Opinions of Monday, 25 April 2016

Auteur: journalducamerou

Terrorisme: Pourquoi le Cameroun doit tenir

Si ce «barrage» cédait, c'est non seulement le Cameroun mais toute la région qui souffriraient des attentats kamikazes circonscrits jusqu'ici au nord du pays.

Depuis l'attaque terroriste qui s'est déroulée en Côte d'Ivoire, le 13 mars, l'Afrique francophone est en état d'alerte. Les expatriés ont reçu de nouvelles consignes de sécurité.

Les groupes islamistes affiliés à Al-Qaïda qui sévissent dans la bande sahélienne, au Mali et au Niger, menacent l'Afrique de l'Ouest, avec le Sénégal, et surtout l'Afrique centrale, avec le Tchad et surtout le Cameroun qui constitue le dernier barrage contre les terroristes.

En fait, depuis que Daesh est venu, depuis l'Irak, s'installer sur 200 kilomètres des côtes libyennes, de part et d'autre de Syrte, les combattants islamistes viennent jusqu'au coeur de l'Afrique à partir de cette base arrière.

L'armée camerounaise a retracé le parcours d'un 4X4 de jihadistes qu'elle a intercepté. Partis de Syrte, ils avaient atteint la frontière de l'extrême nord du Cameroun pour rejoindre, en cinq jours seulement, pour rejoindre les rangs de Boko Haram.

300 soldats américains

Depuis l'an dernier, ces fanatiques islamistes nigérians ont prêté allégeance à Daesh et essayent de constituer un califat transfrontalier. Le Cameroun, qui borde leurs repères, est leur objectif premier.

Le pays est, en effet, la porte d'entrée de l'Afrique centrale où ils pourraient s'attaquer à des intérêts français. Conscient du danger de déstabilisation, le président Paul Biya a anticipé le danger avant que la situation devienne incontrôlable.

Il a initié une collaboration militaire avec les pays voisins, accueilli un contingent de 300 soldats américains qui ont déployé des drones pour traquer les jihadistes, et, la veille des attentats de novembre dernier à Paris, hasard du calendrier, il recevait Bernard Bajolet, le directeur général de la DGSE, les services secrets français, pour mettre en place un partage de renseignements.

Mais, surtout, il a donné davantage de moyens à son armée et a renforcé ses troupes sur la frontière, en déployant de l'artillerie et ses Brigades d'intervention rapides, des commandos formés par des instructeurs israéliens.

Mesures drastiques

Si ce «barrage» cédait, c'est non seulement le Cameroun mais toute la région qui souffriraient des attentats kamikazes circonscrits jusqu'ici au nord du pays. Début mars, quelques jours avant l'attaque du commando islamiste en Côte d'Ivoire, le ministère de la Défense camerounais ordonnait, dans une note confidentielle, une série de mesures drastiques de sécurisation des casernes et de ministères de la capitale, Yaoundé. Une alerte attentat, qui, depuis, n'a pas cessé.