Opinions of Thursday, 14 December 2017

Auteur: Boris Bertolt

Sérail: ça sent le roussi entre Ngoh Ngoh et Réné Sadi!

Le Gouverneur de l'Extrême-Nord serait à l'origine de la brouille entre les deux hommes Le Gouverneur de l'Extrême-Nord serait à l'origine de la brouille entre les deux hommes

Le ministre de l’Administration territoriale, homme de nature réservé, ne supporte plus son gouverneur, Midjiyawa Bakary. Cet administrateur civil principal, qui a gravi les échelons de commandement à la vitesse de l’éclair, ne connaît qu’un seul patron : le secrétaire général de la Présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh.

C’est d’abord à lui qu’il rend compte de tout, avant de saisir son ministre des jours plus tard. Il arrive même que René Sadi reçoive les correspondances de son gouverneur directement de la Présidence de la République, avec des instructions précises, et que ce n’est que des jours plus tard qu’il lui parvient sa copie. Pour se débarrasser de certains préfets, comme celui du Mayo-Sava muté dans le Faro à la faveur des derniers mouvements dans le commandement, Midjiyawa Bakary a tout simplement plaidé sa cause auprès de son patron direct avec qui il est quotidiennement en contact.

René Sadi, homme discret qui déteste les ennuis, n’en est pas moins un homme de pouvoir. Enervé par les agissements de son gouverneur, il le tient désormais à distance. En visite à Maroua, il a refusé de monter dans la voiture affrétée pour lui par son collaborateur, préférant un véhicule de location. Il a refusé de prendre ses quartiers au domicile de l’homme d’affaires Issa Balarabé pour un hôtel. Il a même refusé le petit déjeuner traditionnel que les gouverneurs offrent à leur patron quand celui-ci séjourne chez eux…

La fronde du gouverneur contre son ministre n’est pas bien. Moi, Boris Bertolt , je conseillerai à ce chef de terre devenu très riche grâce à la guerre contre Boko Haram (nous reviendrons sur son immense fortune immobilier à Ngaoundéré, Maroua, Yaoundé et Douala, ses locations de camions, sa mafia dans l’humanitaire) que Paul Biya ne nomme pas les indisciplinés. Tout le monde sait qu’il lorgne le poste de ministre de l’Administration territoriale, mais ce n’est pas le Sgpr qui nomme à cette fonction hautement stratégique.

Midjiyawa Bakary, toi seul tu as des problèmes avec Cavaye Yeguié Djibril qui a dit au chef de l’Etat que la famine menace à l’Extrême-Nord, tu as dit au Sgpr qu’il ment, qu’il veut simplement plumer le président de la République comme il en a l’habitude.

Toi seul tu racontes au Sgpr que le directeur général des Impôts ne mouille pas le maillot pour le Rdpc sur le terrain, quand il va t’appliquer la taxe sur tes nombreuses maisons tu diras qu’il est mauvais ; toi seul tu te mets à dos ton ministre, celui-là même dont Jeune Afrique dit qu’il peut un jour être le grand Big Katika. Prends mon conseil au sérieux : le Sgpr est puissant, très puissant, mais faut savoir ménager ta monture.