Opinions of Thursday, 2 August 2018

Auteur: Investigation N°095

Voici ce que Paul Biya doit faire après l'élection présidentielle

Ici nous lui suggérons quelques pistes pour faire date Ici nous lui suggérons quelques pistes pour faire date

Le président Paul BIYA sera réélu au soir du 07 octobre 2018. Les prophéties de Guy Parfait SONGUE auront vécues bientôt car le Président sera toujours en vie. L’Homme lion n’a jamais que surpris et sa longévité en dit long. Son propos face au président français d’alors François Hollande lorsqu’il affirmait que « ne dure pas au pouvoir qui veut mais qui peut » ne l’exonère pas de sa propre promesse sur RMC lorsqu’il disait vouloir que les Camerounais se souviennent de lui comme étant celui « qui aura apporté la démocratie et la prospérité » à son pays. Ici nous lui suggérons quelques pistes pour faire date.

LA RÉDUCTION DU NOMBRE DE MINISTRES ET DU TRAIN DE VIE DE L’ETAT

«Cameroun : biya remanie son gouvernement, qui compte toujours 65 ministres» C’était un titre du journal le monde en 2015 et c’est toujours d’actualité. L’une des faiblesses de nos textes c’est de mettre en évidence les privilèges de la fonction. Tout décret présidentiel réaffirme que l’intéressé aura droit aux avantages …prévus par la réglementation. Plusieurs décrets fixent les avantages des fonctionnaires à tous les niveaux. Le nombre élevé des ministres en temps de crise pose tout de même problème pour un pays si pauvre qui plus est fait face à plusieurs problèmes sécuritaires. Le train de vie de l’Etat est énormément mortifère .Un effectif pléthorique pour lequel le président n’a pas pu trouver de justification convaincante en son temps lorsqu’il avouait donner un titre de ministre aux hauts fonctionnaires face à son ministre d’Etat Marafa Hamidou YAYA comme ce dernier le relève dans son livre «Le choix de l’Action».

LA DÉCENTRALISATION EFFECTIVE

Le Président n’échappera pas à la décentralisation pendant son dernier mandat.

La décentralisation au Cameroun consiste en la cession progressive par l’État aux collectivités territoriales décentralisées de compétences non exclusives accompagnées de ressources humaines, techniques, matérielles et financières adéquates. Ce transfert de pouvoirs est régi par des textes réglementaires votés par l’Assemblée nationale et promulgués par le Président de la République. Et les compétences transférées sont exercées le plus près possible des populations cibles avec succès. Elles permettent aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) de promouvoir la démocratie participative , la gouvernance et le développement locaux sur les plans social, éducatif, sanitaire, sportif, culturel, économique, artisanal et touristique. Voilà ce que disent les textes depuis 1996. Il faudra les appliquer de 2018 à 2025.

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Au Cameroun la décentralisation ne date pas d’aujourd’hui. Elle commence entre les deux guerres mondiales d’abord au Cameroun britannique avec le système de gouvernement indirect rule pratiqué par la Grande-Bretagne et impliquant les Chefs traditionnels dans l’administration et la gestion des affaires de la cité.

Enfin au Cameroun français dés 1941 avec la création des Communes mixtes urbaines (CMU) de Yaoundé et Douala. Elle est constitutionnalisée par la constitution camerounaise du 2 juin 1972 qui confère aux communes un cadre juridique en faisant d’elles des personnes morales de droit public jouissant d’une autonomie financière, juridique et administrative1..

La loi n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 2 juin 1972 vient créer une deuxième catégorie de collectivité territoriale décentralisée: La région. Les collectivités territoriales décentralisées du Cameroun ont deux statuts juridiques: celles qui bénéficient d’une constitutionnalité directe car créées par la constitution (commune et région) et celles dont la constitutionnalité est indirecte car créées par la loi. En effet, l’article 55, alinéa 1 de la constitution permet au législateur de créer “tout autre type de collectivité décentralisée”. La suppression des premières nécessite une révision de la constitution alors qu’un simple texte du législateur suffit pour mettre fin à l’existence des collectivités de type 2 suscitées. La République du Cameroun est POUR AINSI DIRE un état unitaire décentralisé. Si la constitution est respectée, le débat sur le fédéralisme sera de facto clos et les tenants de la sécession sans voix.

