Tout le monde le sait, ils ne passent en totalité que 90 jours sur 365 dans leur lieu de travail.
La tranche intermédiaire de juin a donc débuté le 2 juin 2016. Et après avoir tourné en rond pendant les 04 premiers jours, ils ont reçu du travail le 06 juin. Un projet de loi a été déposé sur le bureau du Président de l’Assemblée nationale. Loi autorisant le président à ratifier les accords de paris de septembre 2015 sur le climat. 237online.com Vous vous souvenez certainement de la COP 21.
On a juste envie de dire que c’est une coïncidence bien orchestrée. Car le même 6 juin se clôturait au Cameroun les activités célébratives de la 44ème journée mondiale de l’environnement sur le thème « commerce illégal de la faune ». On y reviendra.
La question qui en revanche meuble les supputations dans les chaumières est : le fera-t-il cette fois ou pas ? Il s’agit vous l’avez compris, de l’éventualité de révision constitutionnelle née des appels à l’élection anticipée. Car en effet, il ya deux types d’appels.
Il ya ceux qui rejouent la vieille chanson supplicative qui implore Paul BIYA à se représenter, elle a été mise sur le marché politique en 2008 par le célèbre groupe « les intellectuels », et il ya ceux qui demandent une accélération de calendrier, pour une élection anticipée. Là se trouve en fait la valeur ajoutée des appels de 2016. Et, de mois en mois, le débat sur cette révision s’enrichit de nouveaux éléments.
D’abord il faut rappeler que l’initiative de révision de la constitution selon l’article 63 de la constitution appartient concurremment au Président et au parlement. En clair il suffit qu’une proposition de loi soit signée d’un tiers seulement de députés ou de sénateurs pour qu’elle soit recevable.
Il est donc étonnant que le RDPC qui dans les deux chambres est hyper majoritaire ne l’ait toujours pas fait de sa propre initiative. Mais revenons au débat. Pourquoi faut-il réviser ? La constitution actuelle n’a prévu la possibilité d’abrègement de mandat que pour le parlement. Même une disposition ambigüe ne concerne pas le Président. Mais au fond pourquoi faut-il réviser toute une constitution juste pour introduire la possibilité d’écourter un mandat et organiser une élection à l’issue de laquelle le même sera réélu ? Cela parait absurde.
Car si c’est à cause de l’âge du Président, il est évident pour tous qu’une réélection ne peut qu’augmenter des années de pouvoir, mais pas des années de vie. Ce qui doit arriver arrivera comme Dieu l’a décidé. Même si cette approche vise à mettre le mandat présidentiel à l’abri avant les changements en France et aux Etats Unis, c’est tout aussi absurde. François HOLLANDE et avant lui Nicolas Sarkosy ne portaient pas Paul BIYA dans leurs cœurs, et pourtant, le jeu d’intérêts a modifié les trajectoires.
Pourquoi cela changerait ? Le Cameroun est-il vraiment la priorité d’un Président français ou américain à peine élu ? Non. Du coup ce qu’on ne dit pas beaucoup est que ce que cette révision constitutionnelle vise véritablement c’est l’instauration d’un poste de Vice-Président. 237online.com Voilà la vraie garantie de perpétuation du système actuel. Tous redoutent une élection organisée avec empressement au lendemain d’une vacance présidentielle.
Alors que la désignation préalable d’un continuateur enlève les clés d’avenir des mains du vieux Président, et rassure tous ceux qui actuellement inquiets, disposeront désormais d’un interlocuteur sûr en qui ils se reconnaissent, qui aura tout le temps qu’il faut en achevant le mandat, pour organiser la suite avec les mêmes.
Les nordistes disposant de l’Assemblée nationale, les anglophones du Premier Ministère, les grassfields du Sénat et du parti, le Sud du Président, il ne reste que l’Est, le littoral et le Centre en course pour ce poste annoncé. Dans l’hypothèse où ça tombait au Centre la grande famille béti serait sacrifié à cause du Sud et il ne resterait que les Bassa et les Mbamois. Les Bassa étant exclus pour des raisons bien connus, vous comprenez pourquoi on parle beaucoup de Réné SADI. Excusez mes élucubrations bassement ethnicistes. Faites comme si vous n’avez rien entendu.