Entre 1998 et 2014, les technologies de l’information et de la communication (Tic) et plus globalement, les télécoms, ont permis la création de de 6000 emplois directs et 500 000 emplois indirects au Cameroun. Au ministère des Postes et télécommunications, source de cette révélation, l’on indique que cette branche de l’économie constitue le plus grand pourvoyeur d’emplois du secteur tertiaire du pays, avec 50% des postes pourvus par les entreprises commercialisant les biens et services.
C’est donc en s’appuyant sur des données fiables que le président Paul Biya, dans son message de nouvel an à la nation déclarait : « il nous faut rattraper au plus vite notre retard dans le développement de l’économie numérique. Celle-ci est un véritable accélérateur de croissance, en plus d’être une véritable niche d’emplois nouveaux pour notre jeunesse ».
L’impératif de développer les télécommunications apparaît ainsi comme une nécessité vitale. Au-delà de faciliter les échanges aux utilisateurs, les Tic font vivre la masse des personnels qui leur consacrent leur activité professionnelle. De l’ingénieur informaticien à la tenancière du call-box. Ces technologies permettent du reste de prendre des raccourcis sur le chemin du développement. Il avait par exemple fallu, le siècle dernier, mettre en place un réseau de centraux électromécaniques, de câbles et de poteaux, dans les pays développés pour arrimer l’ensemble de leurs populations à cette technologie. L’Afrique se trouve à peu près au même niveau aujourd’hui, sans avoir eu à emprunter la même voie longue et coûteuse. Grâce à la révolution de la téléphonie mobile, en effet, des villages anonymes et enclavés de nos campagnes, dont la quasi-totalité des habitants de Yaoundé ignorent jusqu’à l’existence, sont devenus des quartiers du village planétaire de Mc Luhan, grâce au téléphone mobile. Presque partout où vous vous rendiez aujourd’hui au Cameroun, là où votre smartphone signale une absence du réseau téléphonique, vos hôtes vous conduiront au pied d’un manguier ou d’un acacia où vous pourrez téléphoner et joindre un correspondant jusqu’au bout du monde. De cette manière, les producteurs de cacao suivent, au jour le jour, l’évolution des cours de l’or brun à Londres et au port de Douala, à partir de leur village.
On peut multiplier ces types d’exemples. Les Tic permettent de faire de grands bonds dans le progrès, y compris dans des domaines encore plus complexes. A titre de comparaison, pour démonter encore leur forte croissance, même dans les pays développés où l’on pourrait croire que le développement des Tic se trouve au top, ce secteur occupe la sixième place dans l’ordre d’importance des secteurs professionnels avec 5,8 % des offres d’emploi en ligne. On peut alors imaginer à quel point les télécommunications peuvent offrir des possibilités d’emploi au Cameroun où ce secteur demeure en friches.
Le charme des Tic tient davantage au libre champ qu’elles ouvrent à la créativité et à l’inventivité. Ce qui donne des chances plus importantes aux citoyens des pays moins développés. Des Camerounais gagnent leur vie, et créent même des emplois, à partir de blogs ou des logiciels créés par leur génie propre. D’autres trouvent un emploi dans une entreprise ou une administration. Imagine-t-on aujourd’hui dans le secondaire ou le tertiaire une société qui n’ait pas d’unité en charge de l’informatique ? Comment ne pas reconnaître en ce secteur un boulevard pour la croissance et un créneau porteur pour les chercheurs d’emploi. Les diplômés, bien plus que les autres, y trouvent de grandes opportunités. Car, l'industrie des Tic, en plus d’être prospective, contribue à créer surtout des postes de cadre à forte valeur ajoutée.