Opinions of Tuesday, 19 April 2022

Auteur: Bertin Metsengue

Vie chère : voici pourquoi le ‘Consommons camerounais’ s'impose désormais à tous !

À quelque chose Malheur est bon À quelque chose Malheur est bon

La guerre Ukrainienne est à sa phase décisive, l'impact sur les économies des pays africains en général et de Du Cameroun en particulier est néfaste. Quelle solution pour éviter que la famine ne prenne le pas sur son auto suffisance alimentaire ?

À quelque chose Malheur est bon !

L'invasion de l'Ukraine par la la Russie a rendu les échanges économiques difficiles entre ces deux pays et le continent africain. La Farine de Blé, le Sucre, les huiles végétales et autres denrées de grande consommation qui inondaient les rayons sont difficiles d'importation voir impossible. Cette situation crée une hausse des prix d'où la vie chère. Cette situation intervient alors que le niveau de vie des camerounais est modeste . Car le pays est lui lui-même confronté à des crises multiformes : crise sanitaire et crises sécuritaires depuis près d'une décennie. Cette invasion Russse vient ici exacerber les tensions sociales qui se traduisent par des revendications tout azimut de plusieurs corps sociaux. Pourtant depuis des lustres le président camerounais qui avait déclaré " consommons camerounais " lançait ainsi des programmes visant à produire plus localement et à réduire les importations pour ne pas en être trop dépendant. Qu'est ce qui est arrivé à ces programmes ?

Qu'à ton fait des usines de transformation des produits locaux ?

Projection de production de 450 000T d'huile de palme tonnes en 2020 qu'est ce qui n'a pas marché ?

Afin de réaliser l’ambition du gouvernement camerounais d’atteindre un niveau de production locale d’huile de palme de 450 000 tonnes en 2020, une mission constituée de responsables du ministère de l’Agriculture et de la Cameroon Development Corporation (CDC), unité agro-industrielle publique exploitant des plantations d’huile de palme dans la région du Sud-Ouest, a séjourné en Malaisie en 2016 . pour s’inspirer de l’expérience de la Malaisie en matière de production d’huile de palme, où les rendements annuels des plantations avoisinent souvent les 22 millions de tonnes, contre à peine 300 000 tonnes pour le Cameroun.Ces performances malaisiennes découlent de l’utilisation des technologies de pointe dans les plantations ; l’utilisation des plants à très haut rendement ; la très forte implication des populations dans l’activité de production d’huile de palme, avec notamment de petits producteurs exploitants en moyenne 15 hectares de plantations contre 5 hectares au Cameroun. Helas cette expérience n'a pas suffisamment servi le pays de Paul Biya car , c'est la même année que certains camerounais ont choisi pour mettre à feu et à sang le Nord ouest et le Sud Ouest . Il faut rappeler que près de 80% des installations de la CDC ont été dévastées par les terroristes Ambaboys qui ont même commencé à amputer les membres des travailleurs de cette entreprise pour les faire fuir . Résultat des courses le pays a vu sa production réduite de près de 60% .

Usines de transformation du Manioc dans le Sud où en est on ?

L' Unité de transformation et de commercialisation du manioc de Ngoulémakong- Utracom, d’une capacité de 7 à 8 tonnes par jour, inauguré par le ministre des Pme, de l'époque le Pr Laurent Serge Etoundi Ngoa, inauguré en 2015 en marge de la fête du manioc dont Ngoulémakong est l’un des principaux bassins de production du pays avec ses 7600 tonnes annuelles.Le gouvernement camerounais, à travers le Programme d’appui à la création des PME a investi 36 millions de Fcfa dans la mise en place de cette unité industrielle spécialisée dans la production du tapioca, farine de manioc très consommée au Cameroun et dans certains pays voisins tels que le Nigéria.

Utracom se hisse comme cette entité du Manioc ayant réussie dans son implémentation. Cette usine connait ces derniers temps une forte demande qu'elle ne peut malheureusement pas satisfaire. Pourtant à quelques jets de pierre de Ngoulémakong , à été implanté un autre projet la Sotramas à Sangmelima. D’une capacité de transformation de 120 tonnes de manioc par jour, usine créée grâce à un joint-venture entre la commune de la localité et la Chambre de commerce. Malheureusement celle-ci n'a pas toujours démarré du fait de vaines querelles entre dirigeants.plus d'une décennie après la mise en place de cette unité de production d'une importante capitale aucun sac de farine n'est sorti. C'est à se demander si certains font passer leur intérêts avant ceux de la République ? .

Le Sucre et le poisson entre monopole et chantage !

Depuis que certaines entreprises ont acquis le monopole soit de façon légale ou alors par des mécanismes sophistiqués, les consommateurs sont régulièrement floués. En Période de Ramadan c'est le prix du sucre qui fait problème. C'est après de longues réunions de concertation que les " les maîtres chanteurs " décideront d'avoir pitié des pauvres consommateurs. Pourtant les terres camerounaises sont propices à la production de la Canne à Sucre . Et donc les hommes d'affaires qui ne le sont que pour aller acheter à l'extérieur et venir vendre au Cameroun tout ceci parce qu'ils ont eu un agrément se doivent désormais de lancer de vastes champs de cannes à sucre avec les milliards acquis de ces importations qui ont suffisamment essoré les devises camerounaises. Il en est de même pour la filière poisson. C'est tout de même curieux pour un pays comme le Cameroun qui a 400 km de côte. de ne pas développer une pêche industrielle pour réduire les importations mais qu'on en soit à se contenter d'importer du poisson tout le temps. Comme l'Ukraine , si les pays chez qui ces commerçants partent acheter ces produits halieutiques venaient à être dans l'incapacité de les livrer les camerounais ne mangeront plus du poisson ? La crise Ukrainienne est un moment pour le Cameroun de changer son fonctionnement économique. Il est temps de transformer ses hommes d'affaires en producteurs de richesses et non en simple importateurs.

La récréation devrait se terminer!

La crise Ukrainienne met le Cameroun dans une situation qui lui impose de prendre des décisions importantes et fermes sur la nouvelle orientation de son économie. Il impose au Cameroun de produire lui lui-même ses denrées alimentaires et d'importer seulement en cas de nécessité. Par ailleurs, cette crise qui n'est pas prête de s'arrêter impose au Cameroun de promouvoir la pêche industrielle sur son littoral de relancer la culture de cannes à Sucre et de palmier à huile pour diluer la forte demande qui est sans cesse croissante. C'est aussi le moment pour mes camerounais de se tourner résolument vers la consommation des produits du terroir. Même si cette guerre dure 1 voir 2 ans , elle finira par s'arrêter. Il faut aussi que le gouvernement camerounais instaure la notion de protectionnisme en taxant plus les produits importés afin d'équilibrer les prix du marché pour ne pas tuer la production locale. Loin donc de se flageller l'heure est à se retrousser les manches pour relever les défis de l'heure .