Marion Obam Mahel a été élu présidente Syndicat des journalistes du Cameroun (Snjc). Celle qui était vice-présidente nationale chargée du Genre vient de tutoyer deux hommes candidats à l'élection du président du Snjc(Syndicat national des journalistes du Cameroun). M. Obam épouse Mahel est, au bout du compte, sortie vainqueure avec 54 voix contre 32 pour Aristide Ekambi et 22 pour Nathanaël Njog.
Tout s'est passé au cours d'un scrutin de liste, dont le verdict est tombé peu après minuit de la journée du dimanche, 26 juin 2022 à Douala. L'ancienne journaliste du quotidien à capitaux privés "Mutations" succède à Denis Nkwebo, qui aura fait deux mandats successifs à la tête du Snjc. 107 délégués sur 132 des dix sections régionales ont participé à cette 5ème assemblée générale élective. M. Obam était à la tête d'une liste de onze membres exécutifs.
Après Jean-Marc Soboth, Alex Gustave Azebaze, Félix Cyriaque Ebole Bola et Denis Nkwebo, une dame tient, désormais, les rênes du Snjc, corporation syndicale ayant 20ans d'existence. Ce mois de juin 2022 est un mois charrié d'auspices pour M. Obam. En effet, après avoir été élue membre du congrès exécutif de la Fédération internationale des journalistes (Fij) au cours des assises du 31ème congrès de cette organisation tenues le 3 juin 2022 à Mascate(Oman), cette lauréate du Bts en journalisme à l'Institut universitaire siantou(Ius) a ravi la vedette à deux hommes, en l'occurrence Mathieu Nathanaël Njog, ancien Secrétaire général du Bureau exécutif national (Ben) du Snjc et journaliste à l'hebdomadaire "L'essentiel" et Aristide Ekambi, ancien président du Snjc branche régionale du Littoral et journaliste au quotidien "Mutations".
C'est la 5ème présidente du Bureau exécutif national du Snjc qui remporte 50% des voix. Au cours de ce 5ème congrès électif, deux membres du Snjc ont été définitivement exclus, à l'instar de Thierry Eba, ancien président du Snjc-Centre, et Samuel Bondjock, ancien secrétaire national à la communication et des relations publiques de cette section régionale. 132 délégués ayant participé à ce congrès ont, de manière collégiale, obtenu cette sanction après proposition par le bureau du congrès présidé par Henriette Ekwe, la doyenne de la presse camerounaise. T. Eba et S. Bondjock ont, tous les deux, boycotté les assises dudit congrès. Neuf branches régionales ont fait parvenir leur rapport excepté celle du Centre, dont bien de membres ont joué aux abonnés absents. Le bureau du congrès entrevoit, dans les jours à venir, des poursuites judiciaires contre ces deux membres exclus définitivement pour détournement d'une somme de 2.300.000(deux millions trois cents mil Fcfa). A cause de cette sanction sévère, certains membres du forum WhatsApp Snjc-Centre, absents à ce congrès, se demandent si cette assise était "le congrès des règlements de comptes, des exclusions ou un congrès de rassemblement". Les tenants de cette thèse fustigent "le fait que le congrès condamne deux membres sans leur donner la possibilité de les entendre dans un cadre autre que celui de ce 5ème congrès". Aussi souhaitent-ils que le Bureau exécutif national (Ben) sortant du Snjc présente un rapport d'audit indépendant, lequel dresse l'état des lieux de la gestion pécuniaire du syndicat.
Le 5ème congrès du Snjc s'est tenu alors qu'il y a une procédure judiciaire pendante concernant l'ancien président. D. Nkwebo est attendu le 6 juillet 2022 au Tribunal de première instance (Tpi) de Douala-Bonanjo. Question de répondre des faits d'illégalité et d'illégitimité dont il est accusé depuis le 10 juin 2022. Le 23 juin 2022, T. Eba a obtenu la note d'assignation du Tpi de Douala-Bonanjo, laquelle somme l'ancien président du Snjc de comparaître à 7h et 30mn dans moins de 10 jours. Le 16 juin 2022, un exploit d'huissier requis par l'ancien président du Snjc-Centre et Joseph Olinga, ancien membre du Snjc-Ouest, frappe l'ancien journaliste du quotidien "Le jour" d'illégalité et d'illégitimité. Mettant à nu les incohérences, les turpitudes et les fautes commises par ce dernier, cet exploit plante le décor, en signifiant à Nkwebo qu'il ne saurait nier, encore moins disconvenir hérésie et bravade de sa part qu'il se trouve en situation d'illégalité et d'illégitimité avec tout son bureau exécutif national depuis le 10 février 2019. D. Nkwebo et le bureau qu'il présidait avaient été élus ce jour-là pour un mandat de trois ans en vertu des statuts adoptés lors de l'assemblée générale du Snjc à Douala les 30 juin et 1er juillet 2006. Modifiés et adoptés au congrès du Snjc tenu à Douala les 3 et 4 novembre 2012 et amendés au congrès du 31 décembre 2015, puis au congrès des 9 et 10 fevrier 2019 dans la capitale économique. Dans le registre des textes régissant la corporation, le chapitre III(Du bureau exécutif national), en son article 22, stipule: "Les membres du bureau exécutif national sont élus pour un mandat de trois ans au scrutin de liste dans le cadre du scrutin majoritaire à un tour, le mandat est renouvelable une fois ", peut-on lire sur cet exploit d'huissier.
De plus, cet exploit relève que D. Nkwebo n'exerce plus comme journaliste. L'ancien président du Snjc est cadre d'une formation politique et a tenu, en même temps, les rênes d'une organisation apolitique. Toute chose contraire aux lois et règlements en vigueur au Cameroun et aux statuts sus évoqués en son titre I(De la création, de la dénomination et du siège) en son article 1er. C'est donc la raison pour laquelle J. Olinga et T. Eba pensent qu'il est important et opportun de rappeler au requis que l'une des résolutions fortes du dernier congrès était la rotation dans d'autres villes, notamment Yaoundé et Bafoussam. Mais curieusement et contre toute attente, D. Nkwebo a signé, en date du 22 mai 2022, une convocation du congrès ordinaire et électif du Snjc pour le 25 juin 2022 à Douala en marge des multiples cas d'interpellation.