Opinions of Monday, 9 November 2015

Auteur: Lambert Eyeng

Voici les enfants abandonnés du régime

Malgré leur appartenance à la région natale du chef de l’Etat ainsi que leurs plébiscites en faveur du Rdpc. Certaines localités de cette partie du pays ne savent à quel Dieu s’adresser pour se faire entendre dans leur marginalisation.

Enquête

Ils sont 4-5-6 et 7 des coins extrêmement reculés du pays, où franchir les kilomètres pour atteindre Sangmélima, Ebolowa ou Kribi reste un parcours de combattants. Au moment où l’on parle, certains militants du Rdpc courroucés sont prêts à intégrer une fois pour toute l’opposition parce qu’ils disent avoir vainement attendu les fallacieuses promesses du parti du flambeau flambeau.

Un observateur averti soutenait que les motions de soutien en faveur du président de la République Paul Biya ne sont que de la mascarade dans la mesure, où on mentionne les noms des gens sans demander leurs avis. Et cette besogne n’est qu’un jeu politique de certains caciques du pouvoir pour soigner leurs images aux yeux du chef de l’Etat.

Les conversations dans les chaumières ne manquent pas d’évoquer le sort réservé au parti de Paul Biya au cas où l’opération de renouvellement des bureaux des organes de base en cours reconduit les mêmes brebis galeuses qui ont terni l’image du parti. Une forte interpellation aux commissions mises en place par le comité central pour superviser ces élections à problèmes.

Dans certaines localités du Sud, les populations sont abandonnées à elles mêmes, rien ne présage une volonté du pouvoir de les retirer de la marginalisation et de l’orphelinat, aucun ressortissant de ces coins n’a jamais bénéficié d’un décret présidentiel. Pourquoi avoir choisi pendant des décennies les mêmes arrondissements pour nommer ministres, Dg, gouverneurs, préfet, ambassadeurs, directeurs de l’administration centrale, sénateurs etc.

Ces cris aigus qui viennent de la forêt « Pourquoi oublier que je suis né dans cette forêt équatoriale… » Cette sortie remarquable du chef de l’Etat Paul Biya en 1992 dans la province du Sud à l’occasion de sa campagne électorale de la présidentielle d’octobre de cette année, avait donné un regain d’espoir aux populations abandonnées de certaines localités notamment Mvangane, dans la Mvila, Oveng dans le Dja et Lobo, Bengbis, Akom II et Campo. Les plus misérables dans cet abandon sont entre autre Mvangane et OvenG, où on ne retrouve aucun député, sénateur, ministre, Dg, gouverneur, préfet, sous-préfet, recteur ou ambassadeur. Comment donc ces coins peuvent-ils se développer s’il n’y a aucune élite capable d’influencer le centre des décisions et impulser le développement ?

Mvangane n’a jamais salué la nomination d’un de ses fils par le chef de l’Etat. Une localité frontalière au Gabon voisin par Ako’obas. Un niveau de vie confisqué dans l’indigénat. La forêt équatorial de Mvangane et Oveng qui pouvait développer les coins a été sauvagement exploitée par les fils du régime à partir des entreprises forestières de mauvaise réputation à l’exemple de Sofopetra ; Patrice Bois ; Bois 2000 ; SIBM ; SFB et COFA.