C'est ainsi que la Camerounaise Cathy Meba qualifie cette nième commémoration du partenariat France-Afrique à Montpellier. Parmi 3000 convives, 11 jeunes ont été choisis pour porter la voix de tous les africains et leurs inquiétudes. Les résultats n'ont pas été à la hauteur visiblement. Elle porte un regard critique sur l'évènement.
Le Président Français, Emmanuel Macron , décide d'innover en choisissant de débattre avec une certaine société civile sur les questions des politiques france-africaines. C'était la nouveauté pour cette rencontre dans le cadre du 28ème sommet traditionnellement consacré aux Chefs d'États des deux blocs.
On se pose d'abord la question de savoir ce qui a motivé son choix ?
Il faut rappeler que ,le choix du Président français,d'une société civile , est conséquente à des mécanismes arbitraires.
Au lendemain de la tenue de ce sommet, et après avoir pris connaissance du contenu des échanges qui ont eu lieu entre le Président Français et les 11 jeunes d'origine africaine triés sur le volet parmi les plus de 3000 convives...
Je tiens à féliciter les jeunes hommes et femmes invités qui, de ma grille de lecture, ont été assez percutants.
La démarche du Président Macron questionne dans la musure ou on se demande si le Président français a décidé de choisir cette société civile qui en réalité n'a aucun pouvoir de décision et de changement dans les pays d'origine.
Quels objectifs veut il atteindre avec cette jeunesse s'il est parfois incapable de s'insurger contre certains tripatouillages constitutionnels qui empêchent la jeunesse d'accéder à des postes de décisions comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire?
Veut -il apporter son soutien aux jeunes en Europe et pas en Afrique.? Sa démarche est -elle cohérente ? La malienne Adam Dicko m'a aidé à trouver d'autres éléments de réponse parmi mes nombreux questionnements, en disant :" La démocratie, aucun pays ne peut en donner "...
Pourquoi inviter la société civile africaine de France alors que les grandes décisions entre Etats se prennent au sommet ? Alors que la société civile en Afrique pourrait mieux évoquer les problématiques de la France- Afrique car étant celle qui subit le plus les affres de la France Afrique.
Cette jeunesse à t'elle les moyens pour donner des réponses efficaces à leurs doléances ?
Pour ma part ce 28ème sommet a eu le mérite de montrer qu'il était inachevé ,en ce sens que les décideurs africains, n'y étaient pas conviés.
Parlons de la mise sur pied d'un Fonds d'innovation démocratique. Ce Fonds s'assimile à un fonds de financement des leaders issus de cette société civile africaine pour se projeter au loin. On pourrait même voir une volonté subtile de mise en place d'un futur foyer de contestations et de déstabilisations.
Cette démarche, est une provocation de plus , mais de trop contre l'indépendance des pays africains et qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses . Il n'est pas superflu de rappeler que, les relations France-Afrique sont suffisamment entachées par plusieurs irrégularités.
En revanche, le Président Français ,a brillamment esquivé la question du FCFA . Sa parité fixe , sa non utilisation en France ou en zone Euro , sa convertibilité illimitée, son impression à l'hexagone. De plus, ceux qui ont toujours mené ce combat en Afrique ont été écartés des échanges.
Pourtant ,le principe semble t'il franchise . Où sont passés, les Kemi Seba , Banda kani et bien d'autres membres de la société civile des États d'Afrique, qui ont toujours posé la problématique monétaire du FCFA?
Et pourquoi pas d'autres associations de la société Civile, tel que le Mouvement de Défense pour la Patrie (MODEPA) qui le 25 Fevrier 2020 , avait adressé une lettre par le biais de L'Ambassade de France à Yaoundé, dans laquelle il reprenait toutes les récriminations dont est comptable la France. Il s'agit de l' ingérence et de la condescendance vis à vis de nos Présidents.
Eh bien , l'on comprend que la France a choisi une société civile qui est politiquement correcte et celle qui les menace à été tout simplement sucrée. On peut alors se poser la question de savoir si Le Chef d'État français est mieux que ceux qu'il a souvent semblé critiquer ?
En ma qualité de conseillère régionale de mon Pays,je pense que ce sommet laisse un goût d'inachevé. Ce qui malheureusement est un gâchis , du fait que ceux qui sont les interlocuteurs sérieux de l'autorité française ,n'y étaient pas. Pourtant, quoi qu'on fasse , nos Chefs d'États et Leaders Africains ,sont ceux qui décident de l'orientation et de la marche de l'Afrique . Cette décision de créer "un Fonds d'innovation démocratique" , n'engage que les instigateurs de cette idée et l' Etat de France, et non pas des Etats africains comme le Cameroun qui proscrivent tout financement politique extérieur.
Enfin, à l'ère de la diversification des échanges en Afrique , la France devrait plus s'adapter à la mouvance africaine plutôt que de militer pour la continuité des relations de subordination que toutes les politiques africaines aujourd'hui récusent et combattent. L'époque de la France , porte-parole de l'Afrique et tuteur de plusieurs pays d'Afrique est révolue. Plus tôt, les dirigeants français comprendront cela mieux ça ira pour les relations franco africaines.