Opinions of Sunday, 10 June 2018

Auteur: Michel Michaut Moussala

Sérail: voici le plan machiavélique de Paul Biya pour sa succession

L’entourage du président camerounais n’aime pas évoquer l’après-Biya. L’entourage du président camerounais n’aime pas évoquer l’après-Biya.

La primature à un originaire de la région du Cantre mais non béti si la présidence du sénat va à la région du Sud-ouest anglophone. Sauf changement de dernière minute, voici comment Paul Biya va changer la donne politique au Cameroun.

Acte 1 : La présidence du Sénat échoit au Sud-Ouest

Paul Biya nomme un originaire du Sud-ouest anglophone à la présidence du sénat. Ce qui aura pour conséquence le départ de la Primature de Philemon Yang Yundji, anglophone de la région du Nord-Ouest. Paul Biya ne cherche pas le successeur de Philemon Yang car il déjà fait son choix depuis en jetant son dévolu sur un originaire de la région du Centre.

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Acte 2 : Le Premier ministre un originaire du Centre non béti et probablement musulman

Paul Biya nomme un premier ministre originaire de la région du Centre, mais sous certaines conditions : - Il doit être d’une ethnie minoritaire ; - Il doit être musulman. Exit les Béti pour la première condition, ça ne pourrait donc être ni un Ewondo, ni un Eton, ni un Bene, etc. Ça pourrait être un Bafia musulman du département du Mbam et Inoubou, ceci afin de ne pas mécontenter ni effrayer le Grand-Nord. Paul Biya sait que nommer un Béti comme premier ministre peut déclencher non seulement des soulèvements localisés mais aussi une guerre civile généralisée sur une grande partie du territoire national. Et le danger viendrait probablement du Grand Nord mais ne laissera pas aussi les Bamiléké les bras croisés. Eux aussi pourraient se lancer dans la bagarre même comme ils ont leurs investissements à protéger et tout à perdre si une guerre civile éclate.

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Acte 3 : Ce premier sera le successeur de Paul Biya à la Présidence de la République

Paul Biya prépare sa succession et il a déjà arrêté depuis longtemps qu’un originaire du Grand Nord ne doit pas le remplacer avec toutes les conséquences que l’on peut supposer. Il commence donc par préparer les esprits en mettant un Bafia comme premier ministre et qui pourrait lui succéder le moment venu à la tête de l’Etat, du pays. Il sait par exemple qu’un Bafia musulman peut être accepté par le Grand Nord car il existe de nombreux liens historiques entre cette partie du pays et la région de Bafia en particulier et du Grand Mbam en général qui englobe les départements du Mbam et Inoubou, et du Mbam et Kim. De ce dernier département peut aussi venir le premier ministre et successeur de Paul Biya comme président de la République.

En effet, les Babouté, l’ethnie à laquelle appartient Emmanuel Réné Sadi, minsitre de l’Adminsitration Térritoriale et de la Décentralisation, peuvent très bien tirer leur épingle du jeu. Ils ont un gros avantage sur d’autres tribus minoritaires du Grand Mbam que sont les Bafia, les Yambassa, les Banen, les Sanaga, etc. on les retrouve dans plusieurs départements de la région de l’Adamaoua avec pour base ou foyer principal le département du Djérem qui a pour chef-lieu Tibati. L’ancien ministre de l’Elévage, des Pêches et des Industries Animales pendant 20 ans et vice-président du Comité Central du Rdpc est un Babouté du département du Mayo Banyo, dans la même région.

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Dans la même région du Centre, on retrouve les Babouté dans les départements du Mbam et Kim dont Réné Sadi est issu et de la Haute Sanaga dans l’arrondissement de Nkoteng par exemple. Un Babouté du Centre peut donc être accepté facilement par le Grand-Nord et même par les Bamilékés et d’autres ethnies camerounaises comme premier minsitre d’abord et ensuite comme président de la République qu’un Béti.

Acte 4 : Le nombre de minsitres originaires du Centre baisse drastiquement

Si le premier minsitre sort donc du Centre, cette région va perdre un grand privilège : le nombre élevé de ses enfants qui sont membres du gouvenement. Ils sont en effet dix-neuf à occuper des porte-feuilles ministériels et cela suscite l’envie ou la haine des autres régions du pays. Leur nombre pourrait passer de dix-neuf à dix voire même à moins. Et du coup certaines régions verraient le nombre de leurs minsitres augmenter. Ainsi pour amadouer le Grand Nord et l’Ouest, Paul Biya pourrait les gratifier d’un certain nombre de ministères aux dépens du Centre.


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Acte 5 : La primature va à la région du Littoral

Il pourrait arriver que Paul Biya jette son dévolu sur la région du Littoral, dans trois départyements sur les quatre qu’elle compte : le Moungo, le Nkam et le Wouri. Le département du Moungo dont est originaire le Mbo David Siegfried Etamé Massoma, tout nouveau sénateur et ancien minsitre présente une kyrielle de possibilités. En effet, on y trouve de nombreuses ethnies minoritaires telles les Bakoko, les Pongo, les Abo, les Bakaka où Paul Biya peut trouver l’oiseau rare à même de faire aboutir son plan. Cela ne déplairait pas au Grand Nord de voir un Pongo devenir premier minsitre et peut-être président de la République plus tard.

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De même le département du Nkam, celui du minsitre des Relations Extérieures Pierre Mukoko Mbonjo, du professeur Ebénézer Njoh Mouéllé, de Emmanuel Dibango dit Manu avec sa foultitude d’ethnies minoritaires telles les Ewodi peut très bien faire l’affaire tout comme le Wouri dont les autochtones sont les Douala, les Bassa et les Bakoko. Si la primature va donc à la région du Littoral, Alexis Dipanda Mouéllé président de la Cour Supprême, Abo de Souza ne pourra pas conserver son poste pour les besoins d’équilibre régional.

En définitive, Paul Biya a réussi à casser le fameux axe Nord- Sud. Et il va œuvrer de manière permanente jusqu’à sa mort en sorte qu’il ne soit jamais rétabli.