Opinions of Saturday, 23 July 2016

Auteur: Pauline Poinsier-Manyinga

Un code pénal très criminel

Photo d'archives utilisée à titre d'illustration Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Avant dans ce pays, on pouvait constater l’adultère d’une femme n’importe quand et partout. Mais pour les hommes, c’était très différent : le constat d’adultère n’était valable que de 06h à 18h. Comme si la loi protégeait les machos, et que de 05h à 17h, les exactions de tous les coureurs de jupons de la république contre leur foyer conjugal étaient une simple ballade de santé…

A qui la faute si les hommes ont du mal à contrôler l’affolement des testostérones au fond de leurs pantalons ? Le nouveau code pénal fait miroiter l’égalité de chances pour un homme comme pour une femme adultères de se faire épingler, car le constat d’adultère prône que désormais la faute soit pareillement reconnue pour l’homme comme pour la femme. Sauf que même ici, il y a un hic, et un gros, qui heurte aussi bien l’égalité des sexes, des citoyens, que la religion etc.

Mais quel est donc l’imbécile éclairé qui a eu la lumineuse idée de revoir l’abjection qui nous tenait déjà lieu de loi par rapport à l’adultère ? En plus des autres formes pernicieuses qu’il présentait déjà, il a fallu qu’un code pénal porc-épic vienne encore s’en mêler ! Et Laurent Esso, rentrant dans ce jeu de « traîtrise », et se proposant de venir défendre lui-même, l’indéfendable ! Comme pour nous préparer à l’idée de devoir désormais faire avec…

Tu quoque mi fili. Même vous, Excellence ?!!! Vous, qui ne parlez pas souvent, du tout, du tout, êtes cependant parvenu à sortir de votre légendaire réserve pour nous dire que tout ce qui se fait sous le soleil du parlement est bon, et même très bon ? Massa ! Vous savez quoi ? En général, je n’aime pas beaucoup les opposants .

Surtout, ceux qui n’aiment pas les efforts consentis par le régime de Paul Biya… Mais dans cette affaire- ci, je ne m’outragerai point contre ceux, très nombreux, qui décrivent carrément le nouveau code pénal que M. Esso défend comme étant un véritable torchon, un machin innommable. Toujours selon eux… Mais à chacun, son point de vue.

En tant que femme et citoyenne cependant, je m’interroge. Ici, les coupables d’adultères des foyers monogamiques seront « lésés », en faveur d’une minorité qui fait la part belle aux polygames : si l’homme pris sur le fait parvient à prouver qu’il est polygame ou sous un régime matrimonial similaire, ce dernier sera exempt de tout péché !

En clair : votre femme vous attrape en flagrant délit, il suffira de dire que vous êtes avec votre fiancée (et pourquoi pas fiancé ?), pour que le tour soit joué ! Car nul doute les a m i s , qu’Alice Nkom et sa clique rentrent à leur tour dans la danse pour hurler au scandale et exiger le droit à l’homosexualité d’être reconnue dans l’adultère des ménages. Et pourquoi pas, à autoriser désormais le mariage gay… Ceci ressemble, à s’y méprendre, à une incitation massive à la polygamie, et à toutes les folies.