Le président Paul Biya qui célèbre ce lundi, 13 février 2017, ses quatre-vingt-quatre (84) ans, dont une cinquantaine d’années dans la haute administration camerounaise et près de 35 au sommet de l’Etat, fait face depuis quelques mois, à la crise anglophone, qui secoue profondément le Cameroun.
Après avoir essuyé une tentative de coup d’Etat en avril 1984, des manifestations violentes pour l’avènement du multipartisme en 1990, les émeutes de la faim de 2008, et même la guerre contre la secte islamiste nigériane, Boko Haram depuis 2014, le régime de Biya est fortement secoué par les revendications anglophones.
A l’origine corporatistes, les revendications anglophones ont rapidement et très clairement évoluées et se sont révélées être de nature politiques, avec l’exigence du fédéralisme à deux Etats, voire de la sécession du pays.
Le mouvement, a reçu l’adhésion de nombreux camerounais, précisément ceux de la diaspora et sur les réseaux sociaux, qui ne semblent pas vouloir lâcher prise.
Publiquement, le président a affirmé l’unicité et l’indivisibilité du Cameroun, en martelant que le pays, « le demeurera ». Paul Biya a indiqué que face aux « extrémistes », et « séparatistes », soupçonnés d’exercer des violences contre leurs compatriotes, qui veulent jouir du droit à l’éducation et qui n’adhèrent pas au mot d’ordre de désobéissance civile, « l'Etat prendra toutes les mesures qui s'imposent pour que l’exercice de ce droit [à l’éducation], soit respecté. »
De source interne à la présidence, l’on évoque la situation socio politique « si préoccupante » pour justifier, les limites aux déplacements du président Biya, qui a habitué ses compatriotes, à des séjours privés en Europe.
Sur le plan sécuritaire, d’après les experts, l’ouverture d’un front interne au Nord Ouest et au Sud Ouest, en plus de l’Est avec les incursions des rebelles centrafricains, et de l’Extrême-Nord où l’armée affronte Boko Haram, serait intenable pour le régime.