Opinions of Thursday, 9 February 2017

Auteur: Roland Felix Eyoum

Voici pourquoi le mérite revient à Paul Biya

Le président camerounais, Paul Biya Le président camerounais, Paul Biya

Voici pourquoi le mérite revient à Paul Biya, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt, Tombi A Roko, Hugo Broos, aux 23 lions et a Iya Mohammed.

Hier mercredi 8 février 2017 était l’apothéose avec la réception d’abord par le couple présidentiel au palais de l’unité et ensuite par les populations ressortissantes de tous les coins et recoins du pays. Celles-ci se sont massées le long des 50 kilomètres de l’itinéraire qu’a emprunté le cortège des Lions indomptables pour présenter la coupe d’Afrique vaillamment remportée au Gabon dimanche dernier. À présent il est important après un succès aussi retentissant, de tirer les leçons de cette épopée glorieuse en donnant à César ce qui est à César.

1-PAUL BIYA, Président de la République du Cameroun : un désordre très bien organisé dressait savamment son lit dans le football camerounais. Des contestations frivoles et interminables plongeaient celui-ci dans les faits divers. Les mauvais résultats étaient devenus la chose la mieux partagée. Adoum Garoua, ministre des Sports et de l’Education Physique de l’époque, semblait jouer le triste et obscur jeu d’Abdouramane Amadou et de ses acolytes qui privilégient leurs intérêts personnels au détriment des intérêts du Cameroun. Bon visionnaire, le Président Biya envoie Adoum Garoua au quartier quarante-huit heures seulement après l’élection de Tombi A Roko, au profit de Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt. La mission du ministre qui était déjà là auparavant et qui connait très bien la maison est de mettre un terme définitif à l’organisation du désordre au profit de la sérénité et du travail pour l’atteinte des objectifs. Si aujourd’hui le Cameroun peut se vanter d’avoir organisé la meilleure CAN féminine de tous les temps, d’y avoir disputé la finale, d’avoir remporté la CAN masculine au Gabon, et très bien parti pour organiser et remporter en 2019 la meilleure CAN masculine de tous les temps, le mérite revient avant tout au Président Paul Biya.

2-PIERRE ISMAEL BIDOUNG MKPATT : Ministre des Sports et de l’Education Physique : Arrivé en pleines turbulences avec à la clé l’annulation illégale des élections et des statuts de la Fédération Camerounaise de Football par la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage (CCA) du Comité National Olympique et Sportif du Cameroun, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt a remis à très juste titre tout le monde à sa place. Les décisions arbitraires et illégales de la CCA ont été purement et simplement annulées puisque n’étant pas de son champ de compétence. Dieu merci, car si les décisions sans fondement juridique de la CCA avaient été appliquées, le Cameroun aurait lamentablement échoué dans son organisation de la CAN féminine et n’aurait jamais pu remporter la Can masculine au Gabon. C’était d’ailleurs le vœu le plus cher d’Abdouramane, fossoyeur invétéré du football camerounais, qui n’a jamais cessé d’envoyer des pétitions à la FIFA et à la CAF pour la disqualification du Cameroun selon une logique qu’il est seul à maitriser.

3-TOMBI A ROKO SIDIKI : Président de la Fédération camerounaise de Football : Mis en confiance par Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, il s’est mis immédiatement au travail sans donner la moindre considération à ses nombreux détracteurs qui veulent sa place sans passer par les élections. Ils préfèrent se lancer dans des procédures judiciaires farfelues les unes plus que les autres. Cela n’a pas empêché Tombi A Roko de dénicher un sorcier blanc lui aussi maladroitement vilipendé. Ce choix s’avère pourtant être porteur, car il est difficile d’imaginer qu’un entraineur autre que Hugo Broos aurait pu remporter la CAN 2017 au Gabon dans des conditions aussi particulières.

4-HOGO BROOS : Entraineur-Sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun : que n’a-t-on pas dit à l’arrivée de Hugo Broos au Cameroun ? s’il y a un entraineur qui a reçu autant de peaux de bananes sans avoir le moindre bénéfice du doute c’est bel et bien Hugo Broos. Il a fait table rase de toutes les critiques en se contentant de mettre son plan d’action en branle. D’abord il a tenu à avoir les mains libres dans le choix de ses hommes. Il a mis hors d’état de nuire tous ceux qui de près ou de loin créaient la zizanie dans l’équipe. En fin tacticien, il met en place un plan de jeu et choisit des hommes susceptibles de l’animer en fonction de ses objectifs. Ceux-ci se limitent aux nuls ou aux victoires, car la défaite semble ne pas exister dans le vocabulaire du Belge. Au finish, en 17 matches avec les Lions indomptables, une seule défaite d’extrême justesse contre la France, vice-championne d’Europe. Pas surprenant qu’il ait déjà hissé le Cameroun au troisième rang des nations africaines au classement FIFA. Le moins qu’on puisse dire est que les Lions indomptables sont vraiment de retour avec Hugo Broos aux commandes.

