périodes de rembourement plus longues étalées par example sur 50 ans mais il ne faudrait pas qu'il aille plus loin dans cette direction car au dela de 50 ans la formule ne serait plus interessante pour le debiteur car si celui-ci n'y trouve plus son intérêt rien ne pourrait l'obliger à y participer étant donné que sa participation au dont le premier souci comme celui de chacun d'entre nous est de se libérer de la dette au plus tot et non pas de s'y éterniser.
Pour sortir du dilemme je proposerais plutot que l'Etat se limite à une période de remboursement de 20 ou 25 ans quitte à négocier avec le débiteur un taux d'intérêt un peu plus élevé.
Quelle serait la situation des prisonniers qui ne peuvent pas rembourser?
Ceux-la pourraient se rapprocher du Tribunal criminel spécial et renégocier avec lui une réduction de peine ou à défaut introduire un recours en grâce auprès du Président de la République.