Opinions of Wednesday, 2 March 2022

Auteur: CALVIN DJOUARI

Song entraineur : voici celui qui fera vraiment le travail

Qui peut résister à l’envie d’entraîner l’équipe nationale du Cameroun ? Qui peut résister à l’envie d’entraîner l’équipe nationale du Cameroun ?

La nomination de Rigobert Song au poste de sélectionneur national de l’équipe du Cameroun est diversement appréciée. Selon l’écrivain CALVIN DJOUARI, l’ancien capitaine des Lions Indomptables sert de figuration. Le véritable entraineur qui tient les manettes de l’équipe nationale est déjà à l’œuvre

Qui peut résister à l’envie d’entraîner l’équipe nationale du Cameroun ? Pas l’ancien capitaine des lions… Rigobert Song Bahanag.

Dans notre pays, le nom de Rigobert est connu pour son courage et sa témérité face à l’adversité. C’est un joueur exceptionnel qui a tout donné lorsqu’il était sur le terrain. Son amour pour le Cameroun est indiscutable. Cet amour l’amène aujourd’hui au poste d’entraîneur sélectionneur de notre équipe fanion. Qui peut lui refuser cela ? Pas moi qui l’a adulé ; mais j’aurais souhaité qu’il fasse des preuves avant ? Il n’y a pas longtemps, il était avec l’équipe espoir. Les résultats ont été catastrophiques. La défaillance qu’il eut dans l’équipe espoir fera qu’on l’observe avec attention. Le fait d’avoir accepté ce poste montre qu’il n’a pas compris ses limites et qu’il ne se sent pas frustré. Voilà d’ailleurs pourquoi, à sa nomination, il trépignait. Maintenant il est au sein de notre équipe, notre valeureuse équipe nationale où on retrouve désormais deux enfants chéris du football camerounais.

Rigobert a un avantage, parce que pour entraîner notre équipe nationale, il faut d’abord la connaître, la comprendre et ensuite la diriger. Rien que pour cela, il mérite, parce qu’il la connaît, il la comprendra, peut-être saura-t-il prendre des mesures pour imposer la science du jeu.

Mais retenons, qu’on ne nait pas entraîneur ; on le devient en fonction des critères précis relatifs à des qualités physiques, morales et techniques. Il ne suffit pas d’exprimer une de ces qualités -fut-ce de manière remarquable- pour pouvoir prétendre faire carrière dans ce métier. L’entraîneur n’est pas un coup de dé qui apparaît comme un jeu de lido. C’est un travail de longue haleine. Le parcours de Rigobert sera long, parce qu’il doit travailler une nouvelle équipe pour donner une cohésion au groupe. Une équipe nationale est une âme, on ne bâtit pas cette âme en trois semaines. Voilà pourquoi je pense que cette nomination est une plaisanterie. Sauf un miracle... Mais dommage pour le portugais, les camerounais ne supportent pas la défaite. Le football a besoin d’un caractère ambitieux. Voici venu le temps des grandes ambitions du football camerounais.

Rigobert aura des axes essentiels : la correction des injustices dans ce milieu de sélection, une réforme de la défense et du milieu de terrain, la réhabilitation de l’image de marque des lions et la création d’un nouveau mur qui empêche les influenceurs du football d’interférer.

On comprend aisément que c’est son mentor qui veut être à cette place sous sa couverture. On constate bien qu’il s'agit d'un entraîneur qui en cache un autre. Cette nomination révèle le caractère intime de comment le Cameroun fonctionne. Quand on regarde bien Song, on constate qu’il n’a plus la réponse physique qui répond à cette nomination. Il faut savoir que lorsqu’on prend une équipe de cette façon, la qualité de compétitivité est de 20 %, on peut opérer une chance et obtenir des résultats favorables, mais pas deux fois. L’émotion qui envahit de telles nominations, est une sorte d’état de grâce. On court vers un coup de grâce, sauf miracle.

Mais comme c’est Eto’o qui va diriger à travers lui, ce qui n’est pas une mauvaise chose, on verra deux jeunes au pied du mur. Eto’o est un homme incorruptible. Je sais une seule chose qu’ils seront en mesure de choisir des joueurs qui méritent d’être là. Je souhaite vivement qu’on se qualifie, parce que j’ai hâte de revoir le Cameroun reprendre sa place dans le monde du football.

Par ailleurs, on a constaté qu’il y a eu deux lettres administratives qui désignent le nouvel entraîneur. Une lettre qui venait de la Fecafoot avec la signature d’Eto’o fils et l’autre du ministère sous le parrainage du président de la République. Un autre président qui en cache un autre. Pour un acte aussi essentiel, on dira qu’on peut rater un avion présidentiel et en prendre un autre. Ceci veut dire qu’il y a eu là une décision sportive et une décision politique. Donc un acte gouvernemental ou encore un fait du prince. Ceci montre que le football tient dans notre pays une place essentielle. Le bluff n’hésite pas dans le football, surtout pas de cette façon, en changeant d’entraîneur sous le coup de l’émotion, le Cameroun par l’entremise de ses dirigeants de football vient de goûter du poison.

Le seul conseil à prodiguer à Rigobert, c’est de préserver son indépendance, corriger les inégalités. Dans le football, il y a aussi l’aspect psychologique qui n’est pas minime. Deux hommes aujourd’hui à la forte personnalité ; seront-ils capables de constituer la dynamique de cette équipe ? Au Cameroun les joueurs d’élites font rarement de bons entraineurs. Jean-Paul Akono a eu un coup de Poker en 2000 qui ne s’est jamais répété.
On ne peut pas encore tirer de conclusion.

Si on veut que le football soit rayonnant, au risque de me répéter, je dis qu’il faut une Fécafoot forte. Il faut que notre football s’ouvre à la modernité, pour poursuivre son œuvre exaltante au service du sport le plus aimé des Camerounais. Et c’est vrai ce qu’on disait du football, qu’il est un jeu. Comme tout jeu, il est souvent l’apanage de l’enfance, on dira un seul mot continuez…
Magnan, Magnan, Magnan saisis ta chance Magnan.