Alors que le Cameroun tout entier aspire à une transition politique et à une nouvelle ère après 42 ans de pouvoir sans partage de Paul Biya, il est consternant d’entendre Samuel Eto’o, icône du football sur RFI renouveler son soutien indéfectible à un homme âgé de 93 ans, qu’il qualifie même de “champion”.
Un champion de quoi, au juste ? D’une gouvernance qui a figé le pays dans l’immobilisme ? D’un système qui a vu la jeunesse camerounaise sombrer dans le chômage et l’exil forcé ? D’un règne où les inégalités sociales, la corruption et la stagnation économique sont devenues des normes ?
Plus inquiétant encore est l’incohérence flagrante entre les paroles de Samuel Eto’o et celles de ses propres soutiens, ces Camerounais qui clament haut et fort qu’ils ne veulent plus de Paul Biya. Comment peut-on à la fois applaudir une légende sportive tout en fermant les yeux sur ses positions politiques rétrogrades qui trahissent l’espoir d’un peuple ?
Le Cameroun mérite mieux qu’une idolâtrie aveugle. Il est temps que ceux qui se disent proches du peuple se placent enfin du côté de l’avenir, et non du statu quo. Samuel Eto’o, en se proclamant fervent partisan d’un régime à bout de souffle, montre clairement qu’il a choisi son camp – et ce camp, ce n’est pas celui de la majorité silencieuse qui aspire à un changement réel.
À tous ceux qui continuent de soutenir Samuel Eto’o tout en rejetant Paul Biya : posez-vous la question. Jusqu’à quand accepterez-vous cette dissonance criante ? Jusqu’à quand tolérerez-vous que l’on joue avec vos espoirs ?
Le Cameroun, c’est notre destin commun. Et ce destin ne doit plus être sacrifié sur l’autel des alliances opportunistes et des positions déconnectées des réalités du peuple.