Qu’un officier de l’armée du Cameroun mette fin à ses jours : c’est désormais une chose bien courante, lorsqu’on connaît la place même qu’occupe cet acte dans nos cultures camerounaises, que l’on soit sur l’aire culturelle bantoue ou sahélienne.
Ainsi donc, en quelques années on a eu à déplorer, les suicides des colonels Sing joseph, (déjà à la retraite) que l’on retrouva mort dans sa villa auprès du corps de son épouse, à qui il avait préalablement donné la mort ; du colonel Pagoo de Buea, brillant officier arrivé à ce grade sans la moindre embûche, que l’on retrouva mort dans un véhicule ; du jeune chef de bataillon Akam du bataillon du quartier Général et du capitaine de corvette Essomba Roger de la garde présidentielle…
Cela fait beaucoup trop, et si à ce jour on n’a pas pris conscience de ce qu’il peut y avoir un malaise cela peut être une affaire grave. Il est clair que lorsque dans une catégorie professionnelle il y a tant de suicides en si peu de temps, l’on interroge le management, les méthodes, les chefs de l’organisation. Témoin, la vague de suicides chez France Télécoms et les enquêtes qui conduisirent à changer de fond en comble le management de la maison.
Sans aller fouiner dans la manière de faire de l’armée du Cameroun qui par ailleurs est interpellée sur d’importants fronts, c’est sans doute le moment de se poser la question de savoir si un lien a été fait entre toutes ces morts par suicide d’officier, et particulièrement de colonels, que l’on peut considérer comme des hommes quasiment au sommet de leur accomplissement professionnel.