Les Camerounais, citoyens, journalistes et partis politiques, s'écharpent sur la crise gabonaise, lumière crue à la fois sur notre curieuse aptitude à nous passionner et hystériser les débats sur les élections dans d'autres pays et, d'autre part, sur une africanisation croissante des débats politiques.
Il ne manque plus à l'appel que le chef de l'État, l'un des doyens des chefs d'État sur le continent et théoriquement patriarche en Afrique centrale.
Comment imaginer que le pivot et le poumon économique de la Cemac soit le grand absent de la mise en place d'un cadre de dialogue entre les protagonistes de la crise gabonaise?
Quand la maison du voisin brûle comme en ce moment, que des Camerounais soient pourchassés à la frontière, comment rester les bras croisés, sans la moindre cellule au Ministère des Relations extérieures et pas le début d'un signe de préoccupation de la part du chef de l'État?
Avec le cas gabonais, on se rend compte que les mécanismes de gestion des crises de cette nature sont encore aussi fragiles que ce que causent nos multiples liens de dépendance extérieure.
Il faut bien imaginer, sans être un utopiste illuminé, ce jour où un opposant, des citoyens, le Gouvernement d'un pays africain auront le réflexe d'en appeler non pas aux canons de François Hollande mais à ceux de la sagesse supposée d'un Paul Biya. Rêve des bords du lac Leman ?