Opinions of Wednesday, 11 October 2017

Auteur: Nyebe Edoa

Voici pourquoi la crise anglophone va emporter Paul Biya

La résolution de la crise anglophone passe par le fédéralisme La résolution de la crise anglophone passe par le fédéralisme

Le continent africain, a la triste et célèbre réputation de voir des Chefs d’État s’éterniser au pouvoir. Ils le font tels de graves malades à l’article de la mort, s’accrochant vainement à la vie. C’est le propre de l’Afrique francophone dont le cordon ombilical entre elle et la « mère » France semble ne pas être définitivement rompu.

Pour s’agripper au pouvoir avec frénésie, la Constitution n’est plus cette Loi fondamentale et inviolable d’une Nation, gravée en lettres dorées dans le marbre. La Constitution devient pour nos Césars postcoloniaux ou colons à la peau noire, une vulgaire étoffe qu’ils peuvent si facilement tailler sur mesure, au gré de leurs égoïsmes et des « intérêts Occidentaux » à préserver. Cela se révèle être plus qu’on y pense, un épicentre de plusieurs crises politiques majeures en Afrique francophone (les incultes diront aussi que l’Afrique francophone n’existe pas).

En outre, pour les régimes dits démocratiques, la longévité de nos dirigeants au pouvoir et leur vieillesse, sont des causes importantes du SOUS-DÉVELOPPEMENT criard dans cette même partie de l’Afrique. Il convient maintenant de rejeter jusqu’à la dernière énergie, l’adhésion à la marche moutonnière, qui consiste (inconsciemment peut être), à faire allégeance aux assoiffés de pouvoir, qui le maintiennent même au prix du sang innocent.

À ce propos, prenant le cas du Cameroun, le prêtre Catholique AKONGA ESSOMBA disait avec véhémence le 2 août dernier, dans sa désormais célèbre homélie : « Le vrai pouvoir ignore la violence. Le vrai pouvoir construit la paix. Le vrai pouvoir promeut le développement de l’homme entier ». Sous cet angle, quel bilan peuvent tirer les Camerounais (Anglophones et Francophones) de ces trente dernières années objectivement ?

ACTUELLEMENT QU’EST-CE-QUI VA BIEN DANS TOUT LE CAMEROUN ? Seuls les esprits étroits, les intelligences phagocytées et les volontés annihilées essayent de démontrer par exemple que, l’escalade de la violence des forces de maintien de « l’ordre » qui sévit depuis novembre 2016 au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, est une manifestation légitime de l’État de Droit, voire, un acte patriotique et héroïque.

Malgré le marasme manifeste et général, les défenseurs opportunistes du moribond « Renouveau » nous disent à demi-mots, que dans un pays de plus de 20 millions d’habitants, personne d’autre n’est capable d’empêcher le navire de couler, et inaugurer ainsi un avenir faste, après un règne manifestement néfaste ou TOUT VA DE MAL EN PIS. Les mauvaises nouvelles quasi quotidiennes qui n’ont de cesse de surgir depuis belle lurette (ce qui n’étonne plus personne), et qui n’ont rien à voir avec la fatalité, sont plutôt des indicateurs fiables de l’urgence d’une nouvelle forme de l’État soucieux du mieux-être du peuple seul, et d’un salutaire changement de régime politique.

L’heure est venue !

Car, toute « Démocratie » dont le Pouvoir Exécutif ne connait pas de contre-pouvoir est une sournoise dictature. Comment expliquer par exemple que des décrets présidentiels suffisent à entamer ou arrêter des poursuites judiciaires ou que l’Assemblée Nationale et le Sénat ne parviennent pas à sanctionner l’action gouvernementale dans un « État de Droit » ? Existe-il vraiment la séparation des pouvoirs au Cameroun ? Soyons un peu sérieux par moment ! L’Opposition, tellement amorphe, pèse d’un poids-plume. La Presse et la Société Civile, sont quant à elles bâillonnées, camisolées, castrées et parfois fusillées. C’est contre tous ces maux que se battent les Anglophones : que l’Histoire le retienne !

Lorsque des Avocats, des enseignants, et aussi de simples étudiants Anglophones, manifestant PACIFIQUEMENT, se faisaient humilier de toutes les manières par ceux qui prétendent aujourd’hui combattre le « terrorisme » et le « séparatisme » où étaient le subit patriotisme et les appels au dialogue et aux manifestations pour l’unité des Francophones en ce moment-là ? Certainement enfouis dans le déni collectif. A posteriori, il s’agit donc là, soit d’une pure hypocrisie nationale, soit d’une énième diversion…

Alors, si le fédéralisme paraissait d’abord le happy-end de la crise anglophone, il faut à présent voir plus loin, « rêver » plus grand, oser dire NON en saisissant cette opportunité historique, pour tordre définitivement le coup à ce régime sanguinaire, pyromane, kleptomane et mythomane.

FRANCOPHONES, RALLIONS-NOUS AUX ANGLOPHONES POUR LE FÉDÉRALISME ET LE CHANGEMENT DE RÉGIME !