Sa prise de position est des plus surprenantes car, Leon Messi est un RDPCiste convaincu ui a toujours été aux premières lignes de ce parti. Mais aujourd’hui, il semble se démarquer des autres et prendre une position qui surprenante et étonne.
Ci-dessous l’article de son soutien à Patrice Nganang :
Les uns après les autres, la plupart des intellectuels et politiciens Camerounais sont montes au créneau pour rouer de coups Patrice Nganang aujourd'hui écroué à Kondengui pour des crimes délits qu'il aurait commis.
Mbembe le dépeint comme fou, Owona Nguini le décrit comme un faux Christ, Bedzigui veut tout simplement en finir avec cette peste en quête de notoriété. Et tous sans exception citent le langage ordurier de cet "énergumène", ses insultes au président, la première dame et ses enfants, le tribalisme purulent et virulent de ce "lunatique"--pour dire sans dire que Patrice Nganang mérite bien ce qui lui arrive.
Mais moi je vais choisir de défendre Patrice Nganang.
Soyons clairs. Je suis RDPCiste de première heure et de ce fait même un adversaire politique naturel de Nganang. Mais je devins un ami de Patrice sur Facebook des 2008. Comme moi à cette époque il était remonte contre la réaction particulièrement violente de l'Etat aux émeutes dites de la faim de cette même année. Il publiait chaque jour sur son mur des images troublantes de civils qui avaient perdu la vie pendant ces évènements. A cette époque son langage était encore celui d'un activiste détermine à exposer les abus d'un état dictatorial, ce qui enchantait le progressiste que je suis. En même temps, nous nous activions sur les réseaux sociaux pour nous opposer au projet de révision constitutionnelle visant à faire sauter la limitation de mandats présidentiels, travaillant ensemble pour communiquer le caractère antidémocratique de ce projet. La modification ayant été adoptée sans problèmes, Nganang conclut que la seule manière d'impulser l'alternance au Cameroun serait de provoquer une sorte d'insurrection émulant le printemps arabe. Et pour lui, la meilleure manière de l'accomplir était d'amener les Bamilékés à "prendre conscience" d'être les victimes des Bétis "au pouvoir à Yaoundé" ou par le vol, l'incompétence et le népotisme ils causent tous les problèmes économiques, politiques et sociaux de notre pays--et à pousser ces Bamilékés présentes comme les Camerounais les plus compétents, intègres et travailleurs à faire usage de leur pouvoir économique pour renverser le régime Biya. C'est alors qu'il lance tous azimuts ses concepts de basophilie, Bamphobie, betiphobie qui définissent encore la plupart des débats sur Facebook à ce jour. Cette approche s'opposait à la mienne, celle d'un progressiste du RDPC, qui en tant que républicain souhaitait que l'alternance ne vint que par des élections et exigeait que le discours politique demeure courtois et promeuve en toutes circonstances l'unité nationale plutôt que l'ethno-fascisme. C'est ici que nous cessâmes d'être amis.
A travers ce bout de chemin parcouru ensemble j'en suis venu à connaitre Patrice Nganang comme un jeune patriote dont l'amour pour le Cameroun et le désir d'y voir venir le changement est si forts qu'ils le poussent à l'impatience et dans bien des cas la goujaterie face à des concitoyens qui ne semblent pas voir les choses comme lui. Et c'est ce jeune patriote, je dis bien patriote, qui est aujourd'hui écroué pour être allé trop loin dans la manière d'exprimer sa haine du régime et de la personne de Biya et son désir de le voir évince.
Pendant les années Ahidjo, les opposants ne pouvaient survivre et s'exprimer qu'en exil sinon ils étaient soient morts soient en prison. Biya vint nous séduire des 1982 en suggérant que sous le Renouveau il n'en serait plus ainsi. Désormais, disait-il, un opposant comme Nganang serait libre de dire son opposition au régime en plein Cameroun, à haute voix, sans mâcher ses mots et surtout sans être inquiète. D'où vient donc que Patrice Nganang, opposant de son Etat, soit enferme pour des mots par lesquels il aurait blesse l'honneur de certains de ses concitoyens en exprimant son opposition politique?
Si Mr. Biya croit encore en ce Renouveau qu'il nous fit miroiter en 1982 et en la sacro-sainte de la liberté d'expression dans le domaine du discours politique, alors qu'il veuille bien mettre fin au lynchage public d'un des jeunes patriotes les plus actifs de notre pays et l'élargisse tout de suite. Juste après que ce goujat ait publiquement présente ses excuses au président et à la première dame et a tous ceux qu'il a insultes par ses propos.