Opinions of Monday, 9 April 2018

Auteur: Essingan No 00044

Témoignages sur la vie de prince des prisonniers à Kondengui!

Certains détenus sont logés dans des cellules VIP Certains détenus sont logés dans des cellules VIP

Un de nos chanteurs martèle dans un de ses titres à succès : attention à Kondengui, c’est très mauvais là-bas. Sans doute, c’est une évidence que le statut de prisonnier n’est enviable nulle part. Mais il se trouve que certains prisonniers pourraient difficilement se plaindre.

Et pas simplement chez nous.
Voyez ceux qui sont condamnés à mort, s’ils sont un peu malades, l’Etat se décarcasse pour les soigner. Pour qu’ils meurent en bonne santé. Voyez ceux qu’on accuse d’avoir volé de l’argent, des sommes parfois si folles qu’en vérité, on se perd dans les montants. Ces prisonniers sont... logés dans des cellules à part, loin des gangsters qui, pour un franc pourraient tuer père et mère.

On leur évite la promiscuité avec des voyous capables de leur faire perdre et le sommeil et le goût du pain. D’aucuns disent qu’il s’agit là d’une véritable protection. Laissez libres, les présumés voleurs devraient faire attention.

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A chaque rue, à chaque tournant se cache peut être quelqu’un à qui on a arraché un peu de sous, souvent des millions ou des milliards. Et pour ce genre de conflit, la vengeance peut être terrible. En prison, on est gardé et on ne peut pas facilement souffrir la visite impromptue de quelqu’un qui vient simplement « causer ». Il y a tout un tas de formalités qu’il faut remplir pour arriver au but. Entretemps, l’intéressé est tout occupé. A accorder des audiences, si, si, si, afin de ne pas perdre la main.

Il peut même se payer du bon temps sans que quelqu’un ait osé mettre en route le chronomètre dont raffolent les garçons de chambre dans les auberges.
S’il veut obtenir une autorisation de sortie, c’est vite fait. Il semble même que gardiens et gardiennes de prisons se battent presque au couteau pour l’accompagner. On aurait mauvaise grâce de penser que ce n’est pas l’amour du travail bien fait qui les guide.

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Sous nos tropiques, des prisonniers ont le temps de lire, certains se muent en écrivains, faisant découvrir une plume alerte et souvent venimeuse. Ils y font admirer toute l’étendue de leur sagesse et tout l’amour qu’ils ont pour le pays. Du coup, on se met à regretter que cela vienne un peu tard, après le carnage opéré dans les caisses publiques.

Quant aux biens spoliés à l’ensemble de la communauté nationale, bien malin serait qui pourrait en savoir l’étendue. Les prête-noms sont légion et une boule de cristal ne suffirait pas pour voir clair. A vrai dire, ce n’est pas seulement chez nous qu’on remarque de telles attitudes. Nous n’avons rien inventé. Partout dans le monde, ceux à qui on prête quelque argent ont un traitement de faveur.

On sait que depuis que l’opération « Epervier » a été relancée dans notre pays, des citoyens s’étranglent de rage en se demandant ce que notre pays a bien pu faire au bon Dieu. Pour avoir tant de voleurs ou des présumés voleurs. Mais il faut avouer que partout dans le monde, la corruption et le faux progressent à grande vitesse. Voyez l’Amérique latine.

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Des présidents tombent comme des mouches, impliqués dans des affaires d’argent. Le Brésil, sur ce plan, a de quoi faire la leçon. Des présidents d’hier, celui d’aujourd’hui et peut-être celui de demain, personne n’est épargné. D’autres pays d’Amérique latine, à commencer par le Pérou, sont aussi touchés.

En Corée du Sud, toute une présidente a été forcée de démissionner. Personne n’oublie l’Italie avec un ancien Premier ministre abonné aux procès pour corruption. La France ne va pas mieux. Un ancien Premier ministre à qui la Présidence de la République semblait promise s’est noyé dans des affaires de corruption.

Un ancien président a lui aussi quelques soucis en ce moment. Oui, partout, les grands ont du mal à voir passer l’argent sans essayer de se livrer à quelque petit trafic. Les prisonniers d’aujourd’hui et de demain mènent grand train de vie.

Mais on peut se demander si leur sort est enviable. Voici donc des gens qui ont le beurre, l’argent du beurre et qui veulent emporter la vendeuse. Maigre consolation, on peut dire que c’est partout pareil. Il en sera sans doute toujours ainsi. Ceux qui dirigent ne sont des anges. Encore que même les anges… Voyez Lucifer.