5-LES 23 JOUEURS : après le désistement d’une dizaine de joueurs, Hugo Broos a choisi ses hommes qui font par ailleurs partie du noyau sur lequel il compte depuis son arrivée à la tête de l’encadrement technique des Lions indomptables du Cameroun. Ceci nous a fait dire, une semaine avant le début de la compétition, que l’entraineur-sélectionneur national disposait des cartes susceptibles de lui faire gagner la CAN au Gabon. L’application minutieuse des consignes de l’entraineur, le patriotisme, l’abnégation au travail, la discipline, la sobriété, le savoir-vivre ensemble ou la complicité, peuvent être considérés comme les facteurs principaux ayant permis à ces néophytes de terminer une compétition autant relevée sans la moindre défaite en six matches hautement disputés.

6-IYA MOHAMMED, Ancien Président de la Fédération camerounaise de Football et fondateur de Coton Sport de Garoua : il lui a été reproché d’avoir financé les activités de l’équipe de la Sodecoton sans l’accord du Conseil d’Administration. Pourtant, les lois en vigueur permettent aux entreprises de le faire. On a du mal à croire à la thèse de détournement des deniers publics lorsque les sommes incriminées ont plutôt permis l’éclosion de la meilleure équipe de l’histoire du Cameroun. Coton Sport de Garoua a ainsi été abattu en plein vol au moment même où les cotonculteurs commençait à générer de l’argent pour leur propriétaire suite à son entrée dans le Top-5 des meilleures équipes africaines. Des équipes moins cotées ont récemment remporté de nombreux lauriers en lieu et place de l’équipe camerounaise freinée dans son élan. À titre d’exemple, le TP Mazembe (RD Congo) a remporté trois ligues des champions et une Coupe de la CAF avec à la clé trois participations en coupe du monde des clubs de la FIFA avec ce que cela peut avoir comme retombées financières. Pour sa part, AC Léopards de Dolisie (Congo), a engrangé, avec un entraineur camerounais, une coupe de la CAF. Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud) vient de remporter une ligue africaine des Champions alors que Coton Sport était au-dessus de toutes ces équipes il n’y a pas bien longtemps.

Toutefois, Coton Sport de Garoua reste le détenteur du record de champion du Cameroun avec ses 14 titres auxquels il faut ajouter ses cinq titres de vainqueur de la Coupe du Cameroun (Seul Canon de Yaoundé a fait mieux), et plus de 20 ans de participations sans discontinuer en compétitions africaines de clubs (un autre record). Avec Coton Sport de Garoua, Iya Mohammed reste le détenteur du record de fourniture des joueurs aux équipes nationales toutes catégories comprises. Pas surprenant que sur les 23 de Hugo Broos on compte cinq enfants de Iya Mohammed : Aboubacar Vincent, Ambroise Oyongo Bitolo, Jacques Zoua, Edgard Salli et Georges Bokwe parmi lesquels pas moins de trois ont disputé tous les six matches de la compétition.

On ne sait donc pas ce qu’un bâtisseur comme Iya Mohammed fait encore à la prison centrale de Yaoundé Kodengui. Vivement une libération rapide par la Cour Suprême ou une grâce présidentielle. L’éclosion définitive du football local en dépend puisqu’ aucune entreprise ne saurait financer les activités sportives au Cameroun tant que les injustices perpétrées contre Iya Mohammed ne seront pas réparées. Comment peut-on demander aux entreprises de financer le football local lorsqu’on emprisonne des gens pour l’avoir fait le plus légalement possible ? pas étonnant donc que la Ligue de Football Professionnel du Cameroun ne trouve pas de sponsors sérieux jusqu’à présent.

ROLAND FELIX EYOUM
ANALYSTE POLITIQUE INDEPENDANT
PRESIDENT/CEO CIMEX INTERNATIONAL CORPORATION