L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE DONC LA LUTTE CONTRE L’EXODE RURAL

Le désordre urbain a précédé l’aménagement du territoire en milieux urbains. Dans ce contexte, les opérations d’aménagement que prône la loi d’urbanisme ont une portée limitée. Des quartiers précaires existent à Douala et à Yaoundé. Des métiers précaires également afférents à ce problème. Sans mesures d’accompagnement, la restructuration des quartiers précaires n’a eu pour effets que de déplacer les populations des quartiers précaires au centre ville vers la périphérique où de nouveaux quartiers précaires sont crées. Il est absolument nécessaire de stopper au Cameroun l’exode rural. Dans dix ans on ne circulera plus à Douala et Yaoundé. Il faut désengorger ces villes en créant des structures en zones rurales. Développer MBANGA et BAFIA sont des pistes de solutions avec dans ces deux villes des entreprises et sociétés. La concentration des services dans ces deux capitales sont un frein pour le Cameroun. Ainsi, la loi portant urbanisme au Cameroun ainsi que ses décrets d’application devraient évoluer, afin d’intégrer les nouvelles donnes. Il n’y a plus de raison d’ouvrir Douala et Yaoundé aux nouveaux citadins.

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LA LUTTE EFFECTIVE CONTRE LA CORRUPTION

Le haut niveau de corruption au Cameroun reste une spécificité du pays. Malgré les plans de lutte contre la corruption, la pratique reste une constante de la vie de tous les jours. Plus de 50 % des ménages camerounais reconnaissent avoir déjà versé au moins un pot-de-vin.

Dans l’enquête du Baromètre mondial de la corruption 2003 (Transparency International), en réponse à la question « si vous pouviez éliminer la corruption au sein d’une des institutions suivantes quel serait votre premier choix ? » :
31 % : système judiciaire
14 % : la police

Dans le baromètre 20041, les secteurs les plus corrompus au Cameroun seraient :
*les douanes
*la police

Selon l’ONG camerounaise SOS corruption, les administrations les plus corrompues seraient :
1er ex æquo : impôts - Douane - Comptabilité matière (marchés publics)
4e : Travaux publics
5e : Forêts
6e : Police et gendarmerie
7e : Industrie et commerce
8e : Éducation nationale
9e : transport
10e : Fonction publique
11e : Santé
12e : Administration territoriale
13e : Justice
14e : Domaines et affaires foncières
15e : Poste et télécommunication
16e : Travail et prévoyance sociale
17e : Agriculture
18e : Enseignement supérieur Le Président doit s’attaquer à ce problème qui demeure vrai aujourd’hui comme hier.

En faisant appliquer l’article 66 de la constitution, il fermerait la boite de pandore que le manque de respect de la constitution par son illustre institution a ouverte.

LA JUSTICE SOCIALE

Paul BIYA doit mettre l’accent sur la réduction des inégalités. Cela suppose de relever les revenus, permettre la redistribution des revenus des corrompus hautement nantis grâce à des politiques de protection sociale, un régime d’imposition élevée de ceux qui ont les plus grosses fortunes der surcroit de hauts fonctionnaires .C’est d’ailleurs paradoxal ! La corruption est visible et on n’a pas besoin de plus de preuve pour traquer ceux qui pillent la fortune publique. En imposant sur la fortune l’Etat peut récupérer ses dus et les redistribuer en offrant de l’eau, de l’électricité, les soins aux petits camerounais qui sont si nombreux dans la détresse aujourd’hui.