Les organisations terroristes ont très vite compris les enjeux d’une communication de proximité en ce 21e siècle. Twitter, Facebook, YouTube sont leur terrain de chasse autant pour recruter que pour toucher des nations entières.
Depuis les attentats-suicides perpétrés par Boko Haram et qui ont coûté la vie à plusieurs de nos compatriotes à Fotokol, et à Maroua dans la région de l’Extrême-Nord, la peur s’est installée au sein de la population camerounaise.
Les Camerounais sont conscients de ce que plus personne n’est à l’abri d’un acte terroriste quel que soit le lieu où il se trouve désormais. Cette peur est voulue et recherchée par les terroristes qui ont compris qu’une guerre de nos jours ne se gagne pas seulement sur les terrains des combats.
Les réseaux sociaux,notamment Facebook avec quelque 30 000 Camerounais (sans la diaspora) connectés est l’un des terrains de prédilection de ces manipulateurs hors pair.
L’homme qui crie n’est pas un ours qui danse
Les jours qui ont suivi les attentats de Maroua, des dizaines d’images montrant des corps sans vie ont fait le tour du web. Des messages postés par des personnes non identifiables annonçaient chaque jour des attentats. Des internautes plus attentifs ont vite découvert que certaines images annoncées comme prises au Cameroun étaient en réalité des archives de l’armée nigérienne.
Le but inavoué de cette communication sur les réseaux sociaux est sans aucun doute de créer la panique générale et tel un venin s’infiltrer dans la société camerounaise et étendre son empire du chaos sur toute l’Afrique. Car un peuple qui a peur, c’est un peuple qui ne parle pas, ne riposte pas, ne vaque plus à ses occupations.
Pourquoi il ne faut pas faire le jeu des terroristes
« Quand le mal a toutes les audaces, le bien doit avoir tous les courages », écrit Marafa Hamidou Yaya, ancien secrétaire général de la présidence de la République (aujourd’hui en prison) dans une lettre ouverte à propos des attentats qui ont secoué l’Extrême-Nord, les 13, 22 et 25 juillet 2015. En tant que jeune Camerounaise, je ne peux qu’être d’accord avec cette maxime.
Nous devons avoir du courage, parce que la vie est plus forte que la mort.
Depuis l’avènement des médias sociaux, de nombreuses personnalités sont montées aux créneaux pour mettre la jeunesse en garde contre une mauvaise utilisation des TIC.
Dans le contexte actuel, où le terrorisme se répand à l’échelle planétaire, la vigilance est plus que de mise. Nous devons choisir avec un grand soin les posts et images que nous partageons, aimons et commentons à longueur de journée.
Les terroristes ne sont pas des extra-terrestres venus de nulle part, beaucoup sont sûrement dotés d’une intelligence supérieure à la moyenne. En partageant des images qui heurtent la sensibilité ou des messages rédigés par n’importe qui, nous faisons leur jeu.