Opinions of Tuesday, 10 July 2018

Auteur: Patrick Flavien Essengue

Restitution de ma carrière volée: émouvante lettre d’un camerounais à Paul Biya

Il écrit à Paul Biya pour dit-il avoir subis une injustice. Il écrit à Paul Biya pour dit-il avoir subis une injustice.

Pour dit-il avoir subi une injustice et passé près de 67 jours en prison, un camerounais a décidé de prendre sa plume et d'envoyer un message à Paul Biya.


Monsieur le Président de la République,

Ma révocation, objet de l'Arrêté N°531/CAB/PR du 12 mai 2014 signé du Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, par délégation, n'est sous-tendue par aucune faute, ma cause étant pendante, depuis bientôt quatre ans, devant le Tribunal Militaire de Douala.

Plus grave, j'ai été détenu pendant 67 jours consécutifs sans un titre de détention, dans l'indifférence complice de ma hiérarchie.

Cette chasse à l'homme a été orchestrée par Monsieur ESSOGO Raymond, Commissaire Divisionnaire, Délégué Régional de la Sûreté Nationale du Littoral et Monsieur MBARGA NGUELE Martin, Délégué Général à la Sûreté Nationale. Lesquels ont induit vos services en erreur en omettant de leur présenter un dossier objectif dans cette affaire.

Loin d'être un fait banal, cette affaire montre les libertés dont se sont arrogés ces deux grands responsables de la Police qui, dans le but d'affirmer leur toute-puissance et régler leurs comptes, ont transformé les textes de lois en vigueur en paillasson. Monsieur MBARGA NGUELE qui m'avait reçu après ma révocation dans le cadre de cette affaire n'avait pas hésité à me dire qu'il n'était pas tenu d'appliquer l'article 89(2) du Statut de la Police qui avait été violé pour qu'on me révoque, et que la Police consacrait la présomption de culpabilité.

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Est-ce cela l'État de droit ? Doit-on s'accommoder de ces comportements antirépublicains ? Au nom de quoi doit-on sevrer un fonctionnaire aux états de service irréprochables de son emploi sans faute ? La Police camerounaise est-elle la Police des uns et pas celle des autres ?

Après quatre années de révocation indue et face au mutisme incompréhensible des autorités investies du pouvoir de décision qui ont toutes connaissance de cette forfaiture, cette affaire étant pour ma famille et moi-même une question de survie, d'honneur et de dignité, je continue de dénoncer avec force et détermination, l'acharnement, l'injustice, la cabale, les intimidations et les menaces de mort dont je suis victime, dans l'immense espoir que ma brillante et prometteuse carrière volée me sera rendue, en attendant, pour rester conforme au droit, le verdict du Tribunal Militaire de Douala.

Monsieur le Président de la République, très humblement, je m'en remets à vous pour mettre un terme à ce scandale./-