En réalité, Paul Biya ne connait pas tous ses ministres. La plupart d’entre eux ne jurent que par certains caciques du régime et proches du chef de l’Etat pour avoir intercédé en leur faveur.
«Pour si grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes » cette pensée d’un écrivain contemporain répond valablement à ce qui se passe au Cameroun depuis l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême le 06 Novembre 1982. Les membres du gouvernement sont sortis, d’autres sont entrés et issus de toutes les tribus du Cameroun et d’obédiences religieuses diverses, du président du Senat en passant par l’Assemblée Nationale, la cour Suprême, le conseil économique et social, les ministres et assimilés, DG et Hauts commis d’Etat, tout le monde s’accorde à reconnaitre que le président de la République les a choisis mais ne les connait pas particulièrement.
Certains acteurs ont participé inéluctablement à la nomination de ces personnalités qui font la fierté de leurs familles et des populations de leurs localités d’origines. Mais le comble de cette manie porte que le plus souvent, nos ministres par reconnaissance ne servent pas souvent à la République, plutôt aux personnes physiques qui les ont aidés à émerger dans le gouvernement, ce qui justifie la mal gouvernance que le peuple camerounais en est victime ça et là.
Certains discours du chef de l’Etat vont à l’encontre de ces manoeuvres encrées dans des réseaux on ne peut plus crédibles alors que les indices du favoritisme du tribalisme et du Népotisme y font face et c’est le peuple camerounais qui en pâtit.
En effet, comment comprendre qu’un fonctionnaire vienne de nulle part, n’ayant jamais occupé un poste Républicain parvienne à se hisser au firmament d’un gouvernement comme le nôtre pour enfin produire des résultats obscurs. La politique, et surtout celle du Rdpc aussi arrache une part de responsabilité à cette anarchie gouvernementale, même si parfois ces voleurs à col blanc sont dénoncés par le chef de l’Etat et mis aux arrêts pour un jugement dernier.
Au fond de sa conscience, Paul Biya regrette ses conseillers et confidents qui sont passés de vie à trépas. Nous pensons à Léopold Ferdinand Oyono, René Owona, Mva Albert Chérel, Omgbwa Damas, Ayolo Moïse, Engamba Nsili. Les stratégies utilisées par les camerounais pour être coopter par le pouvoir. Ces stratégies obéissent à plusieurs ordres parmi lesquels : la corruption, l’adhésion aux cercles vicieux, la trahison, la mesquinerie politique et l’appartenance à certains ethnies bien placées dans la mangeoire ? Au Cameroun, les membres du gouvernement, assimilés, les Directeurs Généraux et d’autres hauts commis de l’Etat justifient leur nomination par une des raisons évoquées, et chacun d’entre eux sait quel porte frapper quant-il s’agit de protéger son poste.
Ainsi, à chaque remaniement ministériel, plusieurs intervenants proposent des noms bien ciblés au chef de l’Etat parmi lesquels ; le SG/PRC, le DCC, le PM, le Pan, le Senat et certains caciques du régime à l’instar de Fotso Victor, le Lamido de Rey Bouba, le sultan Bamoun, certaines figures politiques du Rdpc et dans une moindre mesure la protection interne du chef de l’Etat ainsi que son épouse.
Comment donc dans cette sorte de friperie Paul Biya peut connaitre tous ses ministres et Dg des sociétés d’Etat. Plus loin, le danger et les conséquences qui en découlent de ce fonctionnement restent que c’est le pays qui paie le lourd tribut dans les malversations financières et la mal gouvernance que brillent cette marmaille d’hommes et femmes proposés à Paul Biya. Ici, point n’est besoin de constater que les valeurs sont mises en arrière plan au détriment des Pseudo valeurs. Ce qui justifie le statuquo de notre croissance.