Opinions of Friday, 22 April 2022

Auteur: www.camerounweb.com

Un Camerounais de la diaspora se fait arnaquer plusieurs millions, la SCB accusée

L'homme s'est fait arnaquer 9 millions CFA L'homme s'est fait arnaquer 9 millions CFA

Il s'agit d'un fait rocambolesque, d'une dénonciation faite par Georges Mbotchack, un ingénieur Agro-industriel résidant à Londres depuis 25 ans. L'homme s'est fait arnaquer 9 millions de FCFA de son compte ouvert à la SCB Cameroun. Ci-dessous, le lanceur d'alerte Boris Bertolt partage l'histoire de l'ingénier qui réclame justice.

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"Ingénieur Agro-industriel résidant à Londres depuis 25 ans, Georges Mbotchack entreprend il y a quelques années d’investir sur un projet à Douala, et ouvre un compte à l’agence SCB de Bonanjo. Il y épargne pendant quelques années de l’argent gagné durement à la sueur de son front. Il y a quelques fois prélevé des montants qu’il investissait pour les travaux de son projet.

Mais quelque chose de bizarre va se passer à la fin de l’année dernière. Il voyage pour le Cameroun au mois de décembre dernier, et se rend, tout confiant comme à l’accoutumée, au guichet de l’agence pour prélever une somme d’argent. Il présente le chèque pour le prélèvement, et l’agent en poste le regarde avec surprise et lui déclare que son compte est vide. C’est le début d’une affaire rocambolesque qui va impliquer et révéler tout un réseau de mafia, mettant en scène des magistrats du parquet de Douala, des agents de la Direction Juridique de la banque incriminée, un agent de la préfecture de Douala et un repris de justice récidiviste bien connu dans les couloirs du prétoire de Douala.

Le scenario commence par une condamnation fantaisiste de la victime, en son absence et à son insu il faut le mentionner, par le tribunal de première instance de Douala, sur la base d’une plainte déposée par un certain Sadeu Michel, repris de justice et sans domicile fixe, qui arpente quotidiennement les allées du parquet, et officie comme « démarcheur », une sorte de métier bizarre ou il joue l’intermédiaire entre les magistrats affairistes du parquet et les justiciables en quête de soutiens sournois. Sieur Sadeu est donc coutumier de ces lieux où il a réussi à tisser tout un faisceau de relations mafieuses avec des juges à la moralité douteuse.

La plainte de Sieur Sadeu révèle qu’il aurait été victime d’une agression de la part de l’ingénieur et demande la somme de 9,000,000 de cfa de préjudice. Un montant qui correspondait exactement à la somme disponible dans le compte de la victime à la SCB. Le parquet dans sa décision accepte la demande de l’escroc sans autre forme de procès et émet une requête de saisine de ce montant sur le compte. Une requête que la banque s’est empressée d’exécuter, faisant fi de ses obligations d’informer son client de cette procédure et du droit au secret bancaire.

Pour obtenir le numéro de compte de l’infortunée victime, ce réseau a fait recours à un stratagème crapuleux, mais imparable. Sieur Sadeu s’est présenté à un partenaire la victime et a prétendu vouloir acheter des marchandises, et avait par conséquent besoin du numéro de compte pour le versement. Une astuce qui laisse croire que cette pègre n’est à son premier coup puisque la ruse a fonctionné. Mais il y a un élément perturbateur dans le dossier qui empêche le crime d’être parfait. L’orthographe du nom de l’ingénieur inscrit sur la décision du tribunal porte une erreur capitale.

C’est à ce niveau que le service juridique de la banque commence des manœuvres alambiquées. Logiquement, dans une situation pareille, la banque protège son client. Mais, un agent du service juridique de cette institution, un certain Tchaleu Robert, va conseiller à l’escroc d’aller obtenir auprès de la police un Certificat d’Individualité qui couvrira la banque dans l’opération. Ce dernier va s’exécuter, mais va rencontrer des obstacles insurmontables auprès des commissariats qui rejettent tous sa requête, exigeant une pièce d’identité ou une procuration de l’ingénieur, qui seul est droit de demander un tel document, et que Sieur Sadeu ne peut fournir. Il se tourne donc vers la préfecture où il a quelques amis, sans doute du même acabit. Les préfectures ne sont pourtant pas autorisées à délivrer ce genre de document. Il va quand même en obtenir un, qu’il va aller remettre à la banque. Et le tour est joué ! la somme de 9,000,000 de cfa va disparaitre ainsi du compte de l’ingénieur. Mais, le crime manque encore une petite touche pour être parfait. Le réseau, qui comptait sans doute sur l’effet de surprise, va avoir quelques soucis.

La victime va effectuer un voyage impromptu au Cameroun au moment où les dernières transactions pour le transfert de la somme entrent dans la phase finale, car en attendant que Sieur Sadeu produise le Certificat d’Individualité exigé pour se couvrir, la banque avait procédé à une saisie conservatoire. Ce qui veut dire que, bien que l’argent ne soit plus disponible dans le compte de la victime, la somme reste sous le contrôle de la banque, qui face l’arrivée de son client désabusé, ne sait plus a quel sait se vouer. Et l’on apprend de sources internes que des agents du service juridique allait percevoir la somme de 1,000,000 de CFA pour services rendus.

L’arrivée de la victime a permis de déjouer le coup et d’éventrer le complot. Mais le parquet de Douala, ou des juges crapuleux impliqués dans le dossier et mouillés jusqu’au cou se lèchent toujours les babines, Sieur Sadeu et son petit réseau s’accrochent toujours désespérément sur le bien d’autrui, une épargne de plusieurs années de travail, qu’ils veulent arracher par la force, sous le couvert fallacieux du droit.

Et l’on apprend que cette banque n’est pas à son premier coup. Elle aurait, semble-t-il au sein de son service juridique, des agents de très mauvaise moralité qui tissent des relations dans les milieux crapuleux de la capitale économique, et ternissent ainsi la réputation d’une banque jadis connue pour son sérieux. Ce réseau vise principalement des Camerounais de la Diaspora, en particulier ceux qui investissent au Cameroun. Ils savent que ces derniers ne vivent pas sur place, et que, entre deux voyages, ils auraient frappé leurs coups".