Opinions of Sunday, 14 April 2024

Auteur: Martin Camus Mimb

Voici ce qu'il faut faire pour l'alternance au Cameroun et d'autres pays africains

Paul Biya Paul Biya

La plus grande cicatrice laissée en Afrique par la colonisation, est la folie des grandeurs et le manque d’humilité.

Le colon avait bâti son respect sur une organisation de marginalisation qui faisait de lui un Dieu. Il habitait des quartiers bien aménagés, avec des frontières bien étanches avec les « indigènes ». Une sorte de Tanga Nord et Tanga Sud. Même les activités culturelles, obéissaient à cette logique.

C’est ainsi par exemple que lorsque le foot est arrivé en Afrique, les colons avaient des équipes pour expatriés et d’autres pour indigènes. C’est ainsi qu’au Cameroun par exemple, il y avait une équipe appelée Etoile sportive pour les blancs et une autre Étoile sportive pour « indigènes ».

Quel est le problème que je veux donc poser?

Lorsque les luttes pour la décolonisation ont commencé, il y avait deux types de combattants. Ceux qui combattaient le colon pour prendre sa place et bénéficier des mêmes avantages en soumettant de la même façon leurs propres frères, et ceux qui voulaient renverser l’ordre et reconsidérer le statut d’indigènes qu’on avait donné à leurs frères.

Le colon malin, a laissé la place à la première catégorie en donnant l’impression d’avoir été vaincu, mais à la réalité en sachant que son règne mental se poursuivrait. Et c’est le problème des pays africains aujourd’hui.

Il faut recommencer la décolonisation , pour extraire ceux qui font des honneurs et des privilèges un instrument d’assujettissement de ses propres frères. C’est contre cela qu’il faut lutter. Contre un ordre mental qui ne disparaît pas par la permutation des hommes aux affaires, mais par une révolution mentale qui est absente même au cœur des oppositions les plus virulentes.

Si cela est fait, on aura pas besoin de campagne pour les inscriptions sur les listes électorales, ou des cadeaux pour le faire. Parce que la présence de ceux qu’on oblige ou conditionne pour s’inscrire sur les listes, leur présence dans l’urne est plus dangereuse que l’absence de ceux qui ne sont pas inscrits. Parce qu’il faudra le conditionner toujours pour faire le choix utile. C’est à ce moment qu’intervient la loi du plus fort… financièrement !