Opinions of Wednesday, 11 May 2016

Auteur: Bazou Batoula

Valsero et Essama : Il y a de l'espoir au Cameroun !

Qui peut dire aujourd’hui à quelle sauce sera accompagné le menu Cameroun dans le court et moyen terme ? Pas que l’on soit pessimiste. Au contraire, c’est avec espérance et lucidité qu’il faudra affronter tout ce qui nous tombe dessus. Autant le pays de Lapiro de Mbanga va assumer les ratés qu’il s’est autorisées, autant il doit gérer les coups qui lui viennent d’ailleurs. Dans ce contexte, survole un vent d’espérance qui me permet de me dire qu’on ne tombera pas sans combattre. Certains hommes, via leurs œuvres le prouvent encore.

Général Valsero

Ayant écouté son dernier single sur les 33 péchés de l’homme lion, je me suis très vite souvenu que cette prêche n’etait que le continuum du Valsero d’il y a 8 ans. Chez cet artiste coexistent une pertinence, une consistance et un intérêt moralisateur, tant dans le texte que dans la mélodie. Cette fois-ci, l’expérience lui a permis d’y introduire une dose de simplicité, voire de légèreté. Au delà de cette remarque de forme, nous n’oublions pas que la démarche de l’Artiste répond à un climat de misère qui galope quand même progressivement au Cameroun. Il se peut d’ailleurs que les temps futurs soient encore plus durs si l’on intègre les coups venus de l’extérieur du pays.

Valsero pose du texte cash. Celui-ci est clairement destiné à qui de droit. Personne ne pourra donc dire qu’on s’est trompé de cible. Je me reconnais entièrement dans sa chanson, et par miracle, tous les jeunes et les moins jeunes de mon entourage me semblent aussi concernés. Je puis donc dire que Valsero chante pour moi, qu’il chante pour toi, qu’il chante pour nous. C’était le cas dans ses débuts. C’est le cas aujourd’hui. Chapeau l’Artiste.

Combattant Essama

Sur un autre wagon, se meut un homme à grande carrure. Celui-ci n’obtiendra certainement pas de visa pour là-bas en cas de maladie. Oh, que non ! Mais je suis convaincu que tous les Africains l’adorent déjà. Oh, que oui ! Si la statue du général des colons n’a plus de tête à Douala, c’est bien grâce à ce Monsieur. Bizarrement, il est pourchassé par la Justice du Cameroun pour avoir allégé la douleur des Camerounais. Car disons le clairement, nous étions plus tristes lorsqu’on faisait face à cette laide tête en ciment tous les jours à Douala. Cette tête a disparu. Pour cette action, Essama subit la colère de la Justice.

Ne nous trompons ni de gens, ni de genre. Essama n’est plus au niveau des juges ou magistrats du Cameroun. Ça, c’était avant. Aujourd’hui, ce Monsieur a désormais rendez vous avec l’Histoire du Cameroun. Pas celle des lâches, mais bien celle des braves Camerounais. Je ne puis connaître l’origine de sa force, de sa détermination, ni de sa bravoure. Mais je sais une chose, je suis bénéficiaire des actions du Combattant Essama. Grâce à lui, Douala se porte mieux. Honteusement, je lui dis Merci.

Au-delà de ces révérences, je suis content de savoir que malgré la bizarrerie des choses du Cameroun, malgré la douleur dans laquelle le bas peuple continue de croupir, malgré l’enfermement programmé des esprits des Camerounais dans les choses « un genre », malgré les humiliations récurrentes auxquelles le Peuple est constamment soumis, il y ait des gens qui apparemment ne tomberont pas sans combattre. La bravoure du Général Valsero et du Combattant Essama ne peut pas passer inaperçue. Qu’ils soient sereins.