Les débats entre les libéraux et ce qu’il reste d’intellectuels de gauche bat son plein. Les discours clivants des deux côtés laissent présager une victoire des premiers. Il faut dire que la pensée universelle est devenue pauvre et tarit de plus en plus face à ceux qui ont décidé de changer le monde par un discours bien ficelé. Bientôt, il n’y aura plus que les riches et les pauvres. Exit la classe moyenne !
Pourtant, il ne fait aucun doute que les changements catégoriels de notre société, à travers une mondialisation presqu’acquise, s’imposent. La publication récente d’un rapport sur la répartition des richesses mondiales entre une poignée d’hommes en est une parfaite illustration. Cette nouvelle a suscité peu de réactions dans un monde nivelé. Les intellectuels de gauche, ces moribonds à la pensée réduite ou étouffée, n’ont guère réagi. Ils confirment ainsi une lassitude qu’ils traînent depuis trois décennies.
Le revenu universel est en marche
Face à un code de travail poussiéreux, inadapté et obsolète, les multinationales vont à la conquête du monde et imposent, sans armes, une nouvelle législation du travail et fiscale qui leur est favorable. Elle se traduit par des enjeux importants :
-L’optimisation fiscale des multinationales;
-Le revenu universel des salariés.
La fiscalité des entreprises contribuait jusqu’ici à alimenter les caisses des états et donnait à ces derniers les moyens de financer de grands projets sociaux et structurels. La paix sociale reposait sur ces investissements.
Ce contrat a été implicitement rompu par la soumission des gouvernements face aux financiers. Les grands groupes ont délocalisé leurs sièges sociaux vers les paradis fiscaux, favorisant et légalisant l’évasion fiscale. L’impôt des sociétés a été amputé sans que les états souverains ne réagissent. Seules les PMI et les PME continuent à payer cet impôt qui alourdit dangereusement leurs charges.
© Journalducameroun.com Les multinationales dorment depuis sur un matelas d’argent. Elles imposent une nouvelle vision du monde itérative ou discursive. Le monde est coupé en deux parties. Nous sommes malgré nous enfermés dans une dichotomie, entre la richesse et la pauvreté. Inconsciemment ou pas, nous nous accommodons à cette nouvelle ère sociale.
Les débats sur l’évasion fiscale des multinationales entre les libéraux et la gauche ne font plus les choux gras des journaux. L’optimisation fiscale bat son plein. La peur de l’avenir concentre toutes les énergies. En silence, la société civile ne réagit presque plus, ballotée entre la sécurité et le chômage.
Le moment a bien été choisi pour jeter sur le pavé le revenu universel, un système de redistribution des richesses. Ce contrat n’est pas une utopie. Il est déjà en place comme nous pouvons le constater par les nouveaux contrats de travail proposés le groupe américain Uber. Ce système qui vient des États-Unis s’intègre petit à petit et impose un nouveau modèle social.
Le nouveau statut du salarié ouvrira une large porte à la précarité sociale. Il fragilisera aussi les PMI/PME qui auront seules en charge l’impôt des entreprises.
Le salaire universel risque aussi de fragiliser la formation, la spécialisation et l’épanouissement du citoyen. En effet, pourquoi se casser la tête si l’état nous garantit un salaire minimum ? Le salaire universel va créer des fainéants et des assistés. Il va niveler les efforts et tarir la créativité et l’initiative.