Opinions of Sunday, 13 March 2016
Auteur: fr.allafrica.com
L'année législative 2016 démarre dans un contexte marqué par des appels incessants à la relecture de la loi fondamentale du Cameroun.
La loi fondamentale du Cameroun sera-t-elle modifiée au cours de la session ordinaire qui s'ouvre aujourd'hui au parlement? Malin à celui qui répond de manière tranchée. Chez nous, la tradition politique ne commande pas qu'on discute les projets de loi en conseil de ministres ou en conseil de cabinet. Même si discussions, il y a , elles sont secrètes. Conséquence, le peuple découvre les projets de loi lorsqu'ils sont sur la table des parlementaires. Mais une chose est sûre.
Cette session s'ouvre dans un contexte précis. Contexte marqué par des appels incessants à changer cette Constitution. Notamment sur la possibilité pour le président de la République à organiser des élections anticipées. Parce que pour le moment il n'a pas le droit de la faire. La Constitution actuelle prévoit trois cas de figures seulement. En cas de démission, de décès ou lorsque le conseil constitutionnel constate l'incapacité du président en exercice à assumer ses responsabilités.
Pour l'instant, aucun de ces cas n'est vérifié. Or, les camarades de Paul Biya lui demandent à tout rompre d'organiser une élection anticipée. Et le préalable, c'est justement une relecture de cette loi fondamentale. Le gouvernement lui est partant pour cette possibilité. Dans tous les cas, tous les ministres Rdpc, y compris certains de ses alliés ont signé ces « appels » assortis de ces prises de position. Le Premier ministre en personne a organisé un meeting dans sa région d'origine sur le même fait. Or, c'est ce gouvernement qui initie tous les projets de loi.
Chez les parlementaires Rdpc, tous sont acquis à cette cause. Personne n'a encore dit le contraire depuis le début de ces appels. Bien plus, c'est le président de l'Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril qui est le premier à demander à Paul Biya de se présenter à la prochaine élection présidentielle. C'était en novembre 2015 à Tokomberé dans le Mayo Sava. Il a, par la suite réuni l'élite politico administrative des régions septentrionales pour appeler cette révision constitutionnelle.
Marcel Niat Njifenji, le président du Sénat a organisé un méga meeting à Bafoussam avec les siens pour demander la même chose. C'est donc un parlement acquis à cette cause qui commence ses travaux ce jour. Mais on est bien au Cameroun de Paul Biya. Il n'est pas dit que lui, le seul maître du jeu, est obligé de suivre la masse. Il peut décider d'ignorer ces appels. Du moins pour cette session, question de déjouer les pronostics.