Quand des activités commerciales menées sur la chaussée contribuent à la dégrader.
Une des facettes de l’incivisme prégnant à Douala, ce sont les activités commerciales menées sur le bitume. Caisses de cigarettes, marmites de nourriture, étals de fruits et bien d’autres tableaux sont visibles un peu partout dans la ville de Douala, aux abords de la route.
Outre l’encombrement que cela provoque, et les risques d’accident auxquels sont exposés les uns et les autres, cette proximité malsaine avec le bitume a d’autres effets pervers, et ce sur l’asphalte elle-même. Ou, plus précisément, sur sa durée de vie.
D’abord parce que ces commerçants y versent constamment de l’eau, pour une raison ou une autre. Selon un spécialiste de travaux publics approché par CT, « l’eau est l’ennemie numéro 1 de l’enrobé ».
Ceci, surtout si elle est mélangée à d’autres produits tels que les nettoyants, les détergents chimiques – dont les composants sont parfois d’origine douteuse –, etc. Alors, les restauratrices qui lavent leurs assiettes entre deux services, comme celles installées au marché New Deido (arrondissement de Douala 1er), où versent-elles leur eau savonneuse ? Sur la chaussée, évidemment.
Or, cette eau, assure notre source, « contribue à la dégradation rapide de la chaussée, car cela agresse l’enrobé ».
Dans tous les marchés de la ville, ce schéma se reproduit. Et l’agression du bitume n’est pas que le fait de l’eau des vendeuses de nourriture. Les commerçants installés au bord de la route ont tendance à prendre les rigoles et caniveaux pour leur poubelle.
Et y balancent donc des détritus de toutes sortes : épluchures, déchets plastiques, etc. Une fois pleine, la rigole déborde. Et l’eau déborde sur la voie, où elle peut stagner. A relever, le prolongement nord du Boulevard de la République, dont les travaux de construction sont en cours, a déjà aussi ses commerçants…
Un responsable de la Communauté urbaine de Douala qualifie tout ceci de vandalisme. Il précise d’ailleurs que certains comptoirs sont directement fixés dans le sol, ce qui entraîne des infiltrations, autre origine de la dégradation progressive de la chaussée. Le responsable de la CUD évoque aussi le problème des garages spontanés.
Pour expliquer que les huiles de vidange ne font absolument pas bon ménage avec le bitume. Avec cette substance, la destruction est encore plus rapide. « Il y a pourtant suffisamment de place à l’intérieur des marchés pour que les uns et les autres s’installent convenablement », relève-t-